C’est l’aube, l’éclosion…
Des idées et des actes
François cherche depuis six ans et plus. Pierre-Élie l’assiste depuis septembre 2006. Le premier invente, ose, rêve, innove, trouve et choisit. Le second dessine, calcule, met aux normes, et rend ce rêve concret avec des plans, maquettes, prototypes. Ensemble et peu à peu, ils mettent l’Écoquille au point.
François en a un peu parlé sur des salons et lors de rencontres diverses. Vraiment, ça fait traînée de poudre… Il est vrai que cette petite habitation est réellement originale et innovante. Ils ont déposé les modèles, le nom et quelques particularités techniques… Elle a été conçue pour tous et doit rester « open source« , comme on dit en informatique.
Le concept de l’Écoquille par Francois Desombre est mis à disposition de tous selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Partage des Conditions Initiales à l’Identique 2.0 France
François a été inspiré par un traité de charpente du 16ème siècle : « Nouvelles inventions pour bien bastir et à petits pritz« , de Philibert de l’Orme, architecte du roi. Un livre connu et même réédité, mais un peu passé à l’as, semble-t-il. Ça a fait tilt… Une dose de conception bioclimatique, une grande connaissance des enjeux écologiques, un souci de remédier aux défis de notre temps, y compris sociaux, tout était réuni pour l’aventure d’une création.
L’Écoquille, elle a tous les atouts
Son nom indique parfaitement sa forme : une quille de bateau renversée et coupée en deux. D’abord une façade en demi-lune, puis un tunnel, puis une croupe. Hmmm… c’est joli, un air naturel, comme une carapace, un nid douillet, un cocon.
Sur l’image ci-dessus sont représentés deux modèles : en bas celle que nous appelons la « Moyenne », une habitation légère de loisirs, transportable et démontable, destinée aux résidences secondaires, aux campings, aux résidences de tourisme et autres centres d’accueil. Elle peut aussi convenir à un couple pour son logement. Ensuite, en haut, vous voyez une « Mini », chambre d’amis ou accueil à la nuitée (avec kitchenette, bureau et salle de bains), extension d’habitation, bureau. Des modèles plus grands sont également disponibles, jusqu’à 110 m2.
À cause des rigueurs de la loi SRU et en particulier l’obligation nationale des toits à pentes plates (lobbying ?), la délivrance d’un permis de construire n’est pas possible partout. Mais les considérations environnementales font leur effet et nous ne rencontrons pas tellement de difficulté pour l’implantation des Ecoquilles (sauf en Corse…). De plus, des associations œuvrent à la définition de zones écoconstructibles. Le droit au logement pour tous conduira aussi au choix de solutions alternatives, peu coûteuses, comme nos Écoquilles.
En effet très économique, l’architecture de l’Écoquille brille par sa compacité. Pour 50 mètres carrés au sol, la « Moyenne » n’a que 90 m2 d’enveloppe, alors qu’il en aurait fallu plus du double si elle était en forme de boîte à chaussures. Grâce à l’ovoïde, on diminue la quantité de matériaux, leur poids, le temps de leur mise en œuvre. Ce qu’on économise en quantité, c’est d’autant moins de transport et de pétrole. D’autant moins d’argent également, et l’on pourra alors investir dans la qualité, une qualité écologique.
Son aérodynamisme la protège des vents et des intempéries, mais aussi des pertes thermiques. En effet, les échanges thermiques entre l’intérieur de la maison et l’extérieur augmentent avec la vitesse de l’air. Avec des angles vifs, le vent s’accélère et crée des turbulences. À 70 km/h, les pertes doublent. Avec une forme d’œuf par contre, l’air s’écoule facilement, en provoquant un moindre refroidissement.
