La Libye s’enfonce dans le chaos…sauf en matière d’hydrocarbures
Si nous avions le moindre doute quant aux véritables motifs de la guerre en Lybie, voici la réponse….
Sous le prétexte hypocrite de l’installation de la démocratie dans les pays du moyen-orient dans lesquels les pays occidentaux sont intervenus, nous constatons quoi ?
Un immense foutoir, une population ruinée, insécure, des attentats qui ajoutés les uns au autres font des milliers de morts, des bandes armées sous bannières religieuses qui pillent, tuent volent… Le chaos est installé en Afganistan, en Irak, en Lybie, en Syrie… L’Iran et l’Algérie sont dans la ligne de mire..
Ce n’est pas la démocratie qui s’installe, c’est la PETROCRATIE !
ARTICLE
L’attentat de mardi 23 avril 2013 contre l’ambassade de France de Tripoli illustre l’insécurité qui règne en Libye. Seule l’industrie pétrolière fonctionne correctement.
Les meurtres et attentats sont monnaie courante, contraignant ces derniers mois de nombreux Occidentaux à fuir la Libye.
Le gouvernement libyen ne dispose que d’un pouvoir très limité sur son territoire. Il n’a pas réussi à désarmer les milices qui aujourd’hui contrôlent des régions. Ainsi, une partie de la ville de Benghazi se trouve aux mains des islamistes radicaux. La capitale elle-même subit le joug de bandes armées qui se sont arrogé des quartiers entiers.
Le pétrole coule à flot
L’économie est en ruine, seul le secteur pétrolier fonctionne réellement. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la production de pétrole de la Libye atteignait 1,4 million de barils/jour en mars 2013, soit 90% du niveau d’avant-guerre. Le gouvernement libyen espère arriver à 1,7 million de barils/jours en 2014. Selon le FMI, la Libye affichait une croissance économique de plus de 100% en 2012. Mais elle partait de pratiquement zéro en 2011 (-61% de PIB) et doit cette performance exclusivement au redémarrage de son industrie pétrolière.
En dépit des risques, les pétroliers sont en effet présents en Libye. Ainsi, Total va investir en 2013 plus de 130 M$ (100 M€) le forage de deux puits d’exploration de gaz dans le champ maritime d’Al-Jurf. Le géant français est déjà présent sur le champ de Mabrouk. Il va y réaliser des études sismiques puis pense démarrer des forages en 2015. Total travaille en Libye en partenariat avec la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC). Le pétrolier produit quotidiennement 76 000 barils d’hydrocarbures.
Le groupe russe Tatneft a lui aussi repris ses activités en Libye en y investissant 260 M$ (199 M€). Gazprom et le groupe énergétique italien ENI ont signé en septembre 2011 un accord prévoyant l’exploitation commune du gisement pétrolier Elephant.
Le pétrole et rien d’autre
Les entreprises des autres secteurs et les sous-traitants des géants pétroliers rencontrent en revanche beaucoup plus de difficultés. Les travailleurs étrangers doivent vivre en quasi-état de siège et ne peuvent faire venir leurs familles. Ponticelli a évacué au début du printemps 2013 ses employés du site pétrolier de Mabrouk exploité par Total. Mabrouk est isolé en plein désert et déjà des milices se sont affrontées en mars 2013 à quelques dizaines de kilomètres du site.
Au total, sur la cinquantaine d’entreprises françaises actives en Libye avant la révolution, seule une quinzaine y est revenue et travaille vaille que vaille.
Les quelques chiffres macroéconomiques disponibles sont faussés par le poids du pétrole, car la production d’hydrocarbures représente plus de 80% du PIB de la Libye et presque 100% de ses exportations. Le FMI estime l’inflation libyenne à 6% en 2012 contre 15,9% en 2011. La Banque centrale de Libye (Bcl) mise sur une croissance moyenne de 15% entre 2013 et 2018. Pour le FMI, la Libye à trois défis à relever : « réussir sa transition politique, sécuriser le pays, adopter une discipline budgétaire tout en maintenant la stabilité macroéconomique ».
Source : Gérard Tur pour econostrum.info