Pour en finir avec le lavage de cerveau : la réalité allemande

Cette Allemagne que l’on nous montre comme modèle, modèle qui serait la preuve d’une économie bien conduite, cette Allemagne « pragmatique » (c’est à dire sans états d’âme) qui mène l’Europe et veut nous imposer une austérité drastique, cette Allemagne est un leurre !

Ça me fait penser à ces courses de « poursuite à vue » derrière un leurre de lévriers qui vont jusqu’à l’épuisement., et même la mort.. (1)

——————————————————–
« …Aujourd’hui, le mensonge journalier c’est l’Europe et le rôle de tête de pont néolibérale qu’on veut lui faire jouer, plus particulièrement avec « l’Allemagne qui réussit grâce à son orthodoxie monétaire légendaire », contrairement aux désastreux pays du « Club Med » à forte connotation subversive, voire communisante à une certaine époque:

Or, durant les deux derniers siècles:
– la France, tout comme l’Italie, n’a jamais fait défaut…
– L’Allemagne 6 fois ! (Prusse 1813, Hesse 1814, Schleswig-Holstein 1850, Allemagne moderne 1932, 1939, 1948)
– L’ « Ecole autrichienne » 5 fois ! (Autriche-Hongrie 1816, 1868, Autriche 1938, 1940, 1945)
– Le Royaume-Uni 4 fois (1822, 1834, 1888-89, 1932)
– Les États-Unis 3 fois (9 États 1841-1842, 10 États 1873-83, USA 1933)
– La Chine 3 fois (1921, 1932, 1939)
– Le Japon 2 fois (1942, 1946-1952)
Les préjugés ont la vie dure…
Mais avec un peu de patience, si l’on reste dans la roue des allemands sous l’euro, ça finira bien par nous arriver !

En effet :

OÙ LA RICHESSE MÉDIANE DE LA POPULATION EST-ELLE LA PLUS FAIBLE EN ZONE EURO ? … EN ALLEMAGNE !

C’est, en extraits, le rapport original de l’étude 2012 de la BCE tant commentée par les médias avec une gêne évidente, concernant le patrimoine net des ménages en zone euro:
http://www.ecb.europa.eu/pub/p […] bsp2en.pdf

Le patrimoine ou NET WEALTH (Richesse nette, c.a.d. moins les dettes) comporte bien, en effet:
– Real Assets (dont real estate assets, c.a.d. immobilier)
– Financial assets (avoirs financiers)

Patrimoine médian PAR MÉNAGE (Zone euro)
Luxembourg: 398 KE
Chypre: 267 KE
Malte: 216 KE
Belgique: 206 KE
Espagne: 183 KE
Italie: 173 KE
France: 116 KE
Paysbas: 104 KE
Grèce: 102 KE
Slovénie: 101 KE
Finlande: 85 KE
Autriche: 76 KE
Portugal: 75 KE
Slovaquie: 61 KE
ALLEMAGNE: 51 KE

Qu’a donc fait l’Allemagne de l’Ouest de tous ses excédents commerciaux durant toute la deuxième moitié du XXe siècle ?
La réponse a malheureusement été donnée par Gaël Giraud et Cécile Rouard dans leur livre (Le facteur douze):
« les ménages allemands possédant plus de 100 millions d’actifs sont au nombre de 900, juste derrière les USA avec 3000, (contre 300 en France) », soit le nombre proportionnellement le plus grand de ces très riches parmi toute la population mondiale, faisant désormais de l’Allemagne le pays le plus inégalitaire des grands pays développés!

Là encore, un fait qui est soigneusement dissimulé par la doxa libérale qui nous engage à suivre ce modèle: les excédents allemands s’exercent au détriment des bas salaires et viennent gonfler la fortune des actionnaires d’entreprises (ce qui explique pourquoi on ne voit rien dans le patrimoine moyen qui intègre indistinctement les deux).
On ne s’étonnera pas, après tout cela, que Alain Minc ait pu pousser ce cri du coeur dans le titre de son dernier livre: « Vive l’Allemagne » !

C’est en partie la raison de surprenants « nouveaux riches » chez certains propriétaires méditerranéens.
C’est aussi l’explication de l’entêtement de certaines classes possédantes de la « Jet Set » (armateurs grecs, artistes et intelligentzia internationale, politiques et médiacrates en tous genres, etc.) à ne pas vouloir quitter l’euro: contrairement à ce qui est dit dans les médias complaisamment , ce n’est pas parce que la dette publique s’enchérirait, ce qui est faux au plan juridique (cf Jacques Sapir sur http://russeurope.hypotheses.org/1639), mais bien parce que ceux-là verraient leurs biens fortement dépréciés au plan international !