Arrondie et spacieuse
Très important : la forme en tunnel de l’Écoquille y délimite des espaces qui ne sont pas comptés dans la surface habitable. En effet, une Habitation Légère de Loisirs, par exemple, ne doit pas dépasser 35 m2 (SHON) pour être dispensée de toute autorisation préalable (uniquement sur terrain de loisirs, centre de vacances, campings). Ainsi, en plus des 35 mètres carrés autorisés, on profite de 13 mètres carrés supplémentaires, sous un plafond inférieur à 1,80 m. Autrement dit, les lits, rangements et meubles de l’Écoquille sont placés dans des espaces dont une construction aux murs droits ne dispose pas. L’Écoquille offre donc le plus grand espace vital existant dans sa catégorie ! C’est vrai pour les HLL et c’est également vrai pour les maisons : la surface imposable est nettement inférieure à celle du plancher réel. La terrasse, elle aussi, est très spacieuse. Habituellement, les fabricants de chalets proposent 12 mètres carrés de terrasse extérieure. Ici, elle fait le double, 24 m2. C’est ce qu’il faut pour y vivre réellement, pour en profiter l’été, tout en gardant une entrée dégagée et un peu de place pour poser son vélo. À moins que vous ne préfériez de belles jardinières fleuries.
Saine et naturelle
Elle est saine, uniquement faite de matériaux naturels. Du bois massif non traité, du douglas régional, un bois d’ossature classe 3, planté dans toute la France, qui durcit avec le temps. Il est rosé et nous aimons bien le travailler avec ses copeaux vanille/fraise. Nous employons aussi de petites plaques taillées dans des panneaux de copeaux recyclés (OSB), des clavettes d’acacia. Ça c’est pour la structure, les arches. Ensuite, il y a le revêtement intérieur, au choix : lambris, volige brute, Chanvriplaque (à l’étude). Et puis la coque extérieure en bandes d’OSB (3% de colle, sans formaldéhyde ni solvant). La terrasse et le bardage des pignons sont en mélèze sélectionné. Les cloisons internes sont en PXD, de la laine de bois surcompressée, encore plus saine que le bois naturel. Tous ces matériaux sont sans danger, ni pour la santé, ni pour l’environnement.
Super isolée
L’ensemble forme des caissons que l’on remplit d’isolant : de la ouate de cellulose, par exemple, ou bien de la laine de chanvre. Le chanvre est de culture locale et sent le naturel, comme de la paille. La structure en coque de navire de l’écoquille est épaisse de 30 cm. En la remplissant ainsi, l’isolation est alors exceptionnelle. Avec simplement de la laine de chanvre, la résistance thermique est supérieure à 8 ! (la nouvelle réglementation demande la moitié).
Et ce n’est pas fini ! On disait 30 cm d’isolant + le revêtement intérieur + la coque interne + une lame d’air + la coque externe. Mais il faut rajouter la couverture, les tuiles. Nous avons cogité et mis au point un système exclusif de couverture à base de plaques de liège recyclé (60%) et de caoutchouc, découpées en ondes pour des raisons décoratives.
Le liège est un matériau sain, résistant et très durable, solide, étanche, souple, isolant thermique et phonique. Il est la réponse que la nature a mise au point pour permettre aux chênes de résister aux incendies. Il est considéré comme le matériau le plus isolant en petites épaisseurs. Pour l’Écoquille, trois couches de liège recouvrent la coque à l’extérieur, en se chevauchant à demi, comme des bardeaux de bois.
Le sol, lui aussi, est constitué de caissons de 25 cm d’épaisseur. C’est donc toute la structure de l’Écoquille, une double coque complète, sans aucun pont thermique, qui reçoit l’isolant. Ainsi carapaçonnée, l’Écoquille est sans doute l’habitation la plus isolée de toutes (R entre 7,5 et 8,5 selon l’isolant). Pourquoi ? Parce que son ambition est l’autonomie énergétique totale, ce dont nous reparlerons plus loin. Une maison sans chauffage ou presque, où l’on ne frissonne pas tant les murs sont tièdes.
