Grèce : démantèlement d’un gang médical spécialiste de procréation assistée
Il n’y a vraiment aucun domaine qui échappe aux pourris ! Et la crise risque d’accentuer les choses…
ATHENES – La police grecque a annoncé mercredi avoir démantelé un réseau mené par des pharmaciens et médecins spécialistes de procréation assistée, accusés de trafic d’ovaires et de médicaments.
Onze suspects, dont deux directeurs de cliniques, et deux propriétaires de sociétés pharmaceutiques, ont été arrêtés, a précisé dans une conférence de presse le chef de la Sûreté d’Athènes, Theodoros Floratos.
Le réseau, dont deux autres membres présumés sont toujours recherchés, est accusé d’avoir importé illégalement de Turquie des traitements de procréation assistée, revendus ensuite à divers centres du pays, sans autorisation des autorités sanitaires et sans paiement de taxes.
Une partie de ces médicaments a été utilisée dans une clinique de Salonique (nord) pour féconder des donneuses auxquelles le gang achetait ensuite des ovaires, pour 1.000 euros. Le don d’ovaires, à titre grâcieux, est autorisé en Grèce.
Avec une forte surpopulation médicale et un secteur privé de santé longtemps très prospère, la Grèce s’est imposée ces dernières années comme l’un des centres européens de procréation assistée.
Les médias ont fréquemment émis des doutes ces dernières années sur la régularité de ces activités, alors que des cas de trafic de bébés, achetés ou arrachés à leurs mères, souvent démunies et originaires des pays balkaniques voisins, sont aussi régulièrement révélés dans le pays.
Dans ce cas aussi, les trafiquants contournent la législation qui autorise l’adoption privée à condition qu’elle ne donne pas lieu à une transaction financière.
Actif depuis au moins octobre 2012, le réseau démantelé procédait aussi à des exportations illégales vers la Bulgarie de médicaments aux prix contrôlés, frauduleusement achetés en Grèce.
Les fraudes en tout genre dans le secteur de la santé ont constitué pendant des années une niche importante de l’enrichissement illégal en Grèce, profitant de l’incurie ou de la complicité des autorités publiques de contrôle, selon les experts anticorruption.
Source : AFP via romandie.com