Détente et culture : Paradoxes et illusions
Tout n’est qu’illusions, toutes les formes que nous percevons ne sont que les apparences fugitives et les manifestations provisoires d’une seule et même réalité…
histoires paradoxales
phrases absurdes
Le barbier
Dans une petite ville, le barbier rase tous les habitants qui ne se rasent pas eux-mêmes. Mais qui rase le barbier ? S’il le fait, il viole la règle puisqu’il rase quelqu’un qui se rase lui-même. S’il ne le fait pas, il viole aussi la règle car il ne rase pas quelqu’un qui ne se rase pas. Que doit-il faire ?
le pendu
À la frontière d’un pays, il faut dire la vérité sinon c’est la pendaison.
– Pourquoi venez-vous ?
– Pour être pendu !
Epiménide, le Crétois
» Tous les Crétois sont des menteurs ! » Si tous les Crétois sont des menteurs, alors Epiménide le Crétois est un menteur. S’il est un menteur, ce qu’il dit est faux, donc il ne ment pas et ce qu’il dit est vrai…
Socrate et Platon
Socrate: » Ce que dit Platon est faux. »Platon: » Ce que dit Socrate est vrai. »
Phrases Paradoxales…
Cette phrase est fausse – Il est interdit d’interdire – Toutes les règles ont des exceptions.
Je n’épouserai qu’un homme assez intelligent pour ne pas m’épouser – Dites-vous toujours la vérité ? Non !
Recto: La phrase du verso est vraie. Verso: La phrase du recto est fausse.
Tout dans ce livre est digne de confiance. Sauf la phrase ci-contre, à gauche.
Cette phrase contient sept mots. Cette phrase ne contient pas sept mots.
LE KOAN
Le mental fonctionne dans la dualité, il aime les distinctions nettes et bien tranchées (noir/blanc, bien/mal, gauche/droite, vrai/faux etc…) Nous pensons ainsi disposer d’une vision cohérente du monde, d’une représentation logique de la réalité.
Le koan est un propos zen, volontairement absurde, destiné à nous faire réaliser les limites de notre logique. Son but est de nous éveiller à une expérience directe et intuitive de la réalité. En effet, le contenu paradoxal du koan le rend insoluble par la pensée.Le koan a donc pour but de court-circuiter notre mental dualiste. Ce sont des phrases insensées servant à faire sauter les barrières intellectuelles nous plaçant nus et sans défenses devant l’absolu.Là où précisément » Le langage n’exprime pas les choses, et les discours ne transmettent pas l’esprit »…
Quelques koans
– Quand on ne peut plus rien faire, que peut-on faire ?
– Le soleil de midi ne fait pas d’ombre.
– 2 mains applaudissent… Quel est le bruit d’une main?
– Un de gagné, un de perdu.
– La courbe ne peut inclure la ligne droite.
– Mille choses sont à la fin une.
– Une illusion peut-elle exister ?
– Chaud, froid, c’est vous qui l’expérimentez.
– L’homme regarde le miroir, le miroir regarde l’homme.
– La grande sagesse est comme la stupidité. La grande éloquence, c’est le bégaiement.
– S’oublier soi-même, c’est être reconnu par le cosmos tout entier.
– Le bambou existe au-dessus et en dessous de son nœud.
PERCEPTION ET ILLUSION DES SENS
La vue
Lorsqu’on observe la Lune à l’horizon, elle nous apparaît démesurément grosse. Pourtant, son diamètre ne varie pas, quelle que soit sa position dans le ciel. Alors, pourquoi ces écarts ? Lorsque la lune est à l’horizon, notre cerveau l’imagine aussitôt beaucoup plus loin, car il se fie à de nombreux repères terrestres jugés très lointains (clochers, montagnes, gratte-ciels, etc.)
Il en arrive donc à l’analyse erronée suivante : avec le même diamètre apparent, mais à l’horizon, donc plus loin, la Lune est forcément plus grosse dans l’absolu. Par conséquent, il la voit beaucoup plus grosse que si elle se trouvait au zénith. Ces lois de la perspective ont inspiré plusieurs illusions sur papier.
L’ouïe
L’illusion auditive la plus frappante, on la vit dès qu’on ouvre la bouche. Il suffit d’écouter le son de notre voix sur un magnétophone pour s’en convaincre : ce que l’on s’entend dire n’a rien à voir avec ce que les autres entendent. Les responsables de cette déformation ? Nos propres os !
L’ODORAT
De même que l’on voit ce que l’on veut bien voir, on sent ce que l’on veut bien sentir !Une expérience fort révélatrice a été récemment menée à ce sujet au Centre de recherche Monell, à Philadelphie. On a installé les participants dans une pièce où, pendant 20 minutes, ils ont été soumis à une odeur.
À un premier groupe, on a dit que cette odeur était agréable et au second, qu’elle était nauséabonde et potentiellement dangereuse pour la santé. On a ensuite demandé aux deux groupes leurs impressions sur l’odeur en question et sur sa concentration dans l’air.
Le premier groupe a noté que l’odeur était très faible et décroissante. Le second groupe l’a jugé de plus en plus forte et lui a attribué certaines effets nocifs, comme des irritations de la gorge et des maux de tête. En fait, les deux groupes ont été exposés à la même odeur, qui était à peu près neutre et dont la concentration était constante tout au long de l’expérience. Comme quoi on sent plus avec notre tête qu’avec notre nez.
