Si vous visitez le Morbihan, passez par Le Moulin Coz, le royaume des légumes anciens
Le goût des légumes oubliés
En plein coeur de la campagne morbihannaise, à Le Saint, Simone Heidrich, une Allemande âgée de 43 ans, cultive 240 variétés anciennes de légumes. Une façon pour elle de défendre la mémoire de la planète.
Dans son oasis bio, Simone Heidrich construit son avenir avec passion. La maison en bois qu’elle a bâtie de ses propres mains, meublée de façon très spartiate, donne directement sur les serres et les cultures de plein champ. Seul le bruissement de l’eau de la rivière, qui coule en contrebas, brouille discrètement le silence des champs vallonnés, bordés de bois. «C’est là que j’ai trouvé mes vraies racines», raconte-t-elle en souriant. Durant sa vie, elle a bien bourlingué, du Zaïre au Japon… C’est finalement à Moulin Coz, à 3km des bourgs ruraux les plus proches, Le Saint et Langonnet, qu’elle a posé son sac en 1996. Définitivement, puisqu’elle va demander la nationalité française. Depuis son plus jeune âge, elle balançait entre les métiers du cirque (elle a fréquenté l’école des clowns, des funambules et des jongleurs à Bruxelles) et de l’agriculture. L’appel de la terre morbihannais a été le plus fort.
De toutes les couleurs
En ce matin pluvieux, l’agricultrice prépare les légumes qu’elle va vendre sur le marché de Carhaix (29). Durant la semaine, elle livre aussi les coopératives bio de Carhaix et de Lorient, ainsi que le restaurant lorientais «Le Jardin gourmand». Dans quelques mois, elle va vendre des paniers garnis sous la yourte qu’elle vient de construire avec l’aide de quelques amis. En pleine saison, l’exploitation se pare de mille couleurs. Des pommes de terre bleues, rouges, roses, jaunes, un mesclun de 40 salades, des tomates jaunes, tigrées jaunes ou vertes, ou encore la tomate voyageuse formée d’alvéole étanches, qui se coupe sans couteau…
Donner un sens à sa vie
Moulin Coz est l’aboutissement d’un long et sinueux cheminement. À 18 ans, après le bac, Simone Heidrich, brillante élève, décide de donner un sens à sa vie. «J’aurais pu poursuivre mes études et devenir médecin, raconte-t-elle. Je n’ai jamais pensé baser ma vie sur les diplômes et les carrières bien rémunérées». Première direction, le Zaïre, pour participer à la construction d’un barrage sur une rivière en vue d’alimenter en électricité une petite usine de torréfaction de café. Dans la foulée, Simone Heidrich prend la direction du Japon où elle travaille dans les rizières. Retour en Allemagne, puis en Belgique où elle fait un break agricole pour s’engager dans une école de cirque et monter des spectacles de clown, de jonglage, de funambulisme ou encore de cracheuse de feu… «J’étais trop timide pour la scène», confie Simone Heidrich.
Multiplier les saveurs
En 1996, elle débarque en Bretagne où des amis se sont installés dans une ferme, près de Plouay, pas bien loin de Le Saint. Elle commence son métier de paysanne bretonne au coeur d’un projet communautaire de céréales et de pain bio. Très vite, Simone Heidrich, au caractère bien trempé, se met à son compte et se lance, dès 1997, dans le maraîchage et la pomme de terre bio. «J’ai toujours voulu retrouver, sauvegarder les légumes oubliés et multiplier les saveurs dans l’assiette», note-t-elle. Aujourd’hui, elle cultive 240 variétés de légumes sur deuxhectares, dont 600m² de tunnels. Sans compter les champs de céréales, les forêts et les friches, sur dix hectares, pour garder un terroir riche et équilibré. Au Moulin Coz, Simone Heidrich a trouvé la quiétude intérieure, entre la solitude qu’elle affectionne et une vie sociale qu’elle n’a cessé d’enrichir au fil du temps.
Source le Télégramme.fr
Vous pouvez faire une demande de woofing auprès de Simone Heidrich.
(Qu’est-ce que le woofing ?)
http://www.wwoof.fr/pdf/LeGuidePratiqueduWWOOFing.pdf
Nota : Actuellement, la Yourtillère est indisponible du fait des tempêtes récentes qui ont balayé la Bretagne
Simone HEIDRICH
Moulin Coz, 56 110 Le Saint
Tél. : 06 38 82 60 78
Site : www.yourtiliere.org
Ndlr : Il n’existe aucun lien entre Simone Heidrich et le rédacteur de l’article. Ce dernier est exempt de tout désir de publicité.