Avis à nos amis de Bretagne et d’autres terres : Une brin d’herbe expose près de Rennes jusqu’au 30 mai.

Martine Prudhomme expose à Orgères, près de Rennes du 2 au 30 mai. Samedi 17 prochain est le jour de vernissage. Si vos pas vous conduisent dans cette direction, n’hésitez pas à aller admirer ses oeuvres et à vous présenter de la part du blog. 

Dans le texte qui suit, (que je vous encourage à lire dans tous les cas), l’artiste exprime sa vision de l’art et de la vie – mais est-ce si différent ?- et vous présente (une toute petite) partie de son intéressant travail.

Souffle de sens

La liberté de vivre

L’être humain a toujours tenté de s’arracher d’une image bête et redoutée, celle de l’animal. Celui-là qui hume de loin le danger lui permettant de s’enfuir avant le tsunami, entre autre, sachant choisir les plantes ou les oligoéléments qui le soigneront rien qu’à l’odorat.
Les lourdes chaînes,  La Raison, grande prêtresse 
Pour ce faire l’Homme a installé de lourdes chaînes sur ses possibilités étouffant petit à petit sa Liberté. Des fables religieuses rocambolesques furent inventées, corsetant l’espace vital de ses sens, afin d’espérer le régenter. La liberté d’écoute d’informations pour notre cerveau de ce qu’il se passe en dehors de sa boite crânienne noire, dut céder la place à un petit moteur, la raison. 
Celle-ci en grande prêtresse devait absoudre jusqu’à ignorer l’existence de ce qu‘elle ne pouvait comprendre. Sinon, comment se convaincre de notre supériorité ? Ce faisant nous avons enterré bien des mystères sous des flots d’inventions loufoques, laissant de coté la majeure partie de ce qui construit nos mécanismes de survie. Le constat est flagrant au regard de notre mise en danger qui augmente au fur et à mesure de notre course folle cependant que nous serrons les crans de l’espace de notre liberté. Seule,  la bête raisonnable n’arrive pas vraiment à se mutiler. 
 
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Stratégies de puissance, la violence
La force de la vie est puissante et ne se laisse pas faire aussi docilement. Il faut employer des stratégies complexes et miser sur la multiplicité. Sa tombe bien, la bête vit en communauté et cogite en miroir. Être surveillée tout en surveillant l’autre la rassure et la stimule. Elle peut alors canaliser le flot incessant de son besoin irrémédiable d’échapper aux règles et tenir les rangs de l’obscurantisme collectif. La hiérarchisation, la spécialisation, la création d’élites se doit d’être pour contrer ces poussées naturellement humaines qui quand elles s’échappent, le font démesurément, à faire peur, tant les frustrations sont puissantes. 
La violence que nous nous infligeons ne nous transformerait-elle pas en une portion de bête, puisque que nous sommes incapables de survivre en harmonie avec le vivant de cette terre ? Dans cette quête absurde, nous avons pris le pli de nous vouloir même plus performants que notre frère. Sa soif névrotique canalise aussi la nature, la pliant à sa loi, la broyant et pour finir l’épuisant. L’obsession d’un « progrès » continuel est devenue sa seule aspiration. Rousseau disait qu’il était dangereux pour la nature et n’apporterait que luxe, vanité… domination et guerre. 
 
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Transformer l’humain en surhumain… ? 
Ne plus vieillir, ne pas mourir, telle est le nouveau challenge… L’eugénisme des années trente est de nouveau en place. Pourtant plus on avance dans la recherche sur le cerveau et plus on se rend compte que c’est la part irrationnelle qui nous dirige tout entiers, le pilote dans l’avion n’est pas notre raison, mais bel et bien la part inconsciente qui gouverne toute la mécanique. L’Intuition fait référence à nos  sentiments. Cette sensation subjective est essentielle à nos décisions. Maintenant dans quel état est-elle ? Que sont devenus nos vilains sens atrophiés, dénaturés tels les pieds des geishas… Être captif et prisonnier nous pousse à des instincts violents. 

Liberté
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Créativité = rébellion, Paradis = conscience, confiance, gratuité
La créativité ne peut être qu’un acte de rébellion contraire aux règles préétablies. Pour être inventif, Il faut être subversif : un sujet conditionné est un sujet vidé de ses atouts. L’atout réside dans la liberté d’exploiter ses sens. L’atout essentiel est de libérer nos sens. Ouvrir nos yeux et nos oreilles : toucher, sentir, écouter nos intuitions et langages chimiques. Apprendre à être pleinement attentifs et prendre la liberté de ressentir, pour redevenir une belle bête heureuse… de vivre. Pas ce maillon faible que l’on veut nous planter dans la tête  par écrans interposés. Nous le valons bien.. Laissons nos enfants développer et approfondir leurs sens.  