Où l’on ne transpire pas non plus. En effet, les tuiles ordinaires, en terre cuite, peuvent atteindre 70° sous le soleil d’été. Par contre, les tuiles de liège de l’Écoquille restent à la température de l’air, sans surchauffe. De toute façon, dans un cocon aussi isolé, il fait bon vivre hiver comme été.
Résistantes, étanches et légères
Les tuiles de liège ont bien d’autres avantages :
- une mise en œuvre aisée (extrême légèreté, grandes pièces, agrafage et collage)
- une indiscutable résistance à l’eau, et même au vin, n’est-ce pas, pourtant assez corrosif
- une évidente étanchéité, mais aussi, en même temps, une respirance naturelle
- une grande légèreté (ça flotte), ce qui contribue au bilan écologique de l’Écoquille (voir plus loin)
- une souplesse efficace contre la grêle, qui les rend incassables
- une innocuité sanitaire qui rend ce type de couverture apte à la récupération de l’eau de pluie
- une efficacité importante en isolation phonique, particulièrement contre les « bruits roses » (les voix, les médiums)
- une protection contre le feu, d’autant qu’aucune partie interne de l’Écoquille ne présente de risque toxique en cas d’incendie, genre fenêtres et baie vitrée en PVC, meubles en agglo, mélaminé ou skaï, sol plastique ou bois stratifié, etc.
Avec Aliécor et Agglolux, une recherche inventive et promise à un bel avenir
Jean-Charles et Mireille Lassale ont créé leur propre entreprise de distribution de bouchons de qualité, Aliécor, dans les Landes. Ils sont animés d’un amour de leur travail et d’une éthique profonde et ont le désir de partager leur passion au travers d’un très beau site qui évoque l’histoire et la culture du liège avec pédagogie et richesse. Ils ont une logique humaniste et écologiste également, en organisant l’opération « Tire-bouchons » qui consiste à créer un réseau de récupération des bouchons usagés au bénéfice d’associations (voir le site de l’opération ). Ils sont aussi importateurs et distributeurs d’isolants et de revêtements de sols et murs en liège, qu’ils font connaître sur quelques salons nationaux et régionaux (voir notre page sur les qualités de l’isolation de l’habitat avec ce matériau en cliquant ici ).
Jean-Charles a bien compris pourquoi développer, en exclusivité pour les Écoquilles, un produit nouveau capable de répondre à nos ambitions. La tuile de liège est devenu un challenge professionnel captivant et, avec l’aide d’un confrère local, Agglolux, ils ont su mettre au point le procédé de couverture que nous cherchions.
L’intérêt écologique est évident, nous en avons parlé ici et nous y reviendrons. L’intérêt pratique aussi. L’intérêt économique existe également puisqu’en matière de liège, un équilibre est sans cesse à rechercher entre la qualité de production des bouchons et l’emploi des rebus de cette activité. La sélection est rigoureuse et le liège inapte à la vinification est détourné vers d’autres débouchés. L’isolation thermique et phonique en premier lieu, avec du liège chauffé qui se colle par sa propre subérine et que l’on découpe en plaques un peu épaisses. C’est un liège expansé, noircit par la chaleur, que l’on emploie aussi en granulés. Pour les revêtements, la technique est autre : afin de lui conserver son esthétique et sa résistance, on se contente d’émietter le liège (trituration) et de l’agglomérer avec un liant, du caoutchouc. Mais d’autres liants sont possibles et, selon les qualités demandées, on choisira plus ou moins de latex naturel ou même de caoutchouc récupéré de vieux pneus pour des revêtements souples et antidérapants, aux qualités phoniques importantes.
Les caractéristiques de nos tuiles de liège concernent peu l’isolation mais sont complexes et exigeantes. Protection, étanchéité, résistance aux intempéries, qualité sanitaire, etc. Les Écoquilles sont donc les premières habitations à profiter de cette importante innovation.
