Obama accusé par un journaliste d’être pire que Bush pour la liberté de la presse

Si l’on jette un coup d’oeil sur le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporterre sans Frontière, l’on se rend compte que les US sont en 32ème place suivis de peu par la France à la 35ème. Si il y en a encore environ 140 après, il y a a tout de même une trentaine devant ! Pour des pays qui n’ont que le mot « démocratie » dans la bouche, c’est finalement pas très brillant…  Mais, on le savait,  sinon quelle raison aurions-nous d’exister ?

Voir le tableau page 22 du rapport ici :

http://fr.rsf.org/IMG/pdf/classement_2013_fr_bd.pdf

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L’administration Obama est « le plus grand ennemi de la liberté de la presse que l’Amérique ait connu depuis au moins une génération ». A l’occasion d’une conférence organisée à New York sur le thème de la protection des sources et de la sécurité nationale, le journaliste du New York Times James Risen, qui a couvert la Maison Blanche pendant le mandat du président démocrate, a fait le procès de ceux qui dirigent les Etats-Unis depuis 2008.

Pour M. Risen, l’actuelle administration veut « limiter le champ d’investigation sur la sécurité nationale » afin de « créer un chemin balisé pour la couverture de ces sujets », relate le site Poynter dans un compte-rendu de la conférence. N’importe quel journaliste qui se risque à outrepasser les limites posées par le gouvernement « sera puni », a ajouté James Risen. Le journaliste spécialisé dans les activités du gouvernement américain considère que l’administration Obama a créé « de facto un Official Secrets Act », soit un état législatif qui protégerait les secrets d’Etat.

En 2013, la révélation des écoutes des communications téléphoniques et e-mails de journalistes de l’agence Associated Press et de Fox News, interceptés pour des motifs prétendument liés à la sécurité nationale – les journalistes espionnés étaient soupçonnés d’avoir relayé des fuites –, avait scandalisé les défenseurs du premier amendement de la Constitution, qui protège la liberté de la presse aux Etats-Unis. Entre 2009 et 2013, l’administration Obama a poursuivi six personnes pour avoir livré des informations confidentielles à la presse. Soit deux fois plus que tous ses prédécesseurs combinés.

PROTÉGER SES SOURCES

James Risen est l’un des journalistes qui a contribué à dévoiler le programme de surveillance de l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA). Ce travail lui a valu de recevoir, avec Eric Lichtblau, le prix Pulitzer en 2006. Il lui a aussi valu d’être accusé par le gouvernement américain d’entrave à la sécurité nationale. Depuis, M. Risen a saisi la Cour suprême pour tenter de protéger l’une de ses sources.

Les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance pratiquée par les agences américaines de renseignement ont ravivé les tensions entre pouvoir politique et médias. Après près d’un an de révélations, plusieurs journalistes, dont Glenn Greenwald, ont rejoint le magazine en ligne The Intercept.

Accusé d’espionnage, de vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux par les Etats-Unis, Edward Snowden s’est réfugié en Russie en août dernier, où il a obtenu l’asile temporaire, après être resté bloqué pendant trente-neuf jours dans la zone de transit de l’aéroport de Moscou. L’informaticien et ancien consultant de la NSA s’est exprimé par vidéoconférence le 10 mars dernier à l’occasion du festival South by Southwest – rendez-vous annuel consacré aux nouvelles technologies à Austin (Texas). « La NSA met le feu à Internet, vous êtes les pompiers qui peuvent le sauver », a-t-il lancé à ceux qu’ils considèrent comme « la communauté qui construit Internet ».

SOURCE : bigbrowser.blog/lemonde