Plongeon spectaculaire de l’économie américaine au premier trimestre

L’économie US tremble sur ses bases, ce qui a fait chuter les bourses européennes. Mais rassurez-vous braves gens du marché financier ! Tout va très bien. Comme vous l’explique la presse merdia, ce n’est qu’un épisode. Dès le prochain trimestre la croissance américaine reprendra de plus belle…. C’est St Goldman Sachs qui vous le dit.  Serait-ce le petit séisme préliminaire à une réplique beaucoup plus ravageuse ?Attendons les analyses d’économistes indépendants.

Quoiqu’il en soit, ce n’est pas le signe d’une économie saine et il y a un moment ou le replâtrage ne suffira plus à contenir les fissures., mais tout va bien. « Le moral des ménages américains n’a jamais été aussi bon depuis 2008 »  Dormez braves gens….

Plongeon spectaculaire de l’économie américaine au premier trimestre

Ce n’est plus un accident de parcours, c’est un véritable coup d’arrêt qu’a subi l’économie américaine au premier trimestre. Le produit intérieur brut (PIB) américain a reculé de 2,9% sur les trois premiers mois de l’année, indique la troisième (et dernière) estimation du département du commerce publiée mercredi 25 juin.

Ce chiffre est spectaculaire à plusieurs égards. D’abord les Etats-Unis n’avaient plus enregistré un tel chiffre depuis le premier trimestre 2009, au début de la crise financière.

Ensuite l’écart entre la deuxième et la troisième estimation est généralement limité. Il est cette fois ci gigantesque : en mai le département du commerce tablait sur un recul de seulement 1%. Une telle différence n’avait jamais été enregistrée depuis 1976 !

Enfin le contraste avec le quatrième trimestre de 2013 est saisissant : le PIB avait progressé de 2,6%, soit 5,5 points de plus que les trois premiers mois de 2014.

La météo polaire qu’ont connue les Etats-Unis cet hiver n’explique pas tout. Même si le département du commerce ne s’est pas livré à une évaluation de son impact, la plupart des économistes estiment que le froid a retranché 1,5 point de PIB au cours des trois premiers mois.

Parmi les postes qui ont le plus souffert, on trouve d’abord la consommation. Si celle-ci, qui représente 70% de l’activité aux Etats-Unis a continué à progresser, c’est dans des proportions nettement moindres (+1%) que ce qu’anticipait la deuxième estimation (+3,1%).

Là encore, il s’agit du plus mauvais chiffre en cinq ans. Cela traduit une situation de l’emploi et des revenus qui est loin d’être revenue à meilleure fortune. La consommation a été notamment pénalisée par la chute des dépenses de santé.

HYPOTHÈSE D’UNE RÉCESSION ÉCARTÉE

Le ralentissement de la hausse des stocks, qui a chuté de près de 60%, a retranché 1,7 point de PIB. Par ailleurs, du fait d’un environnement mondial beaucoup plus instable, les exportations ont baissé de 8,9% (au lieu de 6%), aggravant le déficit commercial, qui a soustrait 1,53 point de croissance au PIB. Enfin le ralentissement de la construction (résidentielle et commerciale) a coûté 0,35 point de PIB.

Pour spectaculaire qu’elle soit, la chute de la croissance au premier trimestre ne doit pas être interprétée comme une inversion de tendance. L’hypothèse d’une récession (deux trimestres consécutifs de recul du PIB) est à écarter. En effet, depuis, l’économie américaine est repartie franchement de l’avant. Les ventes de maisons neuves ont connu un net rebond en mai, affichant leur plus haut niveau en six ans, les commandes de biens durables (hors militaire) sont également reparties à la hausse en mai et le moral des ménages en juin n’a jamais été aussi haut depuis 2008.

Les économistes tablent donc désormais sur un rebond de plus de 3% de la croissance au deuxième trimestre. Par ailleurs, au cours du premier trimestre, les Etats-Unis ont continué à créer des emplois (569000 sur trois mois), ce qui peut paraître paradoxal avec une aussi forte chute du PIB.

Dans ce contexte, les économistes de la banque américaine Goldman Sachs restent résolument optimistes. « 2014 marquera le début d’une période de croissance nettement supérieure à la tendance de l’économie américaine », écrivent-ils dans une note publiée mercredi.

Sauf que la mauvaise nouvelle du premier trimestre plombe la croissance pour l’ensemble de l’année. Celle-ci devrait plafonner aux alentours de 2%, loin de son rythme historique plus proche des 3%. « La contraction du premier trimestre est un nouveau rappel que l’on n’assiste pas à une reprise « business-as-usual » pour les Etats-Unis, qui luttent contre les dommages à long terme causés par la crise financière », estime Joseph Lake, analyste chez The Economist Intelligence Unit. Une reprise atypique qui montre que la convalescence sera sans doute beaucoup plus lente que certains ne veulent le croire.

Stéphane Lauer – New York pour : http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/06/25/plongeon-spectaculaire-de-l-economie-americaine-au-premier-trimestre_4445257_3234.html#xtor=RSS-3208