Tiques : 15 000 cas de borréliose de Lyme en France

Toute la France, à l’exception d’une petite zone méditerranéenne et des régions de haute altitude, est touchée.

La maladie de Lyme, transmise par les tiques porteuses d’une bactérie, Borrelia burgdorferi, progresse.

La situation en Alsace et dans le Centre est particulièrement critique. La maladie y revêt un caractère endémique, sans doute parce que les tiques affectionnent les endroits boisés et humides. Selon l’Institut Pasteur, entre 12 000 et 15 000 cas sont détectés chaque année dans l’Hexagone. Mais pour les associations de malades, un nombre beaucoup plus important de personnes pourraient être infectées sans le savoir.

Lyme sans frontière, une association basée à Strasbourg, dénonce le « déni d’une maladie méconnue par les médecins et les malades » et insuffisamment prise en charge par les pouvoirs publics. Une pétition a été adressée en 2012 au ministère de la santé pour demander une meilleure prévention, une réelle formation des professionnels de santé, une plus grande transparence sur l’évolution de l’épidémie et, surtout, l’amélioration des tests. Ces derniers ne seraient pas fiables à 100 %.

 

CONSÉQUENCES TRÈS GRAVES

Or, si la maladie n’est pas détectée dans les jours suivant la piqûre et traitée au stade primaire par des antibiotiques, elle peut entraîner des conséquences très graves : manifestations neurologiques (paralysie faciale, méningite, troubles de la mémoire), manifestations rhumatologiques avec des arthrites inflammatoires, manifestations cardiaques. Des malades témoignent avoir souffert plusieurs années, baladés d’un médecin à un autre, avant d’être enfin diagnostiqués.

La tique peut transmettre la maladie aux différents stade de sa vie : lorsque qu’elle n’est encore qu’une larve, puis lorsqu’elle devient une nymphe, et enfin au stade adulte. Pour grandir, l’acarien doit se trouver un hôte, comme les chevreuils ou les rongeurs, pour y effectuer un « repas sanguin ». Si l’hôte est porteur de l’agent pathogène, la tique devient alors un vecteur de la maladie de Lyme. Les nymphes sont plus fréquemment impliquées dans la maladie, selon Olivier Plantard, chercheur au CNRS.

LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET LA GESTION FORESTIÈRE EN CAUSE

Le réchauffement climatique et la déforestation sont principalement responsables de la progression de la maladie. La fragmentation de l’habitat forestier empêche l’effet de dilution de la bactérie Borrellia burgdorferi car les mammifères de grande taille fuient ces espaces mités et les tiques se rabattent alors sur les rongeurs, des hôtes réservoirs beaucoup plus favorables au développement d’agents pathogènes.

Les forêts infra urbaines constituent des espaces problématiques, en raison de la concentration humaine aux abords des grandes villes et des risques accrus de propagation de la maladie. La période maximale de l’infection se situe entre le printemps et l’automne. Pour se protéger, les promeneurs doivent impérativement porter chapeau, manche longue, chaussures montantes.

La maladie de Lyme est devenue la maladie vectorielle la plus fréquente sur l’ensemble de son aire de répartition qui s’étend du Japon à l’Amérique du Nord et de la Scandinavie à l’Afrique du Nord.

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