Le Titanic économique Européen. Le défaut en vue ?

La grosse dette qui monte qui monte… Vers un « défaut » partiel ? »

Depuis 2010, nous avons eu droit chaque année à des prévisions officielles qui annonçaient le bout du tunnel à une échéance de deux ou trois ans : grâce aux politiques lancées de 2008 à 2010, la dette des pays les plus endettés (du fait de la crise) allait se réduire après 2012 ou 2013. Loupé.

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Voici les dernières prévisions de l’OCDE pour 2014. Il ne s’agit pas de la notion européenne de « dette au sens de Maastricht », qui est un peu inférieure, mais c’est tout comme. Pour tous les pays dont la dette dépassait 100 % du PIB en 2013, dont la France et tous les pays du sud de l’Europe, ainsi que les Etats-Unis et le Japon (record toutes catégories), le poids de la dette devrait progresser à nouveau en 2014. Cela concerne aussi bien les pays soumis à la chape de plomb de l’austérité que des pays (Etats-Unis, Japon) ayant suivi d’autres voies, aussi bien ceux de la zone euro que les autres. Ce qui tend à confirmer une de mes hypothèses déjà émise : ni la monnaie unique, ni la politique monétaire, ni même le choix ou non de l’austérité ne sont les facteurs premiers de la crise de la dette et de la crise en général. Le facteur premier est la finance dérégulée au pouvoir.

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Cela va s’arrêter quand ? En 2015 bien entendu, nous disent-ils. Vous les croyez ? Moi pas. Tant que la finance dérégulée et les marchés ne seront pas mis sous contrôle, cela va continuer, et pas de façon progressive : au prix d’une nouvelle « crise », ou plutôt, comme nous sommes en crise permanente, au prix d’un nouvel effondrement boursier et économique qui semble probable (voir plus loin). Pas seulement en Europe, et PAS PRINCIPALEMENT A CAUSE DES DETTES PUBLIQUES, mais parce que ce sont toujours les banques et les marchés financiers qui font la loi et qui, relayés par des politiques plus ou moins à leur service, ont provoqué l’explosion des dettes publiques et la montée des risques systémiques privés. Et parce qu’ils continuent comme avant, ou presque. Et parce que, pour toutes ces raisons, nous sommes probablement déjà dans une bulle financière très gonflée.

Les pays les plus endettés ne pourront JAMAIS rembourser assez pour revenir à une situation plus saine. En tout cas, ils ne le pourront pas le faire tant que des décisions politiques n’auront pas mis fin au pouvoir de nuisance du système bancaire et financier, c’est-à-dire des créanciers (prêteurs).

Suite et fin de l’article sur : http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2014/06/19/la-grosse-dette-qui-monte-qui-monte%E2%80%A6-vers-un-%C2%AB-defaut-%C2%BB-partiel/