Drôme: Une fabrique géante d’insectes utiles
Une société élève 100 milliards d’insectes par an…
Dans l’usine de Biotop, pas de chaîne de production mais des bacs en plastiques sur des chariots en fer: la PME drômoise élève 100 milliards d’insectes par an, destinés à rendre de sacrés services. L’ex-startup, qui a désormais pignon sur la Vallée du Rhône, s’est contentée de «prendre dans la nature ce qui existe et ce qui est utile», explique Marc Vignau, directeur général.
Et la nature fait bien les choses: la coccinelle raffole des pucerons, jusqu’à 100 par jours, la punaise macrolophus mange tout ce qui passe, dont les pucerons ou acariens, et le trichogramme parasite les oeufs de la pyrale, qui ravage les cultures de maïs.
Biotop propose donc d’utiliser des insectes plutôt que des insecticides. Une «lutte biologique» qui séduit de plus en plus à une époque où les préoccupations environnementales s’accompagnent d’incitations à utiliser moins de produits chimiques. Des agriculteurs, des collectivités comme Caen ou Grenoble, pour leurs espaces verts, et même des particuliers s’approvisionnent chez Biotop.
Le coût de cette protection naturelle ? Cent euros par an pour une serre de 600 pieds. «Un poil plus cher que les insecticides classiques», souligne l’agriculteur. Mais avec ça, «c’est propre», s’enthousiasment les techniciens-commerciaux de Biotop qui font un petit tour du propriétaire, armés d’une mini-loupe pour repérer leurs petites fées travailleuses.
Secrets de fabrication
Aujourd’hui Biotop emploie 40 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, en croissance de 10% par an. Et pour se développer, le petit poucet s’appuie sur la force de recherche et développement de son actionnaire majoritaire, InVivo, premier groupe coopératif agricole de France.
La PME nourrit de grands projets. Cultiver des champignons, capables de tuer des ravageurs, d’autres champignons et même de détruire des mauvaises herbes. Et il n’exclut pas de se lancer dans les insectes à manger.