L’agressivité chez les jeunes enfants serait dans leur adn !
Je n’aime pas ça du tout du tout… Ce genre d’étude, dans une société orientée vers la recherche de l’homme plus que parfait, pourrait ouvrir la porte à bien des abus ! Imaginez que la carte génétique des enfants soit obligatoire dès la naissance… Imaginez vers quoi ça pourrait conduire… A mettre les « imparfaits » au rebut ?
Ça me fait furieusement penser à ce film de SF que vous avez peut-être vu : « Bienvenue à Gattaca. » dont le synopsis est le suivant :
Dans un futur indéterminé mais assez peu différent du nôtre, dans une société où le hasard n’a plus sa place, la génétique a pris le pouvoir et classe désormais les individus en deux catégories selon leurs aptitudes physiques et intellectuelles : les Valides, à qui sont exclusivement réservés tous les postes de responsabilité, et les Non Valides qui sont assignés aux taches inférieures. Vincent et Anton Freeman, deux frères aux talents différents, rivalisent dans les défis qu’ils se lancent. Mais Vincent, atteint d’une malformation cardiaque et Invalide, ne peut, à l’inverse de son frère, ambitionner d’être recruté à Gattaca, la Cité des Etoiles, réservée aux Valides dont la mission est de former et d’envoyer des astronautes coloniser l’espace.
Le thème principal du film Bienvenue à Gattaca est assurément celui du biocontrôle, permis par la manipulation génétique in vitro. Il s’articule autour d’une citation du prix Nobel de médecine James Watson, qui a reçu le prix en 1962 avec Wilkins et Crick (ils ont découvert la double hélice de l’ADN) : « Nous avons longtemps pensé que notre futur était dans les étoiles, maintenant nous savons qu’il se trouve dans nos gênes « . Le film alimente un véritable débat sur l‘étique des manipulations génétiques, en posant ses extrêmes et ses limites. En se demandant quel sera le destin de l’homme poussé par sa quête prométhéenne du pouvoir ? Le signataire novice de ce chef d’œuvre souligne alors le rendu supposé idéal d’un monde aseptisé, net, lisse, déshumanisé, uniformisé et impersonnel, dépouillé de toute nature, entièrement façonné par la main de l’homme. L’individu disparaît alors totalement de la société …
Est-ce vers cela que nous nous dirigeons ?
Source : http://lettres.lecolededesign.com/2013/05/02/bienvenue-a-gattaca/
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ARTICLE :
Éric Lacourse de l’Université de Montréal et ses collègues ont mené cette étude avec des parents de 667 couples de jumeaux monozygotes (identiques, provenant du même embryon) et dizygotes (issus d’embryons distincts) nés dans la région du Grand Montréal (Canada) entre 1995 et 1998.
Les mères rapportaient les manifestations d’agressivité physique en consignant des comportements tels que les coups de poing et de pied, les morsures et les bagarres, à 20, 32 et 50 mois.
« L’analyse des facteurs génétiques et environnementaux a révélé une forte association entre les facteurs génétiques qui s’expriment tôt chez les tout-petits et la tendance que suit leur développement. Cette association explique en grande partie la stabilité ou la variabilité de leur niveau d’agressivité physique », indique le chercheur. « Ce qui ne signifie pas que la tendance à l’agressivité physique en bas âge soit permanente ou immuable. Des facteurs génétiques et environnementaux peuvent entrer en interaction à tout moment et modifier la chaîne de causes qui débouchent sur un comportement donné. »
Depuis 25 ans, les études sur l’émergence précoce de l’agressivité physique sont largement teintées par les théories de l’apprentissage social, selon lesquelles l’émergence et l’intensification de l’agressivité physique découleraient principalement de l’exposition répétée des enfants à des modèles d’identification agressifs dans leur environnement social et médiatique.
Mais les résultats d’études initiées par une équipe de l’Université de Montréal révèlent que ces manifestations débuteraient au cours de la petite enfance et atteindraient leur sommet entre l’âge de 2 et 4 ans chez la majeure partie des enfants.
Des écarts importants sont cependant constatés en raison de l’interaction des facteurs génétiques et environnementaux dans le temps. Les études concluent généralement que les facteurs génétiques sont à l’origine d’environ 50 % des écarts relevés dans la population.
Le professeur Lacourse et ses collègues ont postulé et mis à l’épreuve trois modèles théoriques généraux relatifs aux rôles d’agents déclencheurs et intensificateurs des facteurs génétiques et environnementaux dans l’agressivité physique:
- Le premier modèle reposait sur le point de vue le plus consensuel et le plus répandu, selon lequel les deux sources d’influence sont omniprésentes et jouent un rôle dans la stabilité de l’agressivité physique.
- Le deuxième s’articulait autour d’un seuil génétique et supposait qu’un seul ensemble de facteurs génétiques pouvait expliquer le degré d’agressivité physique au fil du temps.
- Le troisième modèle, axé sur la maturation génétique, supposait l’émergence de nouvelles sources d’influence génétiques et environnementales au fil du vieillissement.
Les résultats de la présente étude ont appuyé dans une certaine mesure les hypothèses axées sur le seuil génétique, mais ont principalement soutenu les hypothèses associées à la maturation génétique, précise le chercheur.
Le rôle restreint des facteurs environnementaux communs aux jumeaux dans ce type d’agressivité entre en contradiction avec les résultats des études menées sur des enfants non jumeaux, à l’occasion desquelles plusieurs facteurs familiaux ou parentaux permettaient de prédire les trajectoires des manifestations d’agressivité physique pendant la petite enfance. « Nos résultats indiquent que l’incidence de ces facteurs pourrait ne pas s’avérer aussi directe qu’on le croyait jusqu’ici », dit le chercheur.
Des études à long terme des manifestations d’agressivité physique démontrent clairement que la plupart des enfants, adolescents et adultes apprennent au fil du temps à réagir autrement que par des comportements agressifs, précise-t-il.
« Puisque la propension aux comportements agressifs pendant la petite enfance peut susciter des réactions négatives de la part des parents et des pairs et, par la suite, engendrer des situations susceptibles de maintenir et d’intensifier ces comportements, l’agressivité physique précoce doit être abordée avec soin », souligne-t-il. « Ces cycles d’agressivité entre les enfants, dans la fratrie ou à l’égard des parents, ainsi qu’entre les enfants et leurs pairs, peuvent contribuer à l’émergence d’une agressivité physique plus chronique. »
Source: Université de Montréal via Sott.net