 

Le paradis est sous nos pieds. Il n’a pas de prix. En être conscient , nous faire confiance pour pouvoir comprendre l’autre aussi ainsi que toutes vies qui ne sont qu’un autre nous même. laisser briller les vibrations de nos lumières . Il n’y a pas des bons ou des méchants il y a des bêtes qui souffrent de ne pouvoir accéder à la pleine liberté et d’autres qui peur de la perdre. Jouir des plaisirs des sens est simple, c’est s’offrir au pouvoir d’harmonie qu ‘ils peuvent nous apporter de l’extérieur. Cela doit se cultiver avec délicatesse pour en profiter pleinement. Sa gratuité se partage  avec les autres dans une fusion. Ne plus ressentir c’est perdre une partie de la réalité. Cette réalité doit se cueillir, jamais  s’esquiver, ni se bousculer ou  se remplacer. 
 

 

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Nous sommes des vibrants 

 

Il se passe dans l’écoute de la musique un concentré de bouts de vie épurés, affolés, entre souvenir, imaginaire et intuition et envolé. Un concentré d’émotions en route pour l’aventure intérieure. Il en est de même au regard d’une sculpture ou d’un tableau, d’une danse, de l’écriture, jusqu’à en donner la chair de poule. Nous vibrons. 

 

Les synesthésiques écoutent de la musique et la perçoivent en couleurs. Imagination ou perception cognitive se mélangent. Le cerveau est capable de fournir les couleurs manquantes à ceux qui ont une rétine déficiente. Ceux qui perdent la synesthésie après accident trouvent la vie plate. Nos scientifiques savent que c’est la libération de dopamine qui nous transporte et nous permet d’explorer et d’absorber des cimes de perception. Nous en redemandons quand on y goutte. L’artiste anticipe les éventuelles émotions que son œuvre va provoquer en y fondant ses propres petits bouts de vie qui chatouillera l’empathie de l’autre, éveillant alors son propre imaginaire. 
 

 

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La recherche de l’échange… 

 

Sans ce feu-follet activé dans nos esprits, sans cette essence de vie, nous sommes pauvres de lumière. Les émotions modifient notre corps. Le bonheur rend beau et la déprime nous enlaidis. Il en va de même physiologiquement. Croire, rêver, déplace des montagnes intérieures, il s’agit de vibrer. De la harpe à l’arc qui tue, comme entre le yin et le yang, les cordes vibrent. Entre les deux, une foule d’émotions que l’on se transmet par les voix de l’empathie, le partage, grâce à nos réseaux de neurones-miroir. Nous sommes capables de vivre par procuration à grande puissance. Notre vécu et notre imaginaire nous permettent d’avoir des émotions qui diffèrent les unes avec les autres grâce à notre culture et à nos apprentissages…  C’est ce qu’il nous faut comprendre. Nous sommes tous humains. Nos imaginaires différents nourrissent ceux qui veulent ouvrir leur univers. Cette soif de connaissances doivent servir à l’épanouissement et pas la domination mercantile qui nous rend servile. Aussi vibrons-nous ensembles par ricochet infini. Car nous ressentons les vibrations de l’autre de façon autrement plus forte que ce que l’on croyait. Le subjectif de soi est aussi le subjectif de l’autre. 

 

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La novlangue

 

La contemporanéité veut casser cette échange-miroir et perturbe le besoin vital de l’être humain. Le courant va-et-vient du langage est rompu devant l’incompréhension en novlangue ou le choc.  Interpeller une question sans échange n’est en rien constructif. Boucher les vides causés par un martèlement publicitaires et autres vibrations criardes revient à casser la corde primaire vibrante dont le rôle est de transmettre pour fleurir.
 

 

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De l’infiniment petit à la grande symphonie de la vie 

 

Dans notre extrême intimité, le noyau de l’atome serait fait, déjà, de minuscules et innombrables brins d’énergies appelées cordes… Plus on est dans l’infiniment petit plus cela vibre fort. « La théorie des cordes », renommée « la théorie du tout » par ce qu’elle a réussi à unir et expliquer les énergies des atomes et celles de l’univers dans une seule et même force, n’est constituée que de vibrations. Nous sommes des vibrants. Notre fragilité est égale aux instruments de musiques. Un rien nous désaccorde. Nous devons jouer de nos cordes sans brutalité, ni entrave dans l’échange pour que nos liens se libèrent, pour accéder à la grande symphonie de la vie. 
 
Aux portes de l’espérance 



Je voudrais rendre hommage à Jean Talabard alias « Vivre est un village » qui avec son ami Michel Antoni m’ont trouvé une salle d’exposition à Orgères près de Rennes du 1er au 31 mai sur le thème La liberté de vivre. Je les remercie car il devient très difficile d’obtenir une salle convenable en tant qu' »artistes d’aujourd’hui ».

J’invite tous ceux qui sont près de Rennes et qui sont curieux de voir mes tableaux en réel à venir au vernissage de mon exposition. 

NOTA : La décision de donner un coup de pouce à cette artiste est une première pour le blog et a donné lieu à un débat collégial. Nous avons choisi de le faire pour deux raisons : Les brins aiment l’art et les artistes d’une part, et d’autre part, cette peintre est un brin fidèle dont nous avons apprécié l’esprit et la qualité de l’ oeuvre.
Le tableau posté à la Une est intitulé : brind’herbes. Merci à elle.
https://webmail.lesbrindherbes.org/?_task=mail&_framed=1&_action=get&_mbox=INBOX&_uid=1580&_part=2

 

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