Lutter contre la pauvreté : Y en a qui se bougent… Idées

Que les choses soient bien claires. Ces initiatives aussi admirables qu’elles soient ne devraient pas être nécessaires dans un pays riche comme le nôtre.

Que l’État en soit à s’appuyer sur la solidarité de la population pour régler ses problèmes de pauvreté tandis que d’autres se gavent honteusement est, sur le fond,  un véritable scandale.

Historiquement, il incombait aux riches et à l’Église le devoir moral de gérer la pauvreté. Problème, les curés de village sont maintenant pour la plus grande part pauvres, voire,pour certains, misérables, et le « devoir moral » des riches est une notion qui n’a pas sa place dans nos mentalités modernes, (même si il y a certainement des exceptions).

C’est donc la société civile qui est obligée de prendre des initiatives pour lutter contre une pauvreté qui s’étend (sous le prétexte d’une crise financière qui par ailleurs fait les choux gras d’une élite), nous en avons souvent parlé ici.

Voici deux exemples, et donc deux idées pour ceux qui, généreusement, voudraient investir temps et courage pour aider les plus démunis :

1) Sur les pavés, une cantine populaire et conviviale : la Marmite à Roulettes

De Béziers à Montpellier, un groupe d’Héraultais se réapproprie la rue pour proposer au plus grand nombre des repas à petits prix et de qualité. Retour sur cette initiative librement inspirée des cuisines coopératives de la Commune.

Béziers, vendredi 21 mars à midi. C’est la veille du 1er tour des élections municipales, sur la place du marché. Face à la maison de Jean Moulin, nous sommes quelques-uns à installer tables, réchaud, gamelles et vaisselle. L’association « La Marmite à Roulettes » organise une soupe populaire pour le premier festival des peuples organisé par la Cimade de Béziers. Très rapidement, une batucada nous rejoint, suivie par des militants, sans-papiers, passants, précaires, pour discuter, se rencontrer, danser et déguster une délicieuse soupe aux lentilles bio à base de légumineuses provenant de Villeneuve-les-Béziers.

Au début, nous étions une petite dizaine issus des mouvements sociaux, du monde associatif de Pézenas (Hérault) à faire le constat qu’il manquait dans cette ville un lieu collectif, autonome et indépendant des organisations politiques. Nous sommes persuadés que l’absence d’un tel espace nous « invisibilise », nous affaiblit et nous empêche de nous rencontrer et de nous organiser.

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2) Acheter des appartements pour les sans-abris grâce au financement participatif : Toit à moi à Nantes

D’un côté, des appartements vides. De l’autre, des personnes sans abris. C’est face à ce paradoxe que Denis et Gwenaël, deux Nantais, ont décidé d’agir : ils proposent à ceux qui ont de l’argent d’acheter à plusieurs des appartements, mis ensuite à la disposition de particuliers ou de familles. Du crowdfunding appliqué au logement, avec un accompagnement individualisé des bénéficiaires. L’initiative est pilotée par une association, Toit à Moi. Reportage.

La problématique des sans-abris a toujours touché Denis. Persuadé qu’il est possible d’agir et de trouver des solutions, il réfléchit à un moyen d’action réel à mettre en place. Il pense tout d’abord alerter l’opinion et partager son indignation en réalisant un documentaire. Avec l’objectif de profiter de sa diffusion pour récolter des fonds, à la manière d’un téléthon. Il débute ce projet, en écrivant un premier synopsis, avant de se rendre compte qu’il souhaite agir de manière plus concrète.

C’est en 2007, en passant devant une agence immobilière, que Denis a ce premier déclic : « Les appartements vides existent. Ils sont ici. Il faut simplement trouver un moyen de les acheter ». La solution : utiliser le principe du crowdfunding, financement participatif, encore peu populaire à l’époque. Il se met à griffonner, à calculer. Ses résultats lui paraissent une évidence : « Ça me semblait très simple ! Nous sommes si nombreux à être indignés de voir tant de sans-abris, il suffit que nous soyons 80 pour acheter un appartement. Seulement 80… ».

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