Paris veut installer des dizaines d’antennes téléphone pendant la pause estivale

Comme saisie par l’urgence, la Ville de Paris convoque une réunion express pour étudier des dizaines de projets d’antennes téléphones. But : les installer pendant l’été, quand les riverains seront absents ou moins attentifs.


La Mairie de Paris a décidé de convoquer deux réunions de la commission de concertation sur la téléphonie mobile les 5 et 12 juillet. Alors que cette commission ne s’est réunie qu’une fois en deux ans, la Mairie de Paris, à la veille des grandes vacances, semble saisie d’une soudaine frénésie en matière d’implantation d’antennes relais de téléphonie mobile.

Pour preuve, durant ces deux réunions, pas moins de 100 sites (voir carte) seront soumises à ce que les associations estiment être une « concertation minute ». « Trois minutes… voilà le temps laissé par la Mairie de Paris pour présenter, étudier et éventuellement trouver des solutions alternatives pour une antenne relais ! Nous ne sommes plus dans le cadre d’une concertation mais dans un processus de solde avant l’été ! » estime Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement.

« Cette précipitation s’explique par la volonté des opérateurs de profiter de la
période estivale pour installer leurs antennes relais pendant l’absence des riverains »
poursuit-il.

Pour Janine Le Calvez, présidente de Priartém, « cette double convocation, dans la précipitation, à quelques jours des vacances apparaît comme une véritable provocation. Elle est d’autant plus choquante quelle fait suite à un long silence de près de six mois : absence de réaction à des installations sauvages hors du processus prévu par la charte ; absence de la Mairie à des réunions publiques sur des dossiers particulièrement litigieux ; absence de réponse à nos mails et demandes de rendez-vous… A tout cela nous pouvons ajouter, et c’est un comble, que dans la liste délirante des 100 sites fixée dans l’ordre du jour, ne figurent pas des sites dont nous avions demandé l’inscription ».

Pour Mathias Goldstein, correspondant Priartem pour Paris, « il va de soi que les associations ne sauraient se prêter à cette mascarade. Nous allons donc rappeler à la Mairie ce que veut dire le terme « concertation », nous allons rappeler que nous ne voulons pas, par exemple, d’installation à quelques mètres d’un groupe scolaire. »

Les associations ne participeront jamais, en tant que spectateur, à un processus dit de concertation dont le seul but serait de justifier l’installation d’antennes relais. De fait, elles conditionnent leur participation au fait que seuls 20 dossiers (au maximum) par commission soient soumis à la concertation.

Pour les associations, une commission de concertation n’a pas pour but premier d’installer à marche forcée des antennes relais mais au contraire de trouver des solutions opérationnelles limitant autant que faire se peut une exposition des riverains aux ondes des antennes relais.

Source : Reporterre

 

EXTRAITS  D’UN ARTICLE DU MONDE DU 3 AVRIL O9
Dans un chat au Monde.fr, Michèle Rivasi, vice-présidente du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem) et tête de liste d’Europe Ecologie dans le Sud-Est, déplore l’utilisation intempestive d’appareils mettant en œuvre des ondes électromagnétiques dont on ne sait rien sur l’impact sanitaire pour les populations.

bernard :

L’argument des « pro-Wi-Fi«  selon lequel aucune étude sérieuse n’aurait prouvé de danger lié aux micro-ondes à des doses équivalentes à celles que nous recevons tous les jours est-il recevable ? Dans quelle mesure ?

Michèle Rivasi :

Sur le Wi-Fi, il y a eu des études qui ont montré qu’à ce type de fréquence – 2 450 MHz – on observe des effets sur la génotoxicité (rupture des brins d’ADN), mais il n’y a pas eu d’étude sanitaire à grande échelle au niveau de la population. Par contre, on a observé chez des personnes dans des bibliothèques à Paris qui avaient des bornes Wi-Fi à proximité le syndrome des micro-ondes (insomnies, maux de tête, manque de concentration, nausées…), caractéristique des effets des hyperfréquences.

Sasha :

Pouvez-vous nous expliquer brièvement les différences entre les natures des ondes émises par les antennes-relais et le Wi-Fi ?

Michèle Rivasi :

Les antennes-relais ont des fréquences qui varient de 900 MHz (GSM) à 2 250 MHz (UMTS 3G, 3e génération). Le Wi-Fi est à 2 450 MHz et a la même fréquence que le micro-ondes. Sauf que la puissance est beaucoup plus faible. On commence également à installer des antennes Wimax dont la fréquence est de l’ordre de 3 GHz (3 000 MHz).

couturier : Un téléphone portable ouvert et allumé émet-il des ondes électromagnétiques, et, si oui, dans quel rayon ?

Michèle Rivasi :

Le téléphone mobile émet même lorsqu’il est en veille, puisque sans arrêt il va chercher l’antenne la plus proche pour se connecter. Et il émet sur la face avant, côté clavier. Le micro-ondes émet également, mais uniquement lorsqu’il est allumé.

salome :

3G+, 3G, EDGE, WI-FI, WIMAX. Toutes ces technologies sans fil sont-elles associées a des risques pour la santé des jeunes enfants ?

Michèle Rivasi :

Pour les jeunes enfants, on applique le principe de précaution et on essaie de les soumettre le moins possible aux ondes électromagnétiques, car les cellules qui sont en voie de division sont les plus sensibles à la génotoxicité et à la fabrication de protéines de stress.

Mazag :

Y a-t-il un lien qui se dessine entre tumeur du cerveau (même non cancéreuse) et la présence d’antenne(s) Wi-Fi et/ou relais ?

Michèle Rivasi :

Il y a plusieurs études qui ont montré une présomption de preuve entre l’apparition de tumeurs et la présence d’antennes. Il est très difficile d’établir une relation de cause à effet directe dans ces phénomènes, et on parle plutôt de présomption de preuve, élément suffisant pour l’application du principe de précaution.

(Article complet : http://www.lemonde.fr/technologies/chat/2009/04/03/antennes-relais-wi-fi-quels-sont-les-dangers_1176416_651865.html

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