Mondial 2014. L’industrie de l’alcool et la Fifa plus forts que la loi
C’est écoeurant.
Pourtant interdite par les lois brésiliennes, la vente d’alcool dans les stades a été obtenue par la FIFA, sponsorisée par des grandes marques d’alcool.
Avant même le début de la compétition, on connaît déjà les grands vainqueurs : les marques d’alcool. Ce constat, pointé par le British Medical Journal, nous éclaire sur les pratiques de la FIFA lors d’un événement aux retombées économiques conséquentes.
Pourtant, depuis 2011, la vente d’alcool est interdite dans les stades brésiliens lors des matchs de football. Plus largement, la vente d’alcool est interdite aux mineurs, pour endiguer un phénomène croissant d’alcoolisme juvénile. Une loi préventive, mais qui peut aussi se montrer répressive, puisque tout contrevenant s’expose à de fortes amendes.
L’omnipotence des sponsors
En dépit de ce cadre législatif, la FIFA a pourtant eu gain de cause. La faute, ou plutôt grâce aux marques d’alcool qui la sponsorisent. Parmi elles, la marque Budweiser, sponsor officiel de l’institution du football. Du fait de cet accord de partenariat, l’organisation présidée par Sepp Blatter était en conflit avec la législation brésilienne
Après une première victoire, qui était celle de la levée des taxes sur les profits réalisés par les partenaires commerciaux de la Coupe, la FIFA a donc réussi à convaincre l’État brésilien d’autoriser les supporteurs à boire de la bière dans les stades.
Un marketing aux effets néfastes
Au-delà de cette autorisation, se pose la question du marketing qui y sera lié. En effet, la revue britannique craint l’exposition d’une population jeune aux nombreuses campagnes de publicité émanant des différentes marques de boissons.
Une thèse renforcée par Raphaël Gassman,directeur de la Centrale allemande pour les questions de dépendance (DHS) : « C’est un scandale sanitaire, politique et en matière de sécurité, estime-t-il. La DHS réclame un changement de mentalité dans les fédérations nationales et internationales de football« car « les intérêts économiques ne doivent pas prévaloir sur la santé et la sécurité des spectateurs« .
Et après, le Qatar ?
Après la victoire brésilienne, le prochain objectif en ligne de mire est celui du Qatar, où l’édition 2022 doit se dérouler. Dans un pays où la consommation d’alcool est interdite, compte tenu de l’aspect culturel et religieux. Pourtant, la FIFA semble bien avoir réussi à faire accepter la présence de boissons alcoolisées, preuve supplémentaire de sa toute puissance lors de tels événements.