Tout, vraiment tout plutôt que quelques instants d’ennui..
Voici un article sur une expérience qui interpelle quant à ce qu’est devenu la société occidentale.. Vous conviendrez avec moi de l’utilité du silence et d’un peu de solitude pour réfléchir posément, loin du bruit et de la fureur du monde.. Et bien, comme nous allons le voir dans l’expérience décrite ci-dessous, le silence et la solitude sont devenus synonyme d’un ennui intolérable. L’ échantillon de personnes sollicitées pour faire cette expérience n’a aucun autre caractère précis que d’être composé de Mr et Mme Tout-le-monde. C’est édifiant.
Après, on s’étonnera de la passivité, de l’incroyable plastique des masses, auxquelles on arrive à faire tolérer et gober n’importe quoi…
Vous avez ici une partie de la réponse : Être face à soi-même plus de 15 minutes, est devenu insupportable. L’esprit semble vidé de toute substance, pas d’imaginaire, pas de calcul, de projection, de retour sur soi, seul l’écho d’un vide intolérable et donc tout plutôt que le silence.
Cela signifie également que cette incapacité à quitter son milieu ambiant pour se retrouver face à soi-même et à ses questionnements tend à confier à des « penseurs » extérieurs les solutions dont on a besoin… La télé, au hasard….
Voici où nous conduit cette société de consommation, bruyante, futile et manipulatrice. A nous laisser guider par des émotions non maîtrisées, à nous priver de la base de votre libre-arbitre : la capacité à réfléchir et la liberté de penser.
Galadriel
Plutôt recevoir des chocs électriques que s’ennuyer
Tout d’abord, ils ont demandé à des étudiants de passer 6 à 15 minutes dans une pièce du laboratoire à réfléchir tout en restant assis. Ensuite, on leur a demandé ce qu’ils avaient pensé de cette expérience : les participants ne l’ont pas vraiment appréciée. Pour savoir si c’était dû à l’environnement, les chercheurs ont reproduit l’expérience au domicile des étudiants. Mais ceux-ci prenaient encore moins de plaisir à rester assis à réfléchir. Pire, 32 % ont reconnu avoir triché, par exemple en écoutant de la musique ou en consultant leur téléphone portable !
Les chercheurs ont reproduit le même type d’expérience avec des adultes de 18 à 77 ans recrutés dans une église et un marché, et ont trouvé des résultats similaires. Conclusion : la plupart des gens n’aimeraient pas rester seuls dans leurs pensées. Mais est-ce que cela serait au point de préférer une distraction désagréable ?
L’homme moderne n’aime pas n’avoir rien d’autre à faire que penser
Les chercheurs ont alors suivi un nouveau protocole : tout d’abord, ils ont demandé aux participants de dire si différents stimulus, comme des photographies ou un léger choc électrique, étaient plaisants ou non. Puis ils leur ont demandé si, dans l’hypothèse où on leur donnait 5 dollars (3,7 euros), ils seraient prêts payer pour subir ou ne plus subir ces stimulus. Ceux qui ont dit qu’ils préféraient payer plutôt que de supporter un nouveau choc électrique sont restés pour la suite des expériences.
Les participants ont alors dû rester assis 15 minutes, avec leurs pensées comme seule distraction. Mais s’ils en avaient envie, ils pouvaient à nouveau recevoir un choc électrique en appuyant sur un bouton. Résultat : 12 des 18 hommes et 6 des 24 femmes se sont administré au moins un choc, et un homme l’a fait 190 fois. La majorité des hommes préféraient donc s’administrer un léger choc électrique plutôt que de rester assis à ne rien faire ! Pourtant, les participants sélectionnés avaient affirmé qu’ils étaient prêts à payer pour ne plus recevoir de choc électrique…
Pour les chercheurs, la différence entre les hommes et les femmes serait due à une certaine tendance masculine à la recherche de sensations. D’après Timothy Wilson, il deviendrait difficile dans une société moderne emplies de gadgets et d’activités d’utiliser la simple pensée pour passer un bon moment… Au point que pour sortir de son ennui, une stimulation négative semble parfois préférable à pas de stimulation du tout !
Futura-Sciences