L’ensemble de la Polynésie aurait été irradiée par les essais nucléaires, mais pas que…
Après 39 ans d’omerta, (sous le prétexte de Secret Défense), la vérité sort du puits, et elle est innommable…
L’ensemble de la Polynésie française a été exposé aux radiations des essais nucléaires conduits par la France entre 1966 et 1974 qui ont provoqué des retombées massives de plutonium sur Tahiti, rapporte mercredi 3 juillet Le Parisien-Aujourd’hui en France.
En janvier, la commission du secret de la défense nationale a rendu un avis favorable à la déclassification de 58 documents portant sur les tirs nucléaires réalisés par la France en Polynésie sur cette période.
L’armée avait reconnu en 2006 que l’un des tirs du 17 juillet 1974 avait provoqué des retombées jusqu’à Tahiti, l’île la plus peuplée de Polynésie, sans donner plus des précisions. Les retombées sous forme de pluie de ce tir sur Tahiti les 19 et 20 juillet « contenaient du plutonium, l’élément le plus dangereux pour la santé », écrit Le Parisien.
ENQUÊTE OUVERTE POUR « HOMICIDE INVOLONTAIRE »
La radio exposition au plutonium a été de « 500 fois la concentration maximale admissible en une heure », selon le quotidien, qui fait également état d’une zone radioactive plus importante que ce qui a été annoncé par l’Etat. « Les documents déclassifiés permettent de chiffrer à plus de 350 le nombre de retombées radioactives sur l’ensemble de la Polynésie », indique Le Parisien.
Pour la première fois, les documents de l’armée indiquent également que des militaires de l’armée française ont été exposés à ces radiations.
Environ 150 000 personnes ont participé en tant que personnel civil et militaire aux 210 essais nucléaires français réalisés dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966 puis en Polynésie française entre 1966 et 1974. En 2004, le pôle santé publique du tribunal de Paris a ouvert une enquête pour « homicide involontaire, atteinte à l’intégrité physique et administration de substance nuisible », à la suite d’une plainte de l’Association des vétérans des essais nucléaires français.
Source : Le Monde/Planète
ET AUSSI :
Cobayes humains lors des essais nucléaires français en Algérie
(article du 16.02.2010)
Un rapport confidentiel révèle que l’armée française a délibérément exposé ses soldats aux essais nucléaires réalisés en Algérie dans les années 60. Objectif : étudier les effets de la bombe sur l’homme.
Lucien Parfait, à gauche, était présent lors du tir du 1er mai 1962 dans le Sahara algérien. Il a perdu l’oeil gauche à la suite d’un cancer du visage.
Il y a 50 ans, le 13 février 1960, la première bombe atomique française explosait dans le Sahara algérien. Jusqu’à 1966, seize autres essais nucléaires suivront. Douze d’entre eux connaîtront des fuites de liquides, poussière ou gaz radioactifs, provoquant l’irradiation accidentelle de centaines de soldats français et nomades présents sur les lieux.
Aujourd’hui, une nouvelle révélation vient relancer le scandale des «irradiés de la République». Selon un rapport militaire, dont Le Parisien publie mardi des extraits, des soldats ont été délibérément exposés aux essais nucléaires. Objectif : «Etudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l’homme par l’arme atomique, afin d’obtenir les éléments nécessaires à la préparation physique et à la formation morale du combattant moderne». Ce document confidentiel intitulé «La Genèse de l’organisation et les expérimentations au Sahara» aurait été rédigé «par un ou des militaires anonymes» et «daterait de 1998», après l’abandon définitif des essais.
Travail sans masque
Photo prise lors d’un essai près de Reggane, dans le désert algérien.
L’extrait révélé porte sur «Gerboise verte», le nom de code du dernier tir atmosphérique du 25 avril 1961. On y apprend notamment qu’une patrouille française a été chargée de «faire un raid» sur le lieu de l’explosion «pour étudier les possibilités d’attaque en zone contaminée». Elle s’arrêtera à seulement 275 mètres du «point zéro», l’endroit où la bombe a explosé. Cette manœuvre permettra ainsi à l’armée française de réaliser que le port du masque à gaz, qui perturbe les communications, ralentit la progression des troupes de 50%. Le rapport indique que «son remplacement par un masque antipoussière élémentaire a été demandé» pour les simples soldats. Le commandant des troupes, quant à lui, «ne devra pas pénétrer en zone contaminée».
Les expositions délibérées aux radiations ne concernent pas que les essais atmosphériques «Gerboise». Lors des 13 essais souterrains qui suivront, entre novembre 1961 et 1966, le rapport révèle que «l’autorité responsable peut autoriser les travailleurs à ne pas porter le masque», prenant ainsi la responsabilité de «leur faire inhaler en un jour, à titre exceptionnel, ce qui est normalement autorisé en trois mois». Et les militaires peuvent autoriser un court séjour sans précaution spéciale, même en zone interdite», lit-on aussi dans le rapport.
Interrogé par Le Parisien, le ministre français de la Défense Hervé Morin dit ne pas connaître ce document. Il assure en outre que «les doses reçues lors de ces essais étaient très faibles». Il indique cependant avoir «demandé à ses services ‘d’ouvrir les placards’, afin que chaque personne qui se pense victime des essais puisse avoir connaissance de ses relevés dosimétriques», qui mesurent la dose radioactive absorbée par une personne exposée à un rayonnement.
Source : http://niarunblog.unblog.fr
TÉMOIGNAGES DE VICTIMES: http://www.aven.org/aven-accueil-presentation-temoignages