Ruches troncs, abeilles noires cévenoles, et autres histoires….

« Si l’abeille disparaît l’humanité n’aura plus que 4 ans à vivre » Nous connaissons à peu près tous cette citation attribuée à Albert Einstein qui a circulé dans les années 80. Sauf que c’était un fake ! (1)

Il n’en reste pas moins que la disparition de ces jolis petits insectes serait une catastrophe écologique sans précédent…

Il existe une espèce d’abeille, l’abeille noire appelée ainsi à cause de sa teinte plus foncée qui mérite notre attention.

Issue de milliers d’années d’évolution, elle est rustique et adaptée à des conditions climatiques difficiles.

Une association cévenole s’applique à la faire connaître, ainsi qu’à développer un savoir faire pour leur élevage :

« Les savoirs faire traditionnels liés aux ruches troncs visent surtout à s’appuyer sur le fonctionnement naturel des abeilles et à favoriser la constitution d’un bon terrain sanitaire, à partir de gestes très peu couteux en énergie et en matériel. »

ABEILLES NOIRES :  POUR FAIRE SIMPLE

Une championne de l’évolution…
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Les études scientifiques indiquent que ce qu’on appelle généralement l’abeille, Apis mellifera, littéralement l’abeille porteuse de miel, est originaire d’Asie. L’abeille noire qui vit dans les ruches troncs s’appelle, elle, Apis mellifera mellifera. C’est une sous espèce – une « variété » – de l’espèce Apis mellifera.

Cette abeille ancestrale Apis mellifera est venue d’orient il y a semble t’il un million d’années environ. Elle a donné trois « lignées », comme l’indique la carte, ces lignées ont colonisé trois espaces différents et ont évolué, se sont différenciées.

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La deuxième carte vous montre le résultat de cette évolution quelques centaines de milliers d’années plus tard. On lit clairement Apis mellifera mellifera. Comment a elle vu le jour dans ce scenario de colonisation de l’Europe par les abeilles ?

Au quaternaire, l’ère qui a vu entre autre l’apparition de l’homme sur la planète, on assiste vers environ moins 10 000 ans à une grande période de glaciation. La descente des glaciers fut un changement climatique qui bouleversa la vie des hommes, des plantes et des animaux. Les abeilles qui avaient colonisé l’Europe du Nord, chassées par le froid, sont réfugiées dans le sud de la France et en Espagne. La masse glaciaire installée sur les montagnes des Alpes et des Pyrénnées ont isolé des abeilles dans la zone actuelle du sud de la France. Ces abeilles rescapées des glaces sont devenues les abeilles noires. Quand la masse glaciaire est ensuite remontée vers le nord, les abeilles noires ont remonté elles aussi et colonisé leur aire actuelle qui s’étend jusqu’en Scandinavie.

Les abeilles noires sont issues d’une sélection imposée par des conditions environnementales très dures, elle se caractérise par des capacités naturelles de résistance et de sobriété acquises au cours de ce scenario qui l’a vu naître.

Les colonies d’abeilles noires des Cévennes qui ont survécu à l’état sauvage à une phase d’abandon partiel ou total des ruchers de ruches troncs sont les descendantes directes de ces abeilles rescapées de la dernière glaciation, du refuge que les abeilles avaient trouvé dans le Sud de la France.

Ce sont des « championnes de l’évolution » qui méritent toute notre attention.

LES RUCHES TRONCS, QU’EST-CE QUE C’EST ?

 

 

Une ruche tronc est un modèle d’apiculture très ancien directement inspiré du processus de nidification des abeilles dans des troncs d’arbres creux. Au fil des siècles et des millénaires, ce savoir faire dérivé de l’observation de la nature s’est enrichi et a conduit à la constitution de ruchers troncs, des ensembles architecturaux de taille variable selon les ressources du milieu et pouvant regrouper jusqu’à plusieurs centaines de ruches, comme vous le verrez dans la galerie photo.

Dans l’habitat traditionel, les ruchers troncs sont souvent très imbriqués à l’habitat humain.

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Quand l’être humain a eu l’idée de passer du stade de chasseur de miel au stade d’ apiculteur, il s’est posé la question de l’habitat à donner aux abeilles.

  • Comment les sédentariser ?
  • Quelle cavité séduisante leur proposer ? afin de pouvoir chaque année venir y puiser du miel sans détruire la colonie, et retrouver autant de miel sinon plus l’année suivante au même endroit ?

Observation de la Nature
La ruche-tronc, comme son nom l’indique, est creusée dans une portion de tronc d’arbre.
Cet habitat créé par l’homme est très proche dans de l’arbre creux où les colonies d’abeilles nichent spontanément à l’état naturel sous nos latitudes. Et il est probable que les premiers agriculteurs dont la survie dépendait directement de l’observation de la nature, d’un travail de précurseur des sciences naturelles, aient inventé la ruche tronc en s’inspirant de ce penchant naturel des abeilles à peupler les arbres creux.
Il est particulièrement intéressant d’observer l’ensemble constitué par l’utilisation de la pierre et du tronc de châtaignier. Le tout représentant un modèle d’utilisation durable optimal des ressources disponibles dans le milieu, au même titre que l’utilisation du chameau par les bédouins du désert ou du phoque par les inouites.

