Les parasites du jardin, comment les encadrer ?

De façon générale, la plupart des petites bêtes du jardin sont en fait utiles à l’équilibre de la nature. Dans un jardin bio (sans traitements chimiques) il est nécessaire de se faire à l’idée qu’une partie de votre production sera consommée par les visiteurs de votre potager. Tout le problème repose sur une gestion de ces intrus qui, sans pour autant être éradiqués, doivent être repoussés un peu plus loin ou réduits au plus petit nombre acceptable. Par ailleurs, si votre propre potager est équilibré, il peut ne pas en être de même chez votre voisin.

La règle commune est de constater qu’un jardin bien entretenu, possédant une bonne terre (enrichie par un bon compost), respectant la rotation et la diversité des cultures, protégé du vent et arrosé dans les règles de l’art ne pose pas de problèmes particuliers. Les plantes en bonne santé produisent leurs propres antibiotiques et des insecticides naturels. Seules les pousses les plus faibles font généralement l’objet des premières attaques.
Par ailleurs et suivant les végétaux, les ennemis sont différents : un légume racine n’est en général pas (ou très rarement) attaqué par les agresseurs de légumes feuilles qui, eux-mêmes ne souffrent pas des dégâts occasionnés aux légumes-fruits… D’où la nécessité d’un programme de rotation des cultures ou d’une intégration mixte et variée de plants complémentaires.

Les parasites et prédateurs majeurs des cultures :
– La piéride dont la chenille se développe sur les plants de chou : plus d’infos ici :http://perso.orange.fr/insectes.net/pieride/pieride2.htm
– Le puceron qui se développe sur les jeunes pousses dont il suce la sève. Déplacez toutes les coccinelles pour les amener à proximité des pucerons, elles adorent ça !
– La noctuelle dont la larve ronge les racines des jeunes plants de salades, chou…
– Les courtilières et les dolyphores.
– Les escargots, les limaces.
– Les taupes, les sangliers…
– (…)

On ne détruit pas on harmonise :
– Les capucines ou les pieds lavande dans vos massifs ou au pied des arbres chassent les pucerons et éloignent par conséquent les fourmis qui les élèvent.
– Faites une bordure de romarin ou de sauge pour éviter la piéride.
– Quelques plants de menthe éloignent les mouches des haricots.
– Plantez des oeillets d’indes au milieu des tomates.
Prévenir avant de guérir :
Mieux vaut prévenir que guérir en travaillant avec la nature, pas contre elle !
Selon ce que vous pouvez disposer à proximité, il existe de nombreux insecticides  bio que vous pouvez réaliser en autarcie et ce sous différentes formes : macérations, décoctions et purins…

Macération : c’est le résultat d’un séjour d’une plante dans de l’eau additionnée d’huile d’olive ou d’argile pendant quelques heures ou quelques jours.

Décoction : elle s’obtient en portant à ébullition tout ou partie d’une plante.

Infusion :
 comme pour une tisane, il ne faut pas faire bouillir les plantes mais simplement les recouvrir d’une eau chaude en filtrant le résultat à travers un filtre.

Dilution :
 mélange simple.

Alternez la pulvérisation des différentes mixtures pour éviter les phénomènes de résistances. Les produits naturels sont moins puissants que les produits chimiques industriels, ils nécessitent donc des applications plus fréquentes et variées.
L’idéal est d’utiliser un pulvérisateur (propre et dédié) ou de récupérer tous les pulvérisateurs de produits à vitres (propres).

Pulvérisez toutes les parties aériennes des plantes en n’oubliant pas le dessous des feuilles.
Ce travail est à faire tard le soir après le coucher des abeilles.

TRAITEMENT AU PETIT LAIT ET A LA FARINE :
Pour 5 litres d’eau ajoutez une tasse de farine et une demi-tasse de lait. Ce traitement tue les araignées rouges et bien d’autres insectes qui vont suffoquer car la farine va gonfler une fois ingurgitée.

LE PURIN DE CONSOUDE
C’est un engrais vert très précieux au potager. Riche en éléments nutritifs (en particulier azote et potasse), on l’utilise pour constituer un purin aussi riche que le nitrate de potasse. Il faut environ 500 grammes de feuilles que l’on fait macérer une semaine dans 5 litres d’eau. On filtre et on pulvérise le feuillage (dilué à 1/20) ou on arrose le pied des plantes (dilué à 1/4). Prendre seulement les feuilles de consoude, de préférence jeunes et tendres (éviter les tiges). Il vaut mieux avoir plusieurs pieds de consoude. Hacher les feuilles grossièrement dans un seau en plastique ( il ne faut pas de récipient en fer ). Mettre les feuilles hachées dans un tonneau et recouvrir d’eau du forage ou de l’eau de pluie ( pas d’eau du robinet ou attendre que le chlore soit ventilé) ). Laisser fermenter une quinzaine de jours si la température est à 18 ° et une semaine si le purin est réalisé par grosses chaleurs.
Une bonne chose : le purin de consoude sent moins mauvais que le purin d’ortie,
Le purin de consoude s’utilise comme fertilisant sur les plantes qui donnent des fruits ou tubercules.
C’est aussi un bon activateur pour le compost, ainsi que l’ortie.
Double action en associant le purin de consoude avec le purin d’ortie : potasse + azote.

