Vives inquiétudes autour d’une unité de mesure du réchauffement climatique

Le climat est plutôt électrique entre de nombreux pays et l'Union européenne depuis l'entrée en vigueur, le 1er janvier 2012, de la directive visant à lutter contre le réchauffement climatique.

 

Tout comme l’échelle de Richter permet de mesurer les magnitudes d’un séisme, « la courbe de Keeling » – du nom du scientifique américain Charles Keeling – évalue le réchauffement de la planète par le taux d’émission de CO2 dans l’air. Le célèbre instrument de mesure est en passe d’atteindre un nouveau cap, puisqu’il risque de dépasser les 400 ppm (parties par millions), à savoir le plus fort taux de concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère jamais enregistré à ce jour.

 

« Ce seuil de 400 ppm a le même type de signification qu’un indice boursier » qui dépasserait un niveau symbolique, explique à l’AFP Ralph Keeling, qui poursuit les travaux de son père. « Il est d’abord important pour la perception que les hommes ont du changement en cours. C’est un jalon », estime-t-il. Depuis les premières mesures, établies à 316 ppm, la courbe croit sans discontinuité.

 

Le climatologue Jean Jouzel se montre moins alarmiste pour qui la valeur moyenne annuelle de 400 ppm « devrait être atteinte dans deux ou trois ans ».

Un seuil qui inquiète en revanche Christiane Figueres – responsable à l’ONU des questions climatiques – en appelant à « un sens de l’urgence plus fort ». L’objectif fixé par la communauté internationale est de contenir le réchauffement à 2 °C par rapport aux niveaux pré-industriels. Or, 400 ppm de CO2 met déjà la planète sur la trajectoire d’une hausse moyenne de 2,4 degrés, selon le dernier rapport des experts de l’ONU sur le climat (GIEC).

Selon Ralph Keeling, la dernière fois que la planète a connu une concentration de plus de 400 ppm de CO2, c’était il y a entre 3 et 5 millions d’années durant l’ère du pliocène.

 

Source : Lemonde/Planète