LES MÉCHANTS PETITS SECRETS DE RED BULL
A savoir en cette période de chaleur qui pousse à la consommation de boissons soit-disant « désaltérantes »…
A tomber « Red » ! (mort ?) … mais une sacrée « Bull » financière pour un margoulin peu recommandable
La boisson au taureau est un génie du marketing. Une star planétaire qui a colonisé le sponsoring sportif et même culturel. Il n’est en effet pas rare de croiser lors d’événements ces filles peu vêtues sur de belles voitures tendant une canette de Red Bull à qui souhaite naïvement prolonger sa nuit. Pas si loin d’une « drogue légale » dans l’image populaire, spécifiquement auprès des jeunes, le breuvage véhicule cette idée à travers son slogan : « Red Bull te donne des ailes ». Ou peut-être de quoi les plomber, si l’on regarde de près.
Origines thaïlandaises
Red Bull Energy Drink s’inspire en réalité d’une recette plus ancienne : Krating Daeng l’a précédée. Cette boisson, dont le nom signifie « taureau rouge » déploie un univers visuel proche de ce qu’on connaît aujourd’hui mais les caractéristiques sont un peu différentes. La boisson est alors non pétillante, très sucrée mais possède déjà une teneur haute en caféine : 75 mg pour 100 mL.
L’ironie veut qu’elle soit produite par une société pharmaceutique, TC Pharmaceuticals, à qui appartiennent encore 51% des capitaux de Red Bull à l’heure actuelle.
Exportation de la boisson énergisante
En 1987 arrive un Autrichien, Dietrich Mateschitz. Il fonde, avec le Thaïlandais Chaleo Yoovidhya, Red Bull GmbH en Autriche. Ils modifient la recette pour l’adapter aux goûts européens et l’exportent dans le monde entier assez rapidement. La marque envahit l’espace visuel, multipliant les partenariats sportifs et culturels, créant même un label musical et ayant ses scènes dédiées dans certains festivals. La marque s’impose peu à peu partout, même si elle rencontre des détracteurs.
Pas de Red Bull en France !
Comme dans d’autres pays (notamment la Norvège et le Danemark), Red Bull a été la source de critiques en France : la boisson serait dangereuse pour la santé. C’est en tout cas ce que pense l’AFSSA (1), qui parvient à la faire interdire en 2003 suivant le (très flou) principe de précaution. L’agence redoutait des effets neuro-comportementaux non désirés, dus à la forte concentration de taurine, caféine et glucuronolatone dans la boisson
Mauvaise publicité ? Au contraire !
Résultat, comme par effet ricochet, la boisson bénéficie chez le consommateur français d’une publicité gratuite : la boisson devient quasiment un mythe chez les jeunes. On la consomme lors de déplacements à l’étranger. Dans les zones frontalières, certains se déplacent même pour s’approvisionner dans les supermarchés étrangers. A la limite, on reprocherait aux autorités françaises d’empêcher les gens d’avoir accès à un produit magique capable de booster les performances !
Red Bull continue de laisser entendre que sa boisson donne de l’énergie et favorise même la concentration voire l’intelligence !
Risque de condamnation de la France
Derrière le marketing public se cache également une stratégie de matraquage visant à imposer le produit. Comme d’autres pays qui bloquent la marque, la France est vue comme un mauvais élève européen, en interdisant toujours le produit alors que d’autres la commercialisent.
Une directive européenne rend même cette situation illégale et impose au pays rejetant un produit d’apporter une preuve de sa toxicité. En cas de refus, la France serait condamnée à payer 300 millions d’euros.
Les agences sanitaires prouvent la toxicité de la boisson sur des rongeurs (2), si excités qu’ils se rongeaient les pattes. Ils faisaient état d’hyperactivité augmentant avec la dose, de sensibilité au bruit et de « comportements bizarres ». Ils ne parviennent néanmoins pas à prouver que ces effets secondaires sont applicables à l’Homme (qui ne réagit décidément pas comme un rat).
Le 2 avril 2008, Red Bull est ainsi commercialisé légalement sur le territoire français. La recette est d’abord modifiée, avant que le produit ne soit finalement vendu sous sa forme originale dès juillet 2008. Le Ministère de l’Économie et des Finances décide d’ignorer purement et simplement l’avis de l’AFSSA. Seule une mention figure sur la canette : «déconseillé aux enfants et aux femmes enceintes».
Le saviez vous ? « Red Bull Energy Drink n’a pas été conçu pour réhydrater ». La boisson est certes fabriquée avec de l’eau des Alpes, mais elle est très pauvre en sodium, nécessaire à une bonne réhydratation pendant ou après l’effort.
Il faut donc s’hydrater préférentiellement avec de l’eau minérale
A l’heure actuelle, le Red Bull est commercialisé dans 164 pays du monde, pour 4,5 milliards de cannettes vendues chaque année. Des sous-marques existent, mais la composition des produits varie peu. Le business fonctionne d’autant mieux que les produits de marque sont facturés assez cher, jusqu’à 5 ou 6 € la cannette.
(1) L’AFSSA est l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Elle a été créée en avril 1999 à la suite de différentes crises sanitaires.
(2) Selon l’avis rendu public par l’AFSSA, en date du 5 mai 2003 : « Entre 1 h et 2 h après administration, quelques animaux présentent une mastication importante de leurs membres, nécessitant la mise en place de protections individuelles pour éviter les automutilations ».
(Image Consoglobe)
SOURCE : SOS Planète
POUR EN SAVOIR PLUS, Article très détaillé sur:
http://www.consoglobe.com/mechants-petits-secrets-red-bull-cg