Avant de planter les tomates, nous pouvons arroser avec du purin de consoude ou mettre des feuilles hachées au fond du trou, comme pour l’ortie. Cela donne de bons résultat. La plante apprécie beaucoup cette petite gâterie.

La consoude mise en tas produit en quelques jours un compost largement aussi riche que le fumier.
USAGES: Favorise la croissance et la floraison des plantes.

LE PURIN D’ORTIE
Fabrication: Hacher grossièrement 1 kg d’orties pour 10 litres d’eau. Laisser macérer
12 heures à 24 heures (à 18°C) pour obtenir un effet insecticide et fongicide
10 à 15 jours à 18°C (lorsque le mélange ne produit plus de bulles lorsqu’on le remue) pour servir d’engrais et de stimulateur de croissance
Dilution: 5%: traitements foliaires
10-20%: arrosage au pied des plantes
Usages: Riche en azote, éléments organiques et minéraux et en oligo-éléments, constitue un engrais efficace
Préventif contre le mildiou, la rouille, l’oïdium
Répulsif des acariens, pucerons

DECOCTION DE TANAISIE
Faire tremper pendant 24 heures 300 à 400 g de plantes fraîches dans 10 litres d’eau. Faire bouillir pendant 15 mn.
USAGES: Contre pucerons, chenilles, altises, mouches des légumes, aleurodes et otiorrhinques

PURIN DE FOUGERE
Faire macérer 850 de feuilles dans 10 litres d’eau de pluie pendant 1 semaine et pulvériser dilué à 10% ou non dilué.
USAGES: Contre les pucerons, les escargots et les limaces.

DECOCTION DE PRELE
La prèle est riche en silice qui renforce la résistance aux maladies
Faire tremper 1 kg de tiges de prèle finement coupées dans 10 litres d’eau. Faire bouillir 30 mn et laisser refroidir au moins 12 heures. Utiliser en pulvérisation diluée à 20%.
USAGES: Contre les maladies cryptogamiques et plus particulièrement la rouille, la maladie des taches noires sur le rosier, la monoliose, la cloque du pêcher, le botrytis et le mildiou.

INFUSION DE RHUBARBE
Plonger 1.5 kg de feuilles de rhubarbe dans 10 litres d’eau bouillante. Porter à ébullition et éteindre le feu. Laisser infuser au moins 24 heures. Pulvériser non dilué
USAGES: Contre la teigne du poireau et les pucerons noirs

INFUSION D’AIL ET D’OIGNON
Hacher 50g d’ail et 650 g d’oignon avec leurs peaux, Verser ce hachis dans 10 litres d’eau bouillante et laisser infuser 12 heures. Pulvériser sans diluer.
USAGES: Contre les maladies cryptogamiques

PURIN DE RUE
Faire macérer 800 à 900g de tiges et feuilles dans 10 l d’eau pendant 10 jours. Pulvériser dilué à 20%.
USAGES: Contre les pucerons

PURIN DE SUREAU
Faire macérer deux jours minimum 1 kg de feuilles, tiges, fleurs, fruits finement hachés dans 10 litres d’eau de pluie. Pulvériser non dilué.
USAGES: Contre les pucerons, piéride du chou, teigne du poireau, altises, thrips et noctuelles et pour éviter que les rongeurs n’attaquent les racines des plantes et des arbres

PURIN DE TOMATE
Faire macérer 1 kg de feuilles et tiges de tomate hachées dans 10 litres d’eau de pluie de 12 heures à 3 jours. En prévention, pulvériser cette préparation non diluée tous les 4 ou 5 jours.
USAGES: En préventif, contre les teignes des poireaux, les altises et les piérides du chou. En curatif contre les pucerons

PURIN DE PISSENLIT
Faire macérer 1,5 à 2 Kg de plantes entières avec la racine dans 10 litres d’eau. Arroser le sol au printemps et à l’automne de ce purin dilué à 1/5.
USAGES: Stimule la croissance et améliore la qualité des légumes

PURIN DE BOULEAU
Faire macérer 1 Kg de feuilles fraîches dans 10 litres d’eau. Pulvériser par temps humide dilué à 1/5.
USAGES: Prévient la tavelure des arbres fruitiers

PURIN DE VALERIANE
USAGES: Tonique pour les végétaux et fait fleurir les plantes à fleurs et rosiers (à éviter sur salade, oignon et carotte)

DECOCTION D’ABSINTHE
Mélanger 10 kg de plantes séchées pour 10 litres d’eau. Faire bouillir pendant 30 mn et laisser reposer toute la journée. Appliquer tous les 10 à 15 jours soit préventivement soit curativement contre les pucerons.

INFUSION DE CAMOMILLE
USAGES: Préventif et curatif; contre les pucerons et pour renforcer la résistance des plantes.

PURIN DE FEUILLES DE NOYER
USAGES: Contre les pucerons et chenilles.

