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Guyane : un insecticide très toxique interdit pour lutter contre le chikungunya
Les pyrèthrines ne sont pas suffisamment efficaces pour détruire le moustique tigre ? Pas de problème, on va le gazer avec un insecticide, le malathion,(1)(2) interdit chez nous pour ces effets reconnus sur l’homme et l’environnement (abeilles, oiseaux, poissons)
Autrement dit pour régler un problème sanitaire, on en crée un autre.
Même si la maladie est pénible, elle n’est mortelle qu’ à 0,4% et 1,6% pour les populations affaiblies. (1) On est loin des chiffres de l’ébola…
Autour ce cette décision, la bataille fait rage, arguments et contre-arguments pleuvent.
Je vous conseille vivement de consulter les fiches sanitaires, puis (1) et (2) et d’aller ensuite jusqu’au bout de l’article… Vous comprendrez tout de suite mieux cette aberration !
Extrait de l’article d’Actu-Environnement
Un arrêté interministériel, publié le 13 août au Journal officiel, autorise par dérogation l’utilisation en Guyane du malathion, un insecticide organophosphoré interdit dans l’Union européenne, afin d’enrayer l’épidémie de chikungunya qui sévit dans le département depuis janvier.
Le malathion n’est plus autorisé dans l’UE en tant que biocide depuis août 2008. S’il est « toxique » pour l’homme et les écosystèmes, sa persistance est « faible » dans le sol, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Cet insecticide neurotoxique est « nocif » en cas d’ingestion et peut provoquer « une allergie cutanée« . Il est « très toxique » pour les organismes aquatiques, les abeilles et les oiseaux, a indiqué l’Anses dans un avis paru en mars dernier.
L’Agence a en effet été saisie par la Direction générale de la santé (DGS) sur l’efficacité et les risques d’utilisation du malathion comme moyen complémentaire de lutte contre les moustiques tigres adultes (genre Aedes), vecteurs du chikungunya qui a déjà touché 1.665 personnes en Guyane dont 55% à Cayenne, selon l’Agence régionale de santé (ARS). « La circulation du virus continue sa progression, de nouveaux foyers épidémiologiques ont été identifiés », a de nouveau alerté l’ARS le 14 août.
L’arrêté, signé le 5 août par les ministères de la Santé, de l’Ecologie et des Outre-mer, justifie l’utilisation du malathion par « la résistance des moustiques vecteurs de Guyane à l’adulticide deltaméthrine et l’absence de produits adulticides de substitution ». A la demande du préfet de la région Guyane, les ministres ont donc décidé d’autoriser l’insecticide à des fins de lutte antivectorielle pour une durée de 180 jours soit 6 mois, conformément à l’article 55 du règlement européen biocide de 2012.
Avis favorable de l’Anses et du HCSP…
Autorisée dans l’UE en tant que substance active phytopharmaceutique, la deltaméthrine (insecticide pyréthrinoïde) « seule n’est plus efficace, excepté en cas de brumisations intra-domiciliaires », a estimé l’Anses dans son avis.
Les données concernant le malathion « sont trop parcellaires pour conclure quant à l’intérêt de (son) utilisation opérationnelle. Il est urgent de réaliser des bioessais (tests de résistance des moustiques à l’insecticide, ndlr) pour combler cette lacune », a-t-elle indiqué. Afin de prévenir l’épidémie, l’Anses a toutefois donné un avis favorable pour son usage temporaire via la mise en place de « mesures spécifiques » visant à limiter son exposition.
La pulvérisation se fera « exclusivement en soirée » afin d’éviter une exposition des habitants « qui déambulent dès le début de la matinée et d’empêcher une contamination des aliments présentés sur les étals des marchés et commerces ouverts », a préconisé le HCSP. Cela correspond aux périodes où le moustique « diurne est actif ». L’insecticide ne sera pas répandu près des cours d’eau, des cultures vivrières et des captages d’eau de surface. Les pulvérisations sont également proscrites lorsque le vent dépasse 15 km/h et en cas de pluie.(3) …
Question : Peut-être ai-je mal compris, mais selon l’extrait de l’arrêté ci-dessus, il est recommandé de ne pas répandre de malathion à proximité de sources d’eau. Eaux vives, oui, mais tout le monde sait que lorsque il y a eaux vives il y a conjointement, sur les abords, de l’eau stagnante en flaques ! De même, les zones habitées sont susceptibles d’être des lieux de couvage pour les oeufs. Voici ce qu’en dit Guyane 1ère .
Un seul mot d’ordre se protéger
– Détruire les gîtes larvaires (vases, gouttières, pneus, déchets…)
– Éviter de se faire piquer par des moustiques notamment en journée
– Utiliser des répulsifs
– Porter des vêtements longs
– Reconnaître des symptômes alarmants :
- une fièvre élevée d’apparition brutale
- des douleurs articulaires qui peuvent être intenses et prédominantes aux extrémités des membres (chevilles, poignets,doigts)
- des maux de tête
- des courbatures
Qui fabrique le malathion ?
Un groupe international, coté en bourse suédois Cheminova. et l’on peut lire sur son site cette courte note publiée il y a quatre ans..
Le malathion de retour en Europe
Le 22 Janvier 2010, les États membres de l’UE ont voté en faveur du retour du malathion sur le marché en Europe. Le Malathion sera inclus à l’annexe I de la directive 91/414 / CEE …/…
…/…Cheminova sera désormais en mesure de présenter de nouveau le malathion en Europe pour la lutte contre les insectes ravageurs des cultures agricoles. Le malathion a été hors du marché européen depuis Décembre de 2008.
Ré-introduction du malathion dans les états membres de l’Union européenne prendra plusieurs années. Cheminova l’organisation régionale est en train de mettre en place un programme de réintroduction, qui permettra au produit d’être de retour dans les principaux marchés en Europe dans les trois à cinq ans, en fonction de la durée d’évaluation dans les états membres.
L’inscription à l’annexe I et enregistrement ultérieur des produits de consommation malathion aura également de l’importance pour les ventes en dehors de l’Europe, et avec l’inscription à l’annexe I Cheminova a une bonne plate-forme pour la création de l’UE les tolérances à l’importation.
26 janvier 2010
Cela aurait-il un lien ? Bien évidemment, les ministères concernés peuvent répondre que leur décision est nationale et qu’ils n’ont subi aucune pression ou influence.
Vous croyez ça, vous ?
Galadriel
(2) Fiches Internationales de Sécurité Chimique
(4) http://www.cheminova.com/en/about_us/news_views/malathion_is_back_in_europe.htm
Note : l’image à la une assez parlante concerne la Chine, pas la Guyane