Tiens tiens… La crise en Ukraine dope les pourparlers commerciaux USA-UE
Agence Reuters, samedi 22 mars 2014
Les révélations sur l’espionnage américain en Europe et les soupçons selon lesquels un tel pacte favoriserait essentiellement les grandes entreprises multinationales contribuent cependant à susciter des réticences chez les citoyens américains et européens vis-à-vis de ce projet.
Les dirigeants européens ont toutefois saisi l’occasion de la crise en Ukraine, à laquelle la Russie a pris la Crimée, pour alerter sur les risques liés à la dépendance de l’UE à l’égard de Moscou en matière d’approvisionnements énergétiques.
Or, les Etats-Unis pourraient jouer un rôle dans ce domaine.
Michael Froman a souligné à quel point un accord de libre-échange faciliterait pour les compagnies européennes les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) des Etats-Unis vers l’Europe. Une telle évolution pourrait même intervenir avant la conclusion formelle du pacte, comme le souhaitent la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne.
Dans le cadre de la législation actuelle, le département de l’Energie doit accorder des licences d’exportation aux compagnies qui en réclament. Avec un accord de libre-échange (FTA), ces licences seraient délivrées automatiquement.
« A l’évidence, lorsque le TTIP sera conclu, en supposant qu’il le sera, il y aura une relation de nature FTA avec l’Union européenne », a dit le représentant américain au Commerce.
L’Asie est pour le moment un marché d’exportation plus lucratif pour le gaz naturel liquéfié américain mais Michael Froman a souligné qu’il revenait aux compagnies européennes de choisir leurs marchés et que les exportations de gaz américain ne dépendaient pas uniquement de l’accord de libre-échange.
« Même maintenant, il y a eu quatre ou cinq licences d’exportation vers des pays non-FTA qui ont été délivrées. Elles concernent plusieurs compagnies européennes », a-t-il ajoutant en citant Total et GDF Suez.
« C’est à elles de décider où va ce gaz. On peut concevoir que les gouvernements européens ont un intérêt à ce qu’elles acheminent ce gaz en Europe. »
(Bertrand Boucey pour le service français)