Danemark : LES TRAVAILLEURS « OBJETS »
Les chômeurs sont exposés en vitrine pour attirer de potentiels employeurs
Une agence danoise propose d’exposer des chômeurs en vitrine pour attirer de potentiels employeurs. Surprise, la méthode fait ses preuves.
Hannibal est prêt à essayer « n’importe quoi ». Au chômage depuis quatre ans, il considère son CV comme « mort ». Pourtant, comme beaucoup d’autres, il ne manque pas de qualifications. Cet analyste politique, ex-employé du ministère de l’Impôt, ne parle pas moins de six langues. Et pour se mettre à nouveau en valeur, il a profité d’un projet un peu fou : celui de Reputation Copenhagen. L’idée ? Proposer aux demandeurs d’emploi de s’exposer en vitrine, comme des mannequins.
« J’ai l’impression d’être un singe en cage », ironise ainsi Hannibal, interrogé par le Wall Street Journal : « Les gens traversent la rue et s’arrêtent pour me fixer. » Vêtu de son costume habituel, il prend place derrière son bureau. En attendant qu’un employeur le repère, il vaque à ses traditionnelles occupations. Il fouine, encore et toujours, et soigne son image sur le Web et les réseaux sociaux. À côté de lui, son CV est en bonne place, affiché sur une pancarte géante.
Trois chômeurs engagés
Une quinzaine d’hommes et de femmes ont pris part au projet depuis fin avril. Si l’on en croit le site web de l’agence, trois ont même déjà trouvés un emploi. A priori, la méthode demanderait peu d’efforts. Ces derniers n’ont eu qu’à s’exposer « un ou deux jours » pour convaincre. Lorsqu’un employeur potentiel est intéressé, plusieurs options s’offrent à lui. Il peut d’abord scanner le QR code du candidat, sur la vitre. À condition de posséder un smartphone, il est alors redirigé vers une présentation vidéo. Mieux, il peut décider de briser la glace et de le rencontrer directement.
En février, le taux de chômage global du pays s’élevait à 7,4 %. Plus bas qu’en France, et plutôt dans la moyenne basse en Europe. Néanmoins, le syndicat à l’origine du projet avance que 41 % des jeunes diplômés seraient toujours sans emploi un an après leur sortie d’école. À l’heure de l’uniformisation des CV, c’est l’audace qui est recherchée.
Source : Le point via chaos-contrôle