La fixation de la couverture en liège de l’Écoquille est réalisée de deux façons complémentaires. D’abord avec des agrafes pour leur positionnement. Avec une colle sans danger ensuite (colle blanche à bois), efficace et résistante (colle « marine », anti UV et étanche).
Un petit mot concernant l’entretien. Le liège, c’est exactement comme le bois et nous recommandons de le couvrir avec une peinture que nous avons formulé spécialement, teintée avec des pigments naturels, ocre jaune ou rouge. Cette peinture renforce la protection de nos tuiles, en particulier contre les ultra-violets.
Super-super-super isolée
Avec sa carapace et son plancher à caissons, l’Écoquille est efficacement isolée. Mais nous avons voulu aller plus loin en proposant aussi des vitrages exclusifs, doubles à l’agon et anti-émissifs. Pour la porte d’entrée à double battant comme pour les fenêtres, nous avons voulu faire au mieux de nos possibilités et de notre inventivité. Le résultat : des menuiseries uniques, ultra performantes et bien plus solides que les menuiseries habituelles.
Il faut expliquer que, pour un menuisier, réaliser des fenêtres portant autant de poids représente une floppée de contraintes. Si la fenêtre doit s’ouvrir en porte-à-faux, comme à l’ordinaire, les paumelles et/ou gonds doivent être très costauds et les épaisseurs des bois de la menuiserie seront hors normes. Nous avons pris le parti de réaliser des vitrages fixes en façade, avec une porte d’entrée (deux battants). Et pour les fenêtres des chambres, cuisine et séjour, nous avons mis au point un hublot très large (80 cm de vitrage), oscillant sur des pivots latéraux. Cette technique permet de supporter sans difficulté ses 50 kg et plus.
Comme nous avons le souci permanent de rendre la construction d’une Écoquille accessible aux bricoleurs les moins doués, la menuiserie de nos hublots ne fait pas appel à des machines professionnelles. Un menuisier prendrait du bois massif et y taillerait des profils et contre-profils pour assurer l’étanchéité. Il faut le matériel et le métier pour cela. Pour notre part, nous avons développé un système de couches de diamètres différents qui se recouvrent. Le verre s’encastre entre ces couches en anneaux, un sandwich composite de liège et contreplaqué, où l’étanchéité est assurée trois fois.
Ci-dessus l’éclaté du rampant de notre hublot (la partie fixe). Ci-dessous le battant mobile.
Cette fenêtre est entièrement démontable. Des boulons maintiennent les couches et si on les dévisse en gardant le hublot ouvert à plat, il est facile de l’entretenir. Elle est recouverte, à l’extérieur comme à l’intérieur d’un cadre et de faces en PXD trempé à l’huile, pour lui donner une grande durabilité. Le gaz entre les couches de verre est de l’argon, 16 mm. Le bois et le liège se chargent de la régulation hygrométrique.
Le coût de la réalisation de nos vitrages (baie vitrée et hublot) est raisonnable pour une telle qualité isolante. Cela donne envie d’en mettre partout, d’autant que – c’est garanti – ces ouvertures ne refroidiront pas la pièce. On peut même s’appuyer au carreau sans ressentir le moindre frisson, placer son fauteuil devant la vue sans avoir besoin d’une petite couverture sur les genoux.
Confort et très importante diminution des besoins de chauffage. L’amortissement de cet investissement se fera sur deux ou trois hivers à peine.
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Aperçu de notre cahier des charges
La recherche de François et Pierre-Élie, nous l’avons vu, fait l’objet d’un cahier des charges exigeant :
• Un procédé permettant l’autoconstruction par tout-un-chacun, grands ou petites, jeunes ou moins, débrouillards ou pas du tout. La structure que nous avons mise au point n’est faite que de petites pièces, la plupart ne dépassant les trois kilos. Seuls les poutres et les plots de fondation demandent un peu de force, mais, à deux et avec une brouette, leur mise en place reste quand même un jeu d’enfant. Par contre, comme dans toute construction, la plomberie, l’électricité et les aménagements intérieurs demandent de l’expérience, sinon la participation de professionnels. Nous proposons donc nos Écoquilles en kit à monter soi-même ou bien « clés en main, meublées et équipées ».