Hasard et nécessité

Les ruches-troncs ou «bruscs», comme on dit dans les Cévennes, ont été fabriquées par l’homme tout particulièrement dans l’aire de végétation du châtaignier ou à proximité, par exemple dans les montagnes cévenoles, mais aussi entre autres en Corse, en Galice et dans les basse Alpes.La raison est simple : l’aubier du châtaignier est riche en tanins qui repoussent les parasites du bois et éloignent probablement certains pathogènes. Ces tanins actifs agissent très longtemps après la mort de l’arbre. Aussi un tronc de châtaignier est imputrescible, sauf en son coeur, dépourvu de tanins. Cette particularité chimique est une aubaine pour l’apiculteur qui peut fabriquer en s’appuyant sur ces propriétés une ruche tronc qui dure trois ou quatre siècles. sans « traitement chimique », d’autant plus superflu que la nature avec les tanins de l’arbre en fournit un formidable, gratuit, durable et écologique.

De plus l’intérieur de l’arbre, ne contenant pas de tanins, même à l’état de bois frais se laisse évider relativement facilement, même avec des instruments anciens, sans propulsion mécanique. Le coeur du grand arbre éclate facilement. Aussi, le bas des troncs de châtaigniers, joliment noueux et bosselés, inutilisables pour les charpentes, se prêtent admirablement à devenir de splendides ruches troncs.

Le couvercle de la ruche tronc est fourni par une « lauze », une dalle de schiste, façonnée dans de la pierre trouvée aux alentours. Ce type de ruche reste stable des siècles durant. Et les ruches troncs, ainsi transmises de génération en génération d’apiculteurs, ont donné lieu à toute une architecture abritant et regroupant ces habitats durables dans des sites remarquables, des « ruchers troncs », véritables amphithéâtres des abeilles.

 

Les résistantes des « apios » cévenols
Ces ensembles de ruches troncs, appelés en Cévennes «apio» existent toujours, à l’état de traces ou en cours de restauration et de repeuplement. Ils représentt souvent le résultat de plusieurs siècles de travail, de générations et de générations d’apiculteurs de la montagne. Ils abritent encore quelques colonies d’abeilles noires ‘résistantes qui ont survécu à une phase d’abandon partiel ou total de ces ruchers. Tout cela nous passionne, nous réunit et nous motive à faire ce site et vous montrer un peu tout cela.

Histoire de vous donner envie de venir nous voir.

SITE ET CONTACT : http://www.ruchetronc.fr/

(1) http://alerte-environnement.fr/2010/06/10/einstein-et-les-abeilles-sur-la-piste-d%E2%80%99une-intox/

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Berger d’abeilles

Le doux titre et l’emploi charmant :
Être, en juin, un berger d’abeilles,
Lorsque les prés sont des corbeilles
Et les champs des mers de froment ;

Quand les faucheurs sur les enclumes
Martèlent la faux au son clair,
Et que les oisillons dans l’air
Font bouffer leurs premières plumes !

Berger d’abeilles, je le fus,
A huit ans, la-bas, chez mon père,
Lorsque son vieux rucher prospère
Chantait sous ses poiriers touffus.

Quel bonheur de manquer l’école
Que l’été transforme en prison,
De se rouler dans le gazon,
Ou de suivre l’essaim qui vole,

En lui disant sur un ton doux
Pour qu’il s’arrête aux branches basses :
 » Posez-vous, car vous êtes lasses ;
Belles abeilles, posez-vous !

 » Nous avons des ruches nouvelles
Faites d’un bois qui vous plaira ;
La sauge les parfumera :
Posez-vous, abeilles, mes belles !  »

Et les abeilles se posaient
En une énorme grappe grise
Que berçait mollement la brise
Dans les rameaux qui bruissaient.

 » Père ! criais-je, père ! arrive !
Un essaim !  » Et l’on préparait
La ruche neuve où sans regret
La tribu demeurait captive.

Puis, sur le soir, lorsque, à pas lents,
Du fond des pâtures lointaines
Les troupeaux revenaient bêlants
Vers l’étable et vers les fontaines,

Je retrouvais mon père au seuil
Comptant ses bêtes caressantes,
Et lui disais avec orgueil :
 » Toutes les miennes sont présentes !  »

Le doux titre et l’emploi charmant :
Être, en juin, un berger d’abeilles,
Lorsque les prés sont des corbeilles
Et les champs des mers de froment !

François FABIÉ   (1846-1928)

http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/francois_fabie/berger_d_abeilles.html

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FAIRE AIMER LES ABEILLES À NOS ENFANTS :

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Tout sur Maya l’Abeille sur e-bay :

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MERCI  au brin ÉRIC du Limousin pour ses liens sur les abeilles cévenoles .