Derrière le rideau du cirque politique :
L’uranium russe va couvrir les besoins américains en électricité jusqu’en 2020
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« Durant les 20 dernières années chaque dixième ampoule américaine allumait grâce à l’énergie obtenue du combustible des ogives nucléaires russes. Signé en 1993, l’accord bilatéral est devenu le projet le plus avantageux dans le domaine de l’énergie nucléaire », a annoncé le ministre américain de l’Energie Ernest Moniz à l’issue du programme bilatéral VO No baptisé également « Mégatonnes en mégawatts ».
Or, les Etats-Unis ont produit plus de 7 000 milliards de kilowatts d’énergie électrique grâce au programme UHE-UFE (uranium hautement enrichi en uranium faiblement enrichi), a indiqué le président de l’Agence fédérale de l’énergie atomique (Rosatom) Sergueï Kirienko. Par ailleurs, les indices économiques ne forment qu’une facette de la médaille. Dans cette dynamique, l’aspect politique joue un rôle également important dans le programme « Mégatonnes en mégawatts ». Portant sur un domaine très sensible, cet accord a été conclu entre les ennemis dans les années 90. Alors, d’une part, c’est le moyen de resserrer les liens entre Moscou et Washington. En même temps, cet accord favorise toujours la sécurité mondiale, met en avant le président de l’Institut des estimations stratégiques Alexandre Konovalov.
L’aspect politique de ce programme est avant tout lié à la baisse du niveau de l’affrontement nucléaire qui existait quand cet accord était signé. Voilà en quoi consiste cet aspect politique. S’il y a moins d’armes basées sur les matériaux fissiles, il est peu probable qu’elles soient utilisées par ceux à qui il vaut mieux ne pas les confier. En l’occurrence, il s’agit des groupes terroristes. C’est pourquoi toute réduction d’armes basées sur les matériaux fissiles favorise la stabilité politique.
Par ailleurs, le dernier lot a été envoyé de Saint-Pétersbourg à Baltimore à la mi-novembre dans le cadre du programme « Mégatonnes en mégawatts ». Il s’agit de l’uranium récupéré dans le démantèlement de 80 ogives nucléaires. Selon les estimations du ministère américain de l’Energie, le pays poursuivra le recyclage du combustible jusqu’en 2017 couvrant ainsi les besoins en électricité jusqu’en 2020.