PROGRAMME NATIONAL NUTRITION SANTÉ : QUE VALENT SES RECOMMANDATIONS?
Voici un article critique éclairant sur les slogans issus du PNNS qui fleurissent régulièrement dans nos médias. A vous de vous faire une opinion !
Cela fait douze ans en France que la parole nutritionnelle divine descend sur nous sous la forme des préceptes alimentaires du Programme national nutrition santé (PNNS). Déjà 10 ans, et on n’est toujours pas au bout : il y a eu un PNNS 1, un PNNS 2 et un PNNS 3.
Mais si les chiffres changent, au moins on n’est pas dépaysé. Depuis 10 ans, ce sont les mêmes slogans. Mangez moins gras. Mangez des féculents à chaque repas. Mangez des laitages à chaque repas.
Que valent ces recommandations ? Par essence, elles se veulent incontestables. L’objectif du PNNS est en effet de « proposer des recommandations fiables et scientifiquement validées, pour aider la population et les professionnels du secteur à décrypter les informations parfois contradictoires que l’on entend tous les jours sur la nutrition. »
En bons iconoclastes, nous avons déjà eu, à LaNutrition.fr le loisir de torpiller certaines de ces recommandations. Soyons honnêtes, il y a de bonnes choses dans le PNNS : la réduction des sucres, l’accent mis sur les fruits et légumes. Mais si l’on en est à dépenser des dizaines de millions d’euros pour expliquer aux Français ce que leur mère leur a toujours dit, à savoir qu’ils doivent manger des fruits et des légumes, moins de sucre et de sel, qu’attend le gouvernement pour financer des campagnes nous alertant sur la nécessité de boire chaque jour, se brosser les dents, se laver, s’habiller chaudement en hiver et moins chaudement en été, traverser au feu vert, appuyer sur la pédale de frein pour s’arrêter, se moucher quand le nez coule, prendre un parapluie en cas de pluie, ne pas circuler sur l’autoroute à contre-sens ou souffler sur la soupe quand elle est trop chaude ?
Les avis les plus douteux du PNNS ont cette caractéristique de se situer à la croisée des intérêts de l’industrie agroalimentaire – qui par parenthèse a été associée à l’élaboration de ce programme.
Prenez les féculents, une gloire de la production agricole et de l’industrie agro-alimentaire. Pour le PNNS, évidemment, on n’en mange pas assez. Selon le PNNS, en effet, les féculents « nous apportent ce qu’on appelle des « glucides complexes » qui contrairement aux glucides simples des aliments sucrés (sucre, boissons sucrées, confiseries, pâtisseries, desserts lactés, etc.) fournissent une énergie que le corps est capable d’utiliser progressivement. »
LaNutrition.fr ne conseille pas d’éliminer les féculents, si on les tolère (la question épineuse du gluten), mais au contraire du PNNS, de les choisir avec soin et d’en manger avec modération quand on est sédentaire, et de privilégier fruits, légumes et tubercules type patate douce, sachant que notre physiologie est tout à fait compatible avec un régime zéro céréales, zéro pommes de terre. Comme c’est le modèle alimentaire dans lequel a baigné l’humanité pendant sept millions d’années, il se pourrait après tout qu’on y soit un peu plus adapté qu’au régime de canasson qu’on pousse dans nos assiettes.
Le premier étudiant en diététique venu peut vérifier lui-même (pour peu qu’il veuille bien s’extraire du lavage de cerveaux qui prévaut dans les écoles) que c’est un mensonge. La majorité des féculents sont digérés rapidement. Ils ont, comme on le dit en nutrition, un « index glycémique (IG) élevé ». C’est vrai pour la plupart des pains proposés à la vente, la majorité des céréales du petit déjeuner, la plupart des plats de pommes de terre, le riz blanc… Même le pain complet, s’il est à base de blé et de levure, a un IG élevé.
A la question délicate de savoir si les féculents font grossir, le PNNS répond : « Non, contrairement à ce qu’on pense souvent, les féculents ne font pas grossir. C’est par contre ce qu’on a l’habitude de mettre avec qui enrichit considérablement les plats. D’ailleurs, les féculents sont une bonne manière d’éviter la prise de poids, puisqu’ils permettent de tenir entre les repas et évitent ainsi le grignotage à tout moment de la journée. » Là aussi, on peut voir le nez du PNNS s’allonger. Il ne fait aucun doute que les régimes riches en féculents, tels que rêvés par le PNNS, font grossir, tout simplement parce que le corps sait convertir de manière très efficace en graisses les glucides qu’ils apportent. A la manœuvre, une hormone sécrétée par le pancréas pour permettre aux cellules d’utiliser cette énergie disponible.
Récemment, plusieurs équipes de chercheurs ont montré que ces aliments – et l’insuline qu’ils stimulent – sont aussi à l’origine d’une épidémie de stéatose hépatique, c’est-à-dire une épidémie de foie gras. Le processus est exactement similaire, toutes proportions gardées, à celui qui permet la fabrication du foie gras par gavage de maïs grain et de maïs doux. Près de la moitié de la population américaine souffrirait de stéatose hépatique
Deux petites études récentes ont testé sur cette épidémie de foie gras les effets de modèles alimentaires diamétralement opposés aux recommandations officielles.
L’une des études réduisait les glucides, entendez les féculents. Dans l’autre étude, les chercheurs ont évalué un régime de type Paléo, qui exclut par définition deux familles d’aliments conseillés par le PNNS : les féculents et les laitages.
Ces deux petites études nous disent qu’un régime pauvre en féculents est un moyen simple et efficace d’inverser le cours de cette nouvelle épidémie puisque dans les deux cas la teneur en graisses du foie est divisée peu ou prou par deux.
Et maintenant, la question à plusieurs milliards d’euros : les recommandations officielles sur les féculents et les céréales ne font-elles pas le lit du surpoids et du diabète ? Beaucoup de chercheurs répondent par l‘affirmative. Selon David Ludwig, de l’hôpital pour enfants de Boston, l’un des meilleurs connaisseurs des glucides, les recommandations nutritionnelles visant à se détourner des corps gras ont conduit les gens à consommer plus de glucides et de féculents avec pour conséquences une augmentation de l’adiposité, jusque dans le foie.
Certes, ces recommandations officielles ne sont pas nécessairement suivies au pied de la lettre. Mais elles orientent la communication des industriels et la perception favorable qu’en a le public. Les produits céréaliers, même transformés et affectés d’un index glycémique épouvantable sont présentés par les fabricants comme « bons pour la santé ». Le label « céréales complètes » revêt même un caractère quasi-magique, alors que l’intérêt nutritionnel de ces aliments industriels est le plus souvent minime, quand il n’est pas nul.
LaNutrition.fr ne conseille pas d’éliminer les féculents, si on les tolère (la question épineuse du gluten), mais au contraire du PNNS, de les choisir avec soin et d’en manger avec modération quand on est sédentaire, et de privilégier fruits, légumes et tubercules type patate douce, sachant que notre physiologie est tout à fait compatible avec un régime zéro céréales, zéro pommes de terre. Comme c’est le modèle alimentaire dans lequel a baigné l’humanité pendant sept millions d’années, il se pourrait après tout qu’on y soit un peu plus adapté qu’au régime de canasson qu’on pousse dans nos assiettes.
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