La planète en marche contre Monsanto

Etrangement passée sous silence par la majorité des médias, la marche planétaire contre Monsanto qui s’est déroulée samedi 25 mai 2013 représentait pourtant une incroyable mobilisation transversale, inédite et puissante. Présent dans 436 villes du monde, 52 pays et sur tous les continents, l’évènement a déplacé, selon ses organisateurs, plus de deux millions d’individus. Un mouvement de protestation massif, tant par sa dissémination géographique que par sa méthode de propagation, soit l’internet et les relais de réseaux sociaux de la toile mondiale.

 

Que revendiquaient ces manifestants des temps modernes, venus de tous horizons et virtuellement unis ? Le refus de se soumettre à l’hégémonie destructrice de la multinationale Monsanto,  fabriquant, entre autres, de produits phytosanitaires prouvés toxiques (agent OrangeRoundup) et de semences génétiquement modifiées en passe d’être imposées à tous les agriculteurs de la planète et donc à tous les consommateurs. L’un des objectifs de la firme américaine, qui produit 90% des OGM au monde, est en effet de breveter la totalité des semences qu’elle vend aux cultivateurs, privatisant ainsi le vivant et obligeant les fermiers, même les plus pauvres, à payer chaque année (car les semences sont rendues stériles donc non reproductibles) leur dû à Monsatan.

 

Par des sit-ins et des processions pacifistes (tout en contraste avec une pénible série de manifs qui ont marqué l’hexagone ces derniers temps, très médiatisées celles-ci), des millions d’individus revendiquaient ainsi leur droit à continuer de choisir ce qu’ils mangent (grâce, notamment, à un étiquetage obligatoire des OGM), et la possibilité de cultiver des terres saines avec des semences libres, comme l’humanité l’a fait depuis des millénaires. Cela peut sembler aberrant, mais c’est bien tout cela que Monsanto, et autres géants des biotechnologies (Syngenta, Bayer, Dow, Dupont…), sont entrain de subtiliser à la population mondiale. Et ce avec la bénédiction des gouvernements, qui contribuent allègrement à leur immunisation (voir comment l’administration Obama a fait passer le « Monsanto Protection Act » en douce en avril dernier…).

J’ose croire que ceci n’est que le début d’une prise de conscience globale des citoyens planétaires, la première d’une série de mobilisations vitales pour la défense de droits humains qui devraient être inaliénables. En attendant, je vous invite à revoir le documentaire essentiel de Marie-Monique Robin datant de 2008.

 

Pour aller plus loin :
Bio de Monsanto sur Wikipedia (avec un long descriptif des différentes procédures judiciaires à son encontre)
Comment Monsanto est passé de la fabrique d’aspirine au contrôle global de notre nourriture (en anglais)

Source : http://gastronomie.blog.lemonde.fr/2013/05/28/la-planete-en-marche-contre-monsanto/

ET ENCORE, À REGARDER ABSOLUMENT :

Food, Inc. décortique les rouages d’une industrie qui altère chaque jour notre environnement et notre santé. Des immenses champs de maïs aux rayons colorés des supermarchés, en passant par des insalubres, un journaliste mène l’enquête pour savoir comment est fabriqué ce que nous mettons dans nos assiettes. Derrière les étiquettes pastorales de  » produits fermiers « , il découvre avec beaucoup de difficulté le tableau bien peu bucolique que les lobbys agro-alimentaires tentent de cacher : conditions d’élevage et d’abattage du bétail désastreuses, collusion entre les industriels et les institutions de régulation, absence de scrupules environnementaux, scandales sanitaires… Éleveurs désespérés, experts indépendants, entrepreneurs intègres et défenseurs du droit des consommateurs esquissent, chacun à leur manière, le portrait d’une industrie qui sacrifie la qualité des produits et la santé de ses clients sur l’autel du rendement.