Encore un domino européen qui vacille: les Pays-Bas dans la panade !
L’effondrement du « bon élève » néerlandais
On a beau jeu de nous présenter les européens du Sud comme des feignants incapables de se réformer, alimentant le cliché du Grec paresseux, des espagnols et portugais poilus baillant au soleil… (Alors que les grecs sont ceux qui bossent le plus en durée effective et que l’Espagne et le Portugal sont au dessus de la moyenne). Le mythe du PIGS va voler en éclat au regard des statistiques terriblement mauvaises qui tombent des Pays-Bas :
- Le taux de chômage est actuellement à 8.5% alors qu’il était encore à 5% il y a 2 ans. Ce qui correspond à une hausse de près de 400 000 chômeurs en 2 ans (sur une population active d’environ 10 500 000). D’ailleurs l’organe officiel des statistiques souligne dans un récent communiqué détaillant ces mesures qu’au cours des 6 derniers mois, le nombre de chômeurs a augmenté de près de 100 000. Pour comparaison, l’amplitude du taux sur toute la période de crise en France n’a été que d’environ 2.5 points de pourcentage. Et il n’y a pas d’amélioration en vue pour les Pays-Bas.
- L’indice du sentiment des consommateurs sur la situation économique et les opportunités d’achat stagne sous les – 30 (-38 actuellement) (seuls Chypre, les Grecs et les pays de l’Est font pire)
- Les investissements sont en chute libre depuis la fin de l’année dernière (oscillant autour des 10% de moins mensuellement par rapport à l’année précédente). Les anticipations pour juillet sont du même acabit (notons le croisement de 6 facteurs très intéressant pour le déclenchement des investissements : « le Radar de l’investissement » : qui croise le taux d’intérêt interbancaires, les stocks, la confiance des consommateurs, le taux d’utilisation des capacités de production, les exportations et les carnets de commandes.
- L’indicateur composite du sentiment économique qui croise les opinions des différents secteurs stagne sous les 90 depuis près d’un an (comme en France). Plus faible qu’en Espagne, dans une moyenne longue au niveau de l’Italie et du Portugal et inférieur à celui de la Grèce (qui a pris du retard néanmoins).
- La dette du secteur privé représente 224% du PIB (Proche de l’Irlande, de Chypre ou du Luxembourg (mais aussi du Danemark et de la Suède : En France l’endettement est de 140% du PIB) (Données Eurostat, l’actualisation sur le site du ministère néerlandais donne bien 224%)
- La dette publique est passée de 45% à 72% en 5 ans.
- Aggravé par la crise, la chute de la natalité fait plonger sous le niveau des années 80 à 1.73 enfants par femme.
- Le nombre de faillites est « sans précédent depuis 1981 » en hausse de 14% par rapport à l’année dernière.
- La production manufacturière est en déclin.
- Il manquerait 6 milliards d’euros au gouvernement pour boucler son budget
Source : Agora Vox