La solitude s’étend en France
De plus en plus de Français sont touchés par l’isolement, un phénomène qui épargne moins les jeunes, et s’aggrave avec la précarité de l’emploi et la faiblesse des revenus.
La solitude concerne en 2013 12% des Français de plus de 18 ans, un phénomène en constante aggravation, surtout chez les plus jeunes et les plus âgés, révèle mercredi une enquête de la Fondation de France.
Selon cette enquête, depuis 2010 la solitude a touché en France un million de personnes supplémentaires, portant à 5 millions le nombre de ceux qui n’ont pas ou peu de relations sociales au sein des cinq réseaux de sociabilité (familial, professionnel, amical, affinitaire ou de voisinage). En 2013, 27% des Français ne disposent que d’un seul réseau (contre 23% en 2010), 39% n’ont pas de lien soutenu avec leur famille (contre 33% en 2010), 37% n’ont pas ou peu de contacts avec leurs voisins (contre 31%) et 25% ne disposent pas d’un réseau amical actif (contre 21%).
Autre enseignement de l’enquête : la solitude s’aggrave chez les plus jeunes et les plus âgés. Chez les moins de 40 ans, la solitude a ainsi doublé en 3 ans et pour la première fois, le phénomène touche les 18-29 ans (6% d’entre eux), jusque là préservés. Selon l’étude, les difficultés d’entrée et de maintien dans l’emploi constituent l’une des principales explications à cette extension générationnelle du phénomène.
A l’autre extrémité, 24% des 75 ans et plus sont touchés par l’isolement, contre seulement 16% en 2010. Une hausse liée à plusieurs phénomènes, selon l’étude : une augmentation de la part des personnes âgées en situation de handicap, une baisse relative des pratiques associatives et un relâchement sensible des relations familiales. La pauvreté accentue le phénomène : 17% de personnes sont isolées parmi les foyers ayant moins de 1 000 euros de revenus nets mensuels.
Le chômage est un autre terreau pour la solitude : entre 30 et 60 ans, le fait d’être ou non en emploi constitue la variable la plus explicative. Ainsi, 15% des personnes en recherche d’emploi sont seules. Facteur nouveau : depuis 2010, la solitude a progressé fortement au sein des classes moyennes (définies comme les foyers disposant de 1 000 à 3 499 euros de revenus nets mensuels).
En trois ans, la solitude a aussi progressé dans les grandes villes, révèle l’enquête, puisque 13% des habitants des grandes métropoles se disent seuls contre 8% en 2010. L’enquête a été réalisée par l’institut d’études TMO régions par téléphone entre le 7 janvier et le 26 février, auprès de 5 000 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Source AFP via Libération
Nota : Cette enquête n’est qu’une photo instantanée… Si il est clair que le manque de revenus est un handicap majeur dans une société marchande dans laquelle la moindre sortie grève les budgets, il n’y est pas analysé les causes profondes : qu’en est-il de l’individualisme vendu depuis des décennie comme une condition du bonheur, des heures passées devant les écrans ? Qu’en est-il de l’éclatement de la cellule familiale ?
Bonne nouvelle pour les smicards ! avec 1 120,43 € net par mois ils font partie de la classe moyenne…. De qui se moque-t-on ?