• Un prix de vente qui rende cet habitat accessible à tous les budgets. Pour le montant des APL durant dix/douze ans, c’est l’accession à la propriété. En simple kit à aménager soi-même, le prix au mètre carré avoisinera les 900 euros, selon les éléments qui seront livrés. Clés en main, tout dépend du choix des prestations, comme on dit. Cela va de 1000 euros le m2 pour une Écoquille « Moyenne » simple avec un isolant à vous, jusqu’à 1200 euros si elle est aménagée et équipée des meilleurs matériels à très basse consommation. Pour une « Mini », les prix s’échelonnent de 1300 à 1600 euros le mètre carré, selon les options. Nous proposons donc un devis personnalisé, après que notre conseiller vous ait présenté les nombreuses options possibles.
À ces prix-là et avec la super-qualité que nous proposons, on ne peut plus dire que l’habitat écologique revient plus cher. Au contraire, ce qui nous fait le plus plaisir, c’est que les smicards en Écoquille soient finalement mieux logés que les ministres sur le boulevard Saint-Germain !
• Une super-isolation, destinée à permettre une autonomie énergétique réelle. Nous aimerions que l’Écoquille soit la première maison chauffée grâce à l’électricité photovoltaïque. Il s’agit d’un défi que les dernières innovation technologique sont en passe de rendre possible. La baisse des coûts du photovoltaïque, les derniers produits sortis (sans silicium, biologiques), la nécessité de satisfaire à la demande des pays en voie de développement (la Chine et l’Inde ont de gros programmes sur ces énergies), les améliorations simples (optiques, par exemple) que l’on peut espérer rapidement, tous ces chemins promettent des solutions proches et capables de satisfaire la totalité des besoins quotidiens du particulier.
Reste la question du stockage de l’électricité, pour lequel aucune solution parfaite n’existe actuellement. En attendant les développements à venir, nous pouvons, à plusieurs et sur un terrain en pente, investir dans un grand bassin de stockage et y monter de l’eau l’été avec l’électricité produite, pour, en hiver, récupérer sa force motrice par une turbine hydro-électrique.
Il n’empêche : l’Écoquille, avec son isolation et ses équipements dont nous reparlerons plus loin, est configurée pour l’avenir. Une maison est prévue pour durer plusieurs dizaines d’années, n’est-ce pas ? Alors c’est bien aujourd’hui qu’il faut envisager les conséquences de la raréfaction de toutes les énergies fossiles. Et c’est bien maintenant qu’il faut bâtir des maisons sans chauffage (ou presque), profitant du soleil, libre et partout, pour chauffer l’eau sanitaire, pour éclairer, faire fonctionner les petits appareils, voire recharger un scooter ou une petite voiture électrique. Ce qu’il y a de bien avec l’électricité, c’est qu’elle est disponible instantanément par un simple geste, celui d’appuyer sur un bouton. Elle est régulable, voire pilotable à distance, ne produit pas de fumées ni de gaz à effet de serre, qu’elle est propre. Elle serait idéale si la France renonçait à une production centralisée, et surtout atomique.
