Economie : Attendons-nous à un avenir difficile
Fini les baratins optimistes et la langue de bois. La situation est tellement tendue que le pouvoir finit par avouer une vérité que tout économiste un peu sérieux nous prédit depuis des mois : nous allons vers un avenir sombre… Il va falloir se serrer grave la ceinture. Qui nous ? Ben nous, vous moi, pas les patrons du CAC 40… Comme c’est parti, jamais nous n’atteindrons les objectifs imposés par l’Europe pour 2015. Et après ? Ben .. Après, on pourrait se retrouver comme l’Espagne ou la Grèce, la proie de la Troïka..
Préparez-vous, visez une organisation domestique à l’économie ça va sûrement valser !
Sapin attend une croissance deux fois plus faible que prévu, selon « Le Canard enchaîné »
Le ministre des finances, Michel Sapin, a annoncé au reste du gouvernement que la croissance française devrait tourner cette année autour de 0,5 %, au lieu de 1 %, comme espéré initialement, selon Le Canard enchaîné à paraître mercredi 6 août.
« Si l’on est au-dessus de 0,5 % de croissance à la fin de l’année, ce sera déjà bien », a dit le ministre lors du séminaire ayant réuni le gouvernement vendredi dernier, selon l’hebdomadaire. Et d’ajouter, selon la même source : « 0,5% de croissance, c’est certes mieux que ce que l’on a connu, mais moins bien que ce que l’on pouvait espérer. » Le ministère des finances, contacté par l’Agence France-presse, n’était pas immédiatement en mesure de commenter ces propos.
UNE RENTRÉE DIFFICILE
Jusqu’ici, la prévision officielle du gouvernement, déconnectée de celles d’économistes et d’organisations internationales, était de 1 %. Le gouvernement l’avait maintenue le 24 juin, alors que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) venait d’abaisser sa propre prévision à 0,7 %. Lundi, l’agence de notation Moody’s a elle abaissé la sienne à 0,6 %.
Le gouvernement français a toutefois préparé les esprits à une mauvaise surprise avant de partir en vacances, le premier ministre, Manuel Valls, évoquant ainsi vendredi 1er août des conditions économiques « difficiles ».
M. Sapin avait lui estimé la veille, de Rome, que « la situation de la croissance en Europe n’était pas à la hauteur des espoirs » et que « la situation en termes d’inflation était préoccupante ». Le chiffre de 1 % sert de base au budget. Or, qui dit croissance plus faible dit à la fois rentrées fiscales moins importantes, et dépenses sociales plus fortes, donc un déficit plus élevé que prévu.
RAMENER LE DÉFICIT À 3 % EN 2015
Une autre hypothèse centrale du budget est celle de l’inflation, la hausse sur douze mois des prix. Là encore, l’inflation actuelle (0,5 % au dernier pointage) est éloignée de la prévision gouvernementale (1,2 % en moyenne sur l’année), ce qui a aussi un impact sur le budget, en pesant sur les rentrées de TVA notamment.
Toujours selon Le Canard enchaîné, Bercy juge que le déficit public de la France cette année atteindra 4,3 % voire 4,4 % du produit intérieur brut (PIB), au lieu de 3,5 %, niveau promis à la Commission européenne. Tout dépassement en 2014 mettrait en péril l’objectif de 2015, qui est de ramener le déficit français à 3 %, la limite imposée par les traités européens.
L’Insee doit publier jeudi 14 août sa première estimation de la croissance française au deuxième trimestre, donnant déjà une précieuse indication pour l’évolution du PIB sur toute l’année.