Apigénine : ce composé chimique casse l’immortalité des cellules cancéreuses
On le sait, les cellules cancéreuses ont pour caractéristique de proliférer grâce à une capacité à s’affranchir du processus de mort cellulaire auquel elles devraient normalement être soumises.
Or, des biologistes américains ont découvert que l’apigénine (ou apigénol), un composé chimique très présent dans le régime méditerranéen (dit aussi régime crétois, le régime méditerranéen se caractérise par la consommation abondante de fruits, légumes, céréales et huile d’olive, doublée d’une faible consommation de viande et de produits laitiers) empêche les cellules cancéreuses d’inhiber le processus de mort cellulaire par lequel elle devrait normalement être régie. Résultat ? Ces cellules cancéreuses deviennent alors… mortelles.
Cette découverte, effectuée grâce à des travaux menés sur les souris, sera publiée cette semaine dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
Quel est le mode opératoire de l’apigénine ? Selon le professeur de génétique moléculaire Andrea Doseff, auteur principal de l’étude, l’apigénine modifierait chez les cellules cancéreuses une étape spécifique dans le processus dit de régulation des gènes (le processus de régulation des gènes agit sur la façon dont les gènes de notre ADN s’expriment). Une modification qui aurait alors pour effet « d’obliger » les cellules cancéreuses à mourir comme prévu, en les rendant à nouveau sensibles au processus de mort cellulaire.
Selon les auteurs de l’étude, l’apigénine a également pour caractéristique de se lier avec quelque 160 protéines dans l’organisme humain. Ce qui suggère que l’effet protecteur de l’apigénine vis-à-vis du cancer est peut-être le fruit d’un mécanisme chimique plus large, impliquant d’autres aliments que ceux contenant seulement beaucoup d’apigénine.
Quels sont les sources d’apigénine ? Ce composé chimique de la famille des flavonoïdes abonde dans le persil, le plantain, le romarin, la camomille ou encore le céleri. Il est également présent en quantité non négligeable dans de nombreux fruits et légumes.
Si un tel résultat constitue à l’évidence une avancée importante dans la compréhension des effets de l’alimentation sur le cancer, il faut toutefois noter que le rôle bénéfique de l’apigénine avait déjà été mis en évidence. En effet, l’apigénine possède des propriétés anti-inflammatoires susceptibles de protéger l’organisme humain de certains cancers, comme le cancer du sein. Un constat révélé par une étude publiée en 2011 dans la revue Cancer Prevention Reseach, sous le titre « Apigenin prevents development of medroxyprogesterone acetate-accelerated 7,12-dimethylbenz(a)anthracene-induced mammary tumors in Sprague-Dawley rats ».
Pour en savoir plus : « The Compound in the Mediterranean Diet that Makes Cancer Cells ‘Mortal’ » (Ohio State University)