MIEUX VIVRE : LA NOUNOURSOLOGIE
L’aventure “Hôpital des Nounours” débute en 2000, en Allemagne, sous le nom de “Teddy Bear Hospital”. Primé au prix des projets de l’International Federation of Medical Students’ Associations (IFMSA) en 2002, ce projet s’exporte rapidement dans divers pays dont la France.
AFP/Eric Estrade
Dès 2004, six associations d’étudiants en médecine françaises montent le projet et rencontrent un vif succès.
L’Hôpital des Nounours a plusieurs objectifs :
- faire découvrir le monde hospitalier aux enfants
- éviter la peur de la “blouse blanche”
- sensibiliser les enfants à l’hygiène et à la santé.
C’est aussi l’occasion pour les étudiants en Médecine de côtoyer un public jeune et d’acquérir des compétences en terme de dialogue avec les enfants. Car c’est en effet un public constitué d’enfants de 5 à 7 ans qui est présent le jour J : l’enfant est assez grand pour comprendre le principe du projet et assimiler des connaissances lors de cette journée, tout en étant encore attaché à leur nounours, qui constitue un excellent tiers pour faire des soins et dédramatiser une hospitalisation.
Au fur et à mesure des années, le projet s’est étoffé et professionnalisé. D’abord en encourageant la participation d’autres filières de santé : étudiants en pharmacie, maïeutique, kinésithérapie, odontologie, parfois même en électro-radiologie ou en soins infirmiers, participent maintenant dans la plupart des facultés.
En collaborant avec l’association Sparadrap, spécialisée dans la douleur de l’enfant et dans la préparation des enfants aux soins médicaux ou à une hospitalisation, l’ANEMF a pu réaliser un mémento. Ce “mémento du nounoursologue” permet aux bénévoles de se former correctement et d’apprendre à dialoguer avec les enfants.
Plus tard, toujours dans ce désir d’amélioration de la qualité de l’Hôpital des Nounours (HdN), l’ANEMF a encouragé la création d’un pré- et d’un post-Hôpital des Nounours.
Le premier permet aux étudiants de venir se présenter à la classe, expliquer le principe du projet, leur faire trouver une maladie à leur nounours, leur remettre le carnet de santé de leur nounours… C’est aussi l’occasion de remplir les formalités nécessaires au bon déroulement de l’HdN : questionnaire que l’enseignant doit remplir, autorisation des parents…
Le second consiste à retourner dans les classes après l’HdN pour récupérer les questionnaires enseignants et parents, et communiquer avec les enfants sur leur ressenti de la journée, leur donner des conseils pour le bon rétablissement de leur nounours…
Une intervention avec un pédopsychiatre est obligatoire, afin de se préparer au mieux à rencontrer des enfants et à communiquer avec