OÙ LE CHÔMAGE (RÉEL) ÉLEVÉ EST-IL LE PLUS DISSIMULÉ ?
… EN ALLEMAGNE !

(Traduction partielle d’une étude, en date de 2011, que l’on peut trouver sur un site international en anglais :
http://www.wsws.org/en/articl es/2011/11/unem-n12.html)

EMPLOI EN ALLEMAGNE: Apparence et réalité

L’agence fédérale de l’emploi allemand (BA) rapportait une nouvelle diminution du chômage.
En fait, les statistiques de cet organisme ont peu de choses à voir avec la réalité sociale.

 

CHÔMAGE RÉEL
Un regard plus attentif sur ces statistiques révèle tout d’abord qu’un million de sans-emploi n’est pas répertorié dans les chiffres officiels du chômage: Quelques 376 000 de plus de 58 ans sont éliminés des statistiques, de même que 190 000 à un euro de l’heure.

Plus de 300 000 engagés dans des occupations de formation ne figurent pas non plus dans ces statistiques. Même chose pour 320 000 sans emploi pour cause de santé.

Manquent également dans ces chiffres tous ceux dont les aides ont été supprimées pour une raison ou une autre. En 2010, le nombre de telles suppressions augmenta de 14% d’une année sur l’autre.
Et les perspectives de suppression du BA pour l’année à venir sont presque d’un million.

C’est seulement sur la base de telles tricheries statistiques que le BA arrive à des chiffres de chômage relativement inférieurs à ceux des autres pays…

Si l’on considère seulement le nombre total des bénéficiaires d’aides, les chiffres officiels gonflent énormément, tout en gardant à l’esprit qu’en sont exclus tous ceux qui, pour diverses raisons, ne reçoivent rien.
En outre, selon la dernière estimation du BA, quelques 5,1 millions de travailleurs employés recevaient une indemnité de chômage !

Ces bénéficiaires justifient d’une forme ou d’une autre de travail, mais leurs revenus sont si faibles qu’ils relèvent des aides aux sans-emploi. Ce groupe inclut 1,4 million de gens qui sont à temps partiel, à contrat limité, ou en « mini-job », ne gagnant pas plus de 400 euros par mois,

230 000 employés à temps partiel dans d’autres catégories,

et environ 320 000 qui travaillent à plein temps mais gagnent moins que le miséreuse rétribution de base, malgré 40 heures par semaine.

Le rapport du BA révèle pas mal de choses sur le taux des récipiendaires d’indemnités chômage (Hartz IV). En Juin 2011, 6,1 millions de gens parmi 3,4 millions de familles reçurent de telles indemnités Hartz IV. Dans ces familles, une moyenne de 1,9 millions de gens reçurent environ 340 euros mensuels par personne.

EMPLOIS SOUS-PAYÉS

Un fort pourcentage de ceux évacués des statistiques du chômage est constitué de jeunes immigrés ou de jeunes femmes.

Munk appelle ces jeunes gens « l’armée de réserve des peu qualifiés sur le marché du travail ». Ces jeunes hommes et femmes sont inéluctablement amenés à accepter les travaux les moins bien payés.
Il n’est donc pas surprenant que le nombre de travailleurs mal payés augmente en Allemagne.
Selon une étude divulguée par « Prognos AG Reseach Company », quelques 1,2 million de gens gagnent moins de 5 euros de l’heure et 5 millions moins de 8,50 euros (brut).

Si l’on considère le secteur des bas salaires selon les standards internationaux (définissant un bas salaire comme inférieur aux deux tiers de la moyenne), alors presque un travailleur sur quatre en Allemagne est un salarié pauvre. Cela se monte à environ 10 millions de travailleurs.

Le nombre officiel de pauvres en Allemagne est également en augmentation régulière. En 2009, le bureau fédéral des statistiques comptait approximativement 12,6 millions de pauvres. Les plus touchés par la pauvreté sont les sans-emploi et les personnes seules.

Cette croissance de la pauvreté en Allemagne est due largement aux politiques de la coalition SPD-Verts menée par le chancelier Schröder, qui mit en oeuvre en 1998 les plus grandes coupes budgétaires sociales depuis la seconde guerre mondiale.

