Pourquoi diable le Maréchal Pétain a-t-il voulu tuer l’herboristerie?

Pétain avait pourtant d’autres chats noirs à fouetter en 1941, ne devait-il pas imposer l’ordre nouveau pour plaire à l’envahisseur allemand. Alors pourquoi d’un trait de plume a-t-il supprimé le diplôme d’herboriste ? Tout simplement pour donner le monopole des plantes médicinales aux pharmaciens pour qui la vente de molécules chimiques est d’ailleurs bien plus rentable que la phytotérapie reléguée le plus souvent dans un coin discret de l’officine. Mais le besoin de santé naturelle par les simples qui comme la graine d’une plante bienfaisante germe dans l’esprit de beaucoup de gens, pourrait peut-être signifier dans un avenir proche la renaissance du métier d’herboriste diplômé.

 

Déjà en 2010 le sénateur PS Jean-Luc Fichet réclama au gouvernement que le métier d’herboriste soit de nouveau enseigné dans nos universités comme c’est le cas aux Royaume-Uni ainsi qu’en Belgique, Allemagne, Italie et Suisse. C’est la secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade, qui est sans aucun doute une belle plante, qui lui opposa une fin de non recevoir car selon elle, et en résumant sa réponse, les pharmacies sont parfaitement capables de satisfaire et de conseiller la clientèle à la recherche d’une autre façon de se soigner. Elle aurait pu ajouter que le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens était farouchement opposé à la concurrence certaine que la résurrection d’une profession reconnue en janvier 1312 entraînerait pour les pharmacies. Pourtant selon le sénateur qui avait posé la question sans se faire trop d’illusions, 200 étudiants tous les ans seraient tentés par la profession d’herboriste. Alors pourquoi renoncer à l’enseignement d’une science qui pourrait en plus créer de nouveaux emplois et qui d’autre part serait complémentaire à la médecine moderne.

 

D’autant plus que la formation en phytotérapie des étudiants en pharmacie se résume seulement à une trentaine d’heures de cours ce qui est bien insuffisant pour une étude approfondie d’un sujet aussi vaste et varié que la préparation de drogues en infusion, décoction, macération, ou pommades et cataplasmes avec les feuilles, fleurs ou racines de nos amis les simples. Le savoir des herboristes qui est ancestrale ne peut s’acquérir qu’avec du temps de l’expérience et surtout l’aide des vieux grimoires chargés de recettes parfois complexes de nos anciens si injustement parfois considérés comme des sorciers. Tout ce savoir qui vaut une une mine de boutons d’or pour notre santé ne doit pas se perdre pour des raisons mercantiles. D’ailleurs la connaissance n’est pas totalement en voie d’extinction en France, puisque l’École des Plantes de Paris et l’Ecole Lyonnaise des plantes Médicinales offrent à leurs élèves une approche sur les vertus des plantes que nous appelons parfois avec une pointe d’ironie et pour certains même de dédain, les remèdes de grand-mère.

 

Bien sûr un décret de 2008 autorise la vente de 150 plantes médicinales autrement que par l’intermédiaire de votre pharmacien, vos pouvez également vous procurer des simples sur internet, ce qui n’est pas forcément la solution la plus sécurisante, attention aux charlatans toujours aux aguets pour vendre n’importe quoi à un prix prohibitif et sans aucune garantie d’efficacité. Vous pouvez aussi si vous souhaitez faire de votre passion pour les plantes un métier et suivre une formation sur le web. Mais quoi de plus facile en ce moment que de vous confectionner vous-même une petite tisane bleutée avec de jolies violettes odorantes. Pour cela mettez une cuillère à soupe de fleurs de violettes séchées ( ou deux cuillères de fleurs fraîches) en infusion 10 minutes dans une tisanière avec de l’eau bouillante, c’est très bon ! Mais tout cela ne remplacera pas le plaisir et la chance d’ouvrir la porte d’une petite herboristerie tout près de chez soi.

Source : Agoravox