PURIN DE FEUILLES DE CHOU
USAGES: Favorise la croissance des plantes exigeantes car contient de l’azote et des oligo-éléments

PURIN DE SOUCI
USAGES: Fortifie les légumes et améliore les sols fatigués

PURIN DE GENET
USAGES: En prévention, contre la piéride du chou

PURIN DE LAVANDE
USAGES: En prévention, contre les pucerons et fourmis.

MACERATION D’INSECTES : Lorsque vous travaillez à la prévention de votre jardin, collectez dans une bouteille à large goulot tous les pucerons et autres insectes indésirables que vous noierez au fond de votre récipient. Broyez le tout, le liquide obtenu va faire fuir les autres insectes qui répugneront à l’odeur fétide de leurs congénères.

Autres bases possibles :
– capucines
– oeillets d’inde
– menthe
– lavande : une macération dans l’alcool peut vous aider à luter contre les poux, les fournis, les punaises ou les mites.
– ail : 2 ou 3 têtes infusées dans un litre d’eau (à utiliser aussitôt) permettent de traiter tomates et pommes de terre contre le mildiou.
– huile d’olives
– concoction d’eau argileuse additionnée à une infusion de camomille. (5 têtes pour un arrosoir de 10 litres.)
– liquide vaisselle mélangée avec de l’huile.
– savon de Marseille ou savon noir.

D’une façon générale repérez dans votre jardin les plantes saines qui ne sont pas attaquées par vos prédateurs. Dans cette hypothèse, si les feuilles sont saines et exemptent de parasites, cela signifie peut-être que ces derniers n’apprécient pas sa compagnie, son goût ou son odorat. Dans ce cas, faites un essai avec une infusion, une décoction ou autre purin, vous découvrirez peut-être un nouvel insecticide bio efficace pour votre jardin.

… Avec ces différentes concoctions, les parasites préfèreront aller dans le jardin du voisin.

Un bon truc contre les cochenilles :
Pour 1 litre d’eau ajoutez une cuillerée à café d’alcool à brûler (tout autre alcool conviendra pourvu qu’il soit à 90°) et une cuillère à café d’huile de colza ou de liquide vaisselle.
Mélangez bien le tout et pulvérisez toute la plante infectée par les cochenilles, dessus/dessous. Une heure après rincez un à l’eau claire.

Contre les fournis : quelques tours de moulin à poivre sur leur passage ou sur la plante parasitée éloignent souvent ces visiteurs indésirables.
Ce qui est naturel et efficace contre les fournis : de l’eau bouillante !!

Contre les bêbêtes qui rampent : récupérer vos boite de conserves et enterrez les à fleur de terre. Certaines bestioles seront prise au piège et ne pourront ressortir.

Pour prévenir du mildiou vous pouvez également placer quelques morceaux de fil de cuivres dans les bouteilles qui servent pour l’arrosage en profondeur.
Si vous avez quelques fils de cuivre utilisez les pour attacher vos plants à leur tuteurs.

Ayez toujours à portée de main une ou deux bouteilles (en plastic à gros goulot) pour y placer les « bestioles » un peut trop agressives vis à vis de vos plants… quelques minutes chaque matin pour les capturer peuvent éviter la prolifération.

Les Cicadelles nous envahissent !… comment les combattre ?
Encore un effet de l’internationalisation des échanges ! Elle n’entraîne des mortalités de plantes qu’en cas de forte pullulation, mais sa présence déprécie fortement l’aspect visuel par la présence de pruine, miellat, fumagine et par un affaiblissement important des plantes. Par ailleurs, ils sont tellement piqueurs que leur présence peut devenir très désagréable.

quelques solutions naturelles :
-Ces insectes ont horreur de l’eau, appliquez un jet d’eau, là où c’est possible.
– Lorsque les larves ne sont encore qu’un duvet qui s’étant sur les branches basses en particulier sur les oliviers, si c’est possible, coupez les et brûlez les…
– Les cicadelles n’aiment pas le soleil, elles se placent sous les feuilles, taillez clair pour les déranger.
– Laissez faire la nature, les lézards gris des murailles en font la chasse. Ils en font une grande consommation et en détruisent ainsi une grande partie.
– On peut également apporter son parasite naturel, l’hyménoptère Neodryinus typhlocybae originaire d’Amérique du Nord, qui attaque les adultes de cicadelle et pond dans ses oeufs… Mais où et comment les trouver ?…

Ne tuez pas les escargots !
Faites un petit abri fermé pour les escargots. Après chaque pluie, un petit tour dans le jardin et vous pourrez placer les bêtes à cornes dans votre enclos.

Plus d’infos sur l’élevage des escargots : http://heliciculture.escargot-blond-des-flandres.com/elevage-des-escargots/184-les-grandes-lignes

Barrez la route de vos plants de salades aux limaces et aux escargots !
En plaçant une barrière de cendre, de marc de café ou de sciure de bois.

 

Pour aller plus loin :
Forum pour identifier une maladie, un parasite ou un problème d’entretien :
Forum au Jardin. : http://www.aujardin.org/forum16.html
Forum plantes et jardins : http://forum.plantes-et-jardins.com/viewforum.php?f=15&

 

trouvé sur autarcies.com 

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