• Un super-bilan carbone (production de CO2) et, pour cela, la nécessité d’opérer une révolution de nos habitudes. Le secteur de l’habitat représente la moitié de notre consommation énergétique nationale et un quart des déchets, dont les plus toxiques ! Si rien ne change dans ce domaine, les intentions des uns et des autres ne sont que « paroles, paroles, paroles… »
Le pire, c’est que la bonne volonté du public le conduit à surconsommer : des murs plus épais pour être plus isolants, des équipements nouveaux (appareils « économiseurs » en plastique, métal inox ou peints à la laque, isolés à la mousse de plastique, avec des raccords de PVC, transportés de l’autre bout de la Terre ou de l’Europe, etc). On ne parle que d’économie de ceci ou cela pour nous faire acheter encore plus… Total : une belle maison « zéro énergie », passive, massive, équipée de tous les gadgets écologiques modernes, et tout et tout, va coûter très cher et peser encore plus lourd sur l’environnement. Elle demandera au moins trente ans pour s’amortir en terme de bilan CO2… Dans trente ans, on économisera donc enfin le pétrole qu’on aura contribué à faire disparaître encore plus rapidement ! Je ne suis pas cynique, mais l’écologie commerciale, non merci…
Alors en effet, pour minimiser l’impact environnemental de notre habitat, deux choses sont nécessaires : une autonomie énergétique complète et la moindre consommation d’énergie grise possible. De quoi s’agit-il ?
Une maison, ça pèse des tonnes. De deux à trois cents dans les cas ordinaires. Soit une bonne dizaine de contenus de camions. Avant qu’ils ne viennent livrer un chantier, les matériaux ont été extraits de carrières, en quantités bien plus importantes et avec des bulldozers grands consommateurs de gas-oil. Ensuite ces matières premières sont apportées à l’usine où elles vont être transformées, parfois cuites à 1000 degrés et plus, dans des fours alimentés de nos déchets les plus encombrants. Ensuite, ces fabrications sont palettisées, stockées avec des élévateurs, puis chargées dans des camions pour aller chez le grossiste, puis chez le revendeur. À chaque fois, on charge et on décharge les dix camions. Puis, tous les matériaux sont livrés sur le chantier. Puis on les met en œuvre pour bâtir, puis, des années plus tard, on démolit et on mène en décharge. Stop, n’en jetez plus ! Je calcule : 500 tonnes + cuisson + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + 250 + + + + = allez, 12 fois au moins, soit 3000 tonnes !!! Nous construisons 180.000 maisons individuelles par an en France, un million et demi de trajets de poids lourds sur les routes. Et encore ne s’agit-il là que des maisons de particuliers.
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Super-super-super légère
L’Écoquille (Petite) pèse 200 kilos au mètre carré, c’est tout et ça change tout. Elle est en bois local, avec de l’isolant régional, et juste quelques plots de béton. Aucun matériau issu de la filière pétrolière (à part les fils électriques et quelques bricoles). Quelques étapes de fabrication en moins et c’est beaucoup moins de tonnes à transporter, au total. Grosso-modo, on est à trois ou quatre cents fois moins d’énergie grise sur le transport et plusieurs milliers de fois moins sur les matériaux eux-mêmes. Avec ses différents équipements d’intelligence énergétique et son isolation hors normes, l’Écoquille est sans doute l’habitat le plus sobre et le moins producteur de gaz à effet de serre. De plus, sa composition étant 99% d’origine végétale, elle fixe son poids de CO2 dans sa masse. Si légère que nous avons fait un choix radical en matière de fondations, une autre spécificité innovante de l’Écoquille.
Sans terrassement, ni fondations
En effet, ne voulant pas consommer de pétrole ou presque, nous avons choisi de nous passer de terrassement, de décaissement, de tranchée, de bétonnage, de pilier, de chaînage, de drain, de ferraillage, de… Tous ces travaux sont longs, spécialisés et coûtent cher. Ils consomment aussi beaucoup d’énergie fossile. De plus, les engins abîment le terrain, les plantations. Le sol végétal lui-même est arraché, avec toute la vie qui s’y développe. Respectons la terre, l’humus… Respectons-les vraiment, c’est-à-dire à chaque fois que le choix nous en est présenté. Bref, nous revoilà dans la véritable écologie : souci de l’environnement, réduction des consommations, baisse des coûts. Quand on fait écologique pour de bon, il est logique que ce soit également plus économique et plus confortable. Si, si. Je n’en démordrai pas.