LE GOÛT
Il suffit parfois d’un bon rhume pour se rendre compte qu’on est constamment victime d’illusions gustatives. En fait, on pourrait qualifier d’illusoire le phénomène du goût, tant il est influencé par l’odorat.
Plusieurs saveurs ne sont qu’odeurs et elles sont étouffées par un nez congestionné. Pomme, carotte et oignon se confondent alors, au grand désarroi de nos chères papilles gustatives. Mais pour leur en faire voir de toutes les couleurs, rien de tel que des superpositions de saveurs qui créent la confusion la plus totale.
On aime le jus d’orange ? On changera probablement d’idée si on en avale immédiatement après avoir bu du lait au chocolat, ou encore après s’être lavé les dents.
LE TOUCHER
L’illusion tactile la plus surprenante est sans contredit celle des membres fantômes des amputés : bien après avoir perdu un bras, par exemple, ils peuvent encore le sentir comme s’il était là. Personne n’en a encore déterminé la cause.
L’illusion de Thaler est un peu mieux comprise. Le thaler est une ancienne monnaie allemande avec laquelle on a pour la première fois expérimenté cette illusion – une pièce d’un dollar fait aussi l’affaire.
La procédure est la suivante. On place deux huards sur le front du participant : l’un très froid, l’autre à la température de la pièce. La pièce froide semble beaucoup plus lourde : la perception de la froideur s’effectuerait sur les mêmes neurones que celle du poids. Le cerveau, ce fauteur de troubles, s’empresse de mêler les cartes.
LE CERVEAU
Une illusion est le fruit d’un cumul d’erreurs commises par la plus perfectionnée des machines qui soit : notre cerveau. Notre cerveau peut assimiler une incroyable quantité d’informations en un temps record mais, paradoxalement, ses plus grandes erreurs sont souvent dues à l’une de ses plus brillantes facultés : la mémoire.
« La perception brute n’existe pas; elle est contaminée par la mémoire », affirmait le philosophe américain William Jones, l’un des fondateurs du pragmatisme. Autrement dit, la quantité de données emmagasinées dans notre boîte crânienne intervient souvent pour compléter, anticiper, ou carrément se substituer à ce que l’on voit. (Cybersciences)
Le point bleu du triangle est équidistant du sommet et de la base
Ces cercles concentriques donnent l’impression d’une spirale
Impression de vagues et lignes droites parallèles
LES PARADOXES DE LA PHYSIQUE MODERNE
Le chat de Schrödinger – Paradoxe de la physique quantique
Schrödinger, physicien autrichien, imagina en 1935 le paradoxe du chat montrant comment plusieurs états apparaissent et se superposent dans le monde quantique.Supposons, dit Schrödinger, un chat enfermé dans une boîte pourvue d’un hublot. A l’intérieur de cette boite, des atomes radioactifs, dont la probabilité de se désintégrer au cours d’un laps de temps défini est de 50%. Si l’atome se désintègre, il émet une particule radioactive, ce qui entraîne la mort du chat.
Sans ouvrir cette boîte, demandons-nous maintenant si le chat est vivant ou mort… La logique voudrait qu’il ait 50% de chance d’être vivant et 50% de chance d’être mort. Mais dans la physique quantique, ces deux états se superposent et cohabitent. Dans la fonction d’onde, le chat est à la fois mort et vivant.
L’interprétation de Copenhague : La réalité d’un objet quantique, en dehors de l’observation, serait une superposition de tous les états quantiques possibles, une espèce d’état fantomatique, probabilistique. Et à la question, pourquoi notre univers est-il réel et intelligible ? Nous pourrions répondre : car nous sommes capables, grâce à notre compétence d’observateur, de réduire les états fantômes à un état réel que nous comprenons.
L’interprétation d’Everett : Il n’existe pas un chat dans un état fantomatique mais 2 chats dans 2 univers parallèles : l’un mort, l’autre vivant. L’observation que vous ferez décidera de l’univers dans lequel vous vous trouvez, celui du chat mort ou celui du chat vivant. Mais l’autre univers existe aussi.
Les jumeaux de langevin
« Si de deux jumeaux l’un effectuait un rapide aller et retour dans l’espace, il serait plus jeune que son frère lorsqu’il reviendrait, parce que tous ses « mécanismes » (organiques), son rythme cardiaque, son flux sanguin, ses ondes cérébrales, etc. auraient ralenti durant le voyage, du point de vue de l’homme sur Terre.
Le voyageur lui-même, bien-entendu, n’aurait rien remarqué d’inhabituel, mais, à son retour, il aurait soudain réalisé que son frère jumeau était maintenant beaucoup plus âgé.
Ce « paradoxe des jumeaux » est peut-être le plus célèbre de la physique moderne. Il a provoqué des discussions animées dans les journaux scientifiques, dont quelques-unes se poursuivent encore ; c’est une preuve éloquente du fait que la réalité décrite par la théorie de la relativité ne peut être saisie par notre compréhension ordinaire. » (F.Capra-Le Tao de la Physique)
SOURCE : http://cosmobranche.free.fr/Paradoxes_Illusions.htm