Un chômage élevé, un secteur croissant de bas salaires et des coupes sévères dans les dépenses sociales sont à la base d’un désastre social qui ne peut que s’aggraver avec le développement de la présente crise.
Les statistiques officielles tentent de le camoufler en le maquillant. Mais, contrairement aux statistiques, on ne peut pas falsifier l’expérience vécue de millions de gens.

Si l’on se réfère à Inge HANNEMANN, l’employée du Pôle emploi allemand qui s’est rebellée contre le système…
« Je dénonce les chiffres sur le chômage annoncés par le gouvernement. Nos médias parlent de trois millions alors que nous avons huit millions de chômeurs en Allemagne ! »
« Un jour j’ai eu dans mon bureau un chômeur très malade. Il ne pouvait pas bien entendre et marcher. Il respirait à l’aide d’une machine. Les médecins du Pôle emploi ont déclaré qu’il pouvait travailler tout en restant sur un lit ! ».
« Mes communications téléphoniques sont subitement interrompues quand je parle aux journalistes. Pendant des heures, je ne peux plus téléphoner. Les mails n’arrivent plus correctement. Ceux qui veulent me contacter reçoivent un message comme quoi mon compte mail est fermé ».

Devenant une affaire d’État, le blog d’Inge Hannemann, et ses divers entretiens dans la presse commence à échauder Berlin. Huit millions de chômeurs en colère, qui pourraient se réveiller et prendre conscience de l’infamie dans laquelle ils sont jetés, inquiètent le pouvoir. De nombreux citoyens allemands enfoncent la tête dans les épaules tant la pression devient trop grande. Mais ils sont de plus en plus nombreux à montrer grâce aux réseaux sociaux leur volonté de révolte. La politique de communication du gouvernement rappelle les heures noires de la fin du Reich ou de la phase de la RDA où il fallait faire croire au succès final…
Depuis 2013, Inge Hannemann, licenciée pour activité politique, est menacée d’être internée en psychiatrie…
Car, dans ce pays où ne pas travailler est vécu comme une marque d’infâmie personnelle, il est bien entendu qu’il ne saurait y avoir de chômeurs que volontaires !

Avant l’introduction définitive de l’euro (forme fiduciaire: janvier 2002), notre balance commerciale était excédentaire et notre croissance supérieure à celle de l’Allemagne. Dès l’année qui suivit, la France devint commercialement déficitaire pour finir aujourd’hui avec une croissance inférieure à celle de l’Allemagne. voici les chiffres:

Lorsque s’acheva l’introduction de l’euro, sous sa forme fiduciaire (2002), notre balance extérieure devint pour la première fois globalement déficitaire…
de peu en 2003, puis :
de 5 milliards en 2004,
de 24 en 2005,
de 30 en 2006,
de 42 en 2007,
de 56 en 2008,
de 75 environ actuellement !
Quant au chômage, Cf plus haut…
SANS COMMENTAIRE !

NOTA : cet article est un commentaire  d’Hadrien, trouvé sur le site d’Étienne Chouard.  C’est une opinion qui m’a semblé bien construite, argumentée, et utile à partager, parce que là encore on nous baratine gravement !

Article source  :

http://chouard.org/blog/2014/08/04/en-faisant-preuve-de-retenue-la-russie-na-fait-que-persuader-washington-quelle-etait-faible-par-paul-craig-roberts-traduit-et-signale-par-les-crises-fr/

Pour ceux qui s’intéressent à l’action citoyenne, explorez le blog d’Etienne si vous ne le connaissez pas.  Voici comment il présente son action :

« Ici, nous essayons de reprendre notre vie en main, en cherchant à comprendre plutôt LA CAUSE de nos problèmes que leurs conséquences.

En gros, on parle surtout de MONNAIE et de CONSTITUTION : les deux sont indissociables et les deux conditionnent à la fois la prospérité et la paix sociale.

Mais, en plus du droit et de l’économie, on parle aussi d’histoire, de philosophie, de sociologie… On mobilise et on articule, sans complexe, toutes les idées qui peuvent nous servir à nous émanciper.

Comme le conseillait Hippocrate, on cherche ici « la cause des causes« .

Étienne Chouard

______________________________

(1)  http://pourlanimal.forumpro.fr/t1122-stop-au-massacre-des-greyhounds-levriers