Alors, au lieu de bouleverser le sol et d’y implanter six pilotis rigides, prévus pour s’opposer aux évolutions du terrain mais finalement cassants (voir les dégâts de la sécheresse sur les dalles en béton, innombrables), au lieu de faire lourd et massif, nous avons préféré multiplier les plots et les rendre réglables. Encore une exclusivité, une première. Avec l’aide de la société Pividal, nous avons développé un système de plots ajustables, facilement réparables en cas de différentiel de tassement sur le terrain ou en cas d’accident naturel. Un cric de voiture pour soulever la poutre qui porte sur le plot, quelques tours de clé, la mise en place de cales fines spéciales, re-tours de clé et voilà. Mais c’est vraiment au cas où, car, en fait, avec ses 15 plots de 40×40 cm, une Écoquille « Moyenne » avec ses neuf tonnes s’appuie nettement moins sur le sol qu’une voiture sur ses pneus.
Alors comment ça se passe ? On commence par égaliser et tasser le sol, juste en surface, là où reposeront les plots. Ensuite, on vient enfoncer un piquet spécial qui servira à tenir les dalles des plots l’une sur l’autre et empêchera l’Écoquille de s’envoler. Elle est en effet littéralement griffée au sol par ces piquets spéciaux, habituellement utilisés par les géomètres pour fixer les bornes délimitant les terrains. Ces piquets spéciaux, en acier galvanisé à chaud au trempage, c’est-à-dire super durables, sont équipés de fils d’acier qui se retournent comme des hameçons dans le sol quand on leur frappe la tête. L’ancrage des Écoquilles est un détournement de plus de ce système. La société Faynot l’a inventé et fabrique et distribue ses piquets hypers résistants aux sociétés d’autoroute pour tenir les grillages protégeant la chaussée dans les zones de gros gibier, aux installateurs de mâts de mesure pour accrocher les haubans, aux viticulteurs pour fixer les câbles dans les vignes, etc. Accrocher une maison, c’est nouveau. Et ça marche, grâce à un modèle que nous avons fait adapter à nos fixations. La pose des piquets se fait à la masse ou bien avec un petit marteau piqueur, voire un perforateur.
Les plots sont empilés sur le piquet et, pour obtenir la planéité du plancher, on utilise des cales d’ajustement en liège et pneu de voiture haute densité. En haut du plot, une semelle en liège et caoutchouc très compacte vient minimiser la transmission des vibrations dans la maison et réalise une coupure de capillarité vers les poutres. Ainsi aucune humidité ne peut remonter par ces plots. De plus, en cas de séisme, les plots de l’Écoquille sont capables de vibrer sans se casser, ainsi que de se déformer dans toutes les directions. Ils sont ensuite très faciles à réparer. L’espace autour du piquet au centre des plots est colmaté : une rondelle métallique ajustée vient le recouvrir. Il s’agit là d’empêcher le cheminement du termite et de tout autre parasite à l’intérieur du plot vers la structure. Ainsi, avec une surveillance visuelle régulière, l’Écoquille est-elle facile à préserver des ravages des insectes les plus gourmands. Sur ses plots, elle n’a pas de contact direct avec le sol et se voit donc à l’abri de tous dégâts, y compris moisissures et champignons.
Pour finir, et c’est très important, au cas où il serait nécessaire de déménager une Écoquille (entièrement démontable, rappelons-le), il ne resterait après son départ que trois ou quatre mètres carrés de sol à replanter, et quinze ou vingt trous de cinq centimètres qui se reboucheront tous seuls. ……
Différents modèles :
Une Mini de 20 m2 hors-tout.
Pour les campings à la mer : une Petite Océhane de 50 m2.
Aménagement standard d’une Petite.
Une Moyenne de 80 m2
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