Futur :De drones d’animaux pour lutter contre le braconnage
Ça va être sympa les promenades dans la campagne dans quelques dizaines d’année…
2013 marque une année record pour le braconnage. « En Afrique du Sud, plus d’un millier de Rhinocéros ont été tués (1004 exactement, l’équivalent de 3 animaux par jour) » rappelle le WWF dans un communiqué en date du 17 janvier 2014. En décembre 2013, la France s’est mobilisée pour renforcer les sanctions financières encourues par les trafiquants d’espèces protégées.
Alors que certaines ONG utilisent lutte armée, drones et techniques militaires pour venir à bout de ces méfaits, un artiste a imaginé des animaux-robots de combat pouvant en faciliter le travail.
La lutte armée au service de la préservation animale
Damien Mander est un ancien militaire australien ayant passé plusieurs années en Iraq. A son retour, il décide d’utiliser les techniques qu’il maîtrise au service de la préservation de la faune sauvage décimée par le braconnage. Il fonde alors l’IAPF (Fondation Internationale de Lutte contre le Braconnage), une ONG basée en Australie et dont la majeure partie de l’activité se déroule en Afrique – notamment en Afrique du sud et au Zimbabwe.
Dans la vidéo suivante de son intervention lors d’une conférence TED à Sydney, il revient sur les origines de son combat et explique à quel point il est animé par le désir d’éduquer à la préservation de la biodiversité, de soutenir la recherche, favoriser la gestion et la préservation d’espaces sauvages, et participer à la mise en place de solutions globales.
La vidéo suivante donne aussi un aperçu de leurs modes d’action :
Inspirations artistiques
Inspiré par le travail effectué par cette ONG, l’artiste californien Robert Chew (spécialisé dans les jeux et le divertissement) a imaginé une série intitulée « Big Five » dans laquelle il équipe les milices anti-braconnage de robots extraordinaires. De quoi revisiter l’image du rhinocéros, du buffle, de l’éléphant, du lion et du léopard en les transformant en machines de guerre destinées à protéger leur espèce… voyez plutôt:
“Les ONG qui travaillent quotidiennement sur le terrain pour lutter contre le braconnage manquent continuellement de moyens humain et matériel. Leur action repose essentiellement sur les dons pour continuer à fonctionner » note l’artiste, qui a été marqué par l’usage de drones dans les opérations. « J’ai grossi le trait et me suis dit que ces robots pourraient un jour prendre la forme, les caractéristiques et les comportements des animaux qu’ils entendent protéger » ajoute-t-il.
L’aigle qui figure sur la première image de cet article serait utilisé pour la reconnaissance aérienne et l’apport de premiers secours (avec du matériel adapté type anti-venin, anti-sceptique, bandage, etc. rangé dans ses ailes et son poitrail). Il permettrait aussi de géo-localiser le carnage et de fait les braconniers.
L’artiste, dont le revenu des ventes de ces oeuvres est reversé à l’IAPF (post d’août 2013), a aussi imaginé des chiens sauvages, des hiboux, et à chaque fois l’ensemble de la mécanique et des fonctionnalités allant avec (voir ici).
En attendant…
Au WWF, qui appuie aussi son travail sur l’usage de drones, on souligne que le braconnage le trafic illégal ne sont pas qu’un problème environnemental. « Ils menacent également la sécurité nationale et affaiblissent l’économie touristique des pays concernés » souligne Jo Shaw, la directrice du programme rhinocéros au WWF Afrique du Sud.
Pour elle, il devient crucial d’agir plus en amont: « Il serait encourageant que les arrestations se situent plus haut dans la chaîne commerciale et que lors des condamnations, les peines soient plus sévères et ainsi plus dissuasives. Des actes plus fermes dans le but d’éradiquer la corruption seraient également les bienvenus« .
Rappelons les chefs d’état de près de 50 pays sont attendus à Londres les 12 et 13 février 2014 pour un sommet sur la criminalité faunique organisé par Son Altesse Royale le Prince Charles et le Premier ministre britannique David Cameron. Objectif: adopter d’une déclaration politique commune garantissant une réponse globale coordonnée au commerce illégal d’espèces sauvages et ce à travers :
- le renforcement de l’application des lois et du rôle du système de justice pénale
- la réduction de la demande de consommation de produits issus de trafics illégaux
- le soutien au développement de moyens de subsistance durables alternatifs
Pas encore de robot en vue ni de généralisation de l’usage des drones… mais notez au passage que le braconnage ne touche pas seulement les pays lointains: en France, avec la crise, les pratiques illégales reprennent du poil de la bête…
Anne-Sophie Novel pour : http://alternatives.blog.lemonde.fr