Lancement d’une campagne contre l’élevage industriel
Alors que dimanche 23 juin 2013, une « journée de l’élevage français » a été organisée par le syndicat agricole majoritaire en vue de soutenir un modèle d’élevage industriel à bout de souffle ; alors que la France vient d’être condamnée par la Cour de Justice Européenne pour manquements dans le cadre de la directive nitrates ; alors que les algues vertes font leur grand retour en Bretagne, et face à une demande citoyenne, inquiets des dérives de l’industrie de la viande,…
Agir pour l’environnement et 23 partenaires* lancent une campagne de mobilisation citoyenne intitulée « Élevage industriel : Tous victimes ».
De la maltraitance… à la malbouffe !
Nous sommes toutes et tous victimes de l’élevage industriel à des degrés divers : les consommateurs, qui retrouvent dans leurs assiettes des aliments de mauvaise qualité dont la consommation excessive prédispose à l’obésité et à diverses pathologies ; les pays du Sud, qui voient une grande partie de leurs terres monopolisées ; les éleveurs, qui doivent supporter des conditions de travail très difficiles pour un revenu de plus en plus précaire ; les animaux maltraités !
L’eau, l’air et les sols sont pollués par une trop forte concentration d’animaux et la standardisation agricole extrême fait disparaître la diversité animale et végétale.
Sortir de l’élevage industriel, c’est possible
Des solutions existent mais vont à l’encontre d’intérêts économiques bien établis. Face à l’inertie des pouvoirs publics, de plus en plus de citoyens, personnalités et organisations se mobilisent.
Avec cette campagne, les citoyens sont invités, jusqu’au 31 décembre 2013, à interpeller entre autres les ministres de l’Agriculture et de l’Écologie afin de favoriser un élevage plus respectueux du bien-être des animaux, des humains et de l’environnement.
Nous demandons notamment au Ministre de l’agriculture de prendre les mesures nécessaires pour soutenir un modèle d’agriculture durable et extensif, en réorientant les plans d’avenir des filières avicole et porcine vers une déconcentration de la production et une meilleure valorisation des productions extensives, en interdisant les projets de méga-élevages, et en mettant en place des politiques publiques visant à favoriser une alimentation variée et moins carnée.
Nous demandons également au Ministre de l’Écologie de prendre des mesures afin de permettre la restauration de la qualité des eaux, en abrogeant et modifiants les assouplissements relatifs aux pollutions agricoles et aux extensions d’élevages.
Ces mesures permettront d’engager et de soutenir une transition vers une agriculture paysanne, extensive et biologique, permettant aux agriculteurs de retrouver une activité valorisante et viable et de préserver l’avenir de la terre et de ses habitants, hommes et animaux compris. Les objectifs affichés du gouvernement autour de l’agro- écologie doivent aujourd’hui aboutir à de vraies réformes et une réelle transition vers un modèle durable, on attend que cela bouge !
Partenaires :
*CIWF France, AVF, L 214, MIRAMAP, Jeudi-veggie, Nature et Progrès, Réseau Cohérence, MABD, Arc2020, Bio Cohérence, Bio consom’acteurs, Colibris, FNAB, Eaux et Rivières de Bretagne, Novissen, BDE, Sauvegarde du Trégor, Sous le Vent les pieds sur Terre, AE2D, SEVE, S-Eau-S, Aives, Bien Vivre au coeur des 3 rivières, L’Eau et la Terre
Source et illustration : Agir pour l’environnement via Reporterre
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Le ministre délégué à la consommation, Benoît Hamon, tout en approuvant sur le fond ces dispositions, s’y est opposé en arguant qu’elles devaient obligatoirement être décidées au niveau européen. « La France est en pointe sur ce dossier, et a décroché des soutiens auprès de plusieurs pays, malgré la position frileuse de la présidence irlandaise de l’UE et de la Commission européenne. Si le signal qui est donné est de voter une disposition contraire aux textes européens, cela mettra le gouvernement français en difficulté » dans les négociations avec ses partenaires, a-t-il plaidé.
Le ministre, soutenu par le président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée, François Brottes (PS), a proposé de se rendre à Bruxelles avec une délégation de députés de tous les groupes pour plaider cette cause. Un rapport d’étape doit être rendu en juillet sur le sujet par la Commission européenne, et si celle-ci ne s’en saisit pas pour faire des propositions, « je ne m’opposerai pas alors à ce que la représentation nationale en prenne acte », a-t-il dit.
Si le député socialiste Germinal Peiro a accepté de retirer son amendement, tout en prévenant que « si rien n’avait changé lors de la seconde lecture » il le représenterait et ne le retirerait pas, ses collègues des autres groupes, de l’UMP au Front de gauche, en passant par l’UDI et les écologistes, n’ont pas été convaincus. « En votant un amendement à l’unanimité, nous donnerons un mandat ferme de négociation au ministre, qui pourra dire ‘je n’ai pas le choix, la représentation nationale l’exige’, comme régulièrement Angela Merkel le dit à propos du Bundestag », a argumenté Marc Le Fur (UMP).
« Ne pas gêner le ministre, attendre la deuxième lecture… ce sont des jeux parlementaires ! Est-ce qu’on mesure bien le rejet de nos artifices politiques par nos concitoyens alors qu’il y a urgence ? », a explosé le communiste André Chassaigne. Finalement, l’amendement de M. Peiro, qu’avait repris à son compte l’UMP, a été repoussé par 77 voix contre 34, et un amendement analogue de M. Chassaigne a lui aussi été refusé.
« PREMIER PAS DANS LA LUTTE CONTRE L’OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE »
Les députés ont en revanche voté une disposition du projet de loi sur la consommation qui garantit aux consommateurs des informations plus complètes avant qu’ils n’achètent un produit, y compris sur la disponibilité des pièces détachées. Cet article, voté en première lecture, renforce et précise les informations qui doivent être délivrées, « de manière lisible et compréhensible », avant la vente d’un produit ou d’un service. Le fabricant ou l’importateur doivent ainsi informer le vendeur, qui en informe à son tour le client, de la période durant laquelle les pièces détachées liées au produit seront disponibles sur le marché. Et durant cette période le vendeur est tenu de fournir ces pièces détachées.
Les députés de l’opposition ont déposé en vain une série d’amendements supprimant la référence à une information « lisible », jugeant qu’imposer une information écrite était trop rigide, et risquait notamment, comme l’a expliqué Laure de la Raudière (UMP) « de pénaliser les petits commerçants ». A l’unanimité et à l’initiative à la fois de l’UMP et du Front de gauche, l’Assemblée a voté un amendement imposant à un professionnel vendant un produit ou un service sans contrat d’indiquer ses « coordonnées postales, téléphoniques et électroniques ».
Le ministre délégué à la consommation, Benoît Hamon, qui défend le projet de loi, s’est félicité du vote de ces mesures « visant à favoriser la durabilité des produits et la consommation responsable ». Elles constituent, a-t-il estimé dans une déclaration à l’AFP, « un premier pas dans la lutte contre l’obsolescence programmée », c’est-à-dire la fabrication de produits volontairement promis à une usure rapide.
Source : Le Monde.fr