En Bretagne, les supermarchés Leclerc arrêtent de vendre des pesticides

D’accord, c’est la grande distribution et en toute logique, c’est un choix marketing… Mais ça va dans le bon sens. Il n’y a plus qu’à espérer que l’opération sera rentable et qu’il sera copié par un maximum de supermarchés de  la marque…

A quand aussi les étiquettes lisibles mentionnant les OGM et tout les ingrédients en langage clair ainsi que  traçabilité totale des produits en rayons ?

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« Un bon paillage (qui consiste à recouvrir la terre de paille, ndlr) vaut deux arrosages »… L’adage, célèbre dans le petit milieu des jardiniers écolos, sera bientôt utilisé dans les rayons des magasins Leclerc de la coopérative Scarmor, qui réunit 42 supermarchés de l’ouest. Le groupement s’est engagé à réduire, puis à supprimer d’ici l’automne la vente de pesticides chimiques. Baptisée « Zéro phyto, c’est pour bientôt », la campagne annonciatrice de ce changement a été lancée au début du mois de juin. C’est Jean-Marie de Bel Air, PDG du magasin Leclerc de Plougastel (dans le Finistère), qui est à l’initiative de ce projet. « Nous sommes plusieurs, dans mon équipe, à être sensibles à la protection de l’environnement et du milieu aquatique – mers et rivières – en particulier », explique-t-il. « A travers la démarche « certiphyto », le Grenelle nous impose certaines précautions, comme la vente d’équipement de protection à proximité des produits dangereux. Nous nous sommes dit : pourquoi ne pas aller plus loin ? »

Ses collègues bretons se sont finalement laissés convaincre. « Il a fallu de nombreuses discussions avec tous les responsables pour obtenir un consensus. C’est un vrai choix, puisque la vente de ces produits, sur nos 42 magasins, c’est 1,5 million de chiffre d’affaires sur un an. Il n’est pas forcément facile d’assumer cette perte en ce moment. » Du fait de la météo, côté jardinage, l’année n’est pas très bonne.

 

Pour remplacer la chimie de synthèse, l’enseigne propose plusieurs solutions. En plus des insecticides homologués pour l’agriculture biologique, les vendeurs des rayons jardinage proposeront à la clientèle d’essayer de nouvelles techniques, comme le paillage, qui permet de protéger la terre et les cultures des mauvaises herbes. « Nous allons aussi faire la promotion de techniques de désherbage mécanique, en présentant divers outils », explique Jean-Marie de Bel Air. Un petit guide pratique a par ailleurs été édité. Il rappelle l’intérêt de profiter de la présence des auxiliaires tels que les coccinelles, araignées, crapauds ou hérissons, qui sont de précieux compagnons pour les jardiniers, puisqu’ils dévorent (gratuitement) les indésirables. « J’espère que notre démarche régionale va faire des émules dans toute la grande distribution. Chez les magasins Leclerc, mais pourquoi pas aussi du côté de la concurrence », conclut le PDG. Les supermarchés se laisseront-ils convaincre ? Pourquoi pas, si les clients les y incitent. « Nous restons commerçants : l’objectif est de rattraper notre chiffre d’affaires, en vendant des produits alternatifs », précise Jean-Marie de Bel Air.

 

Source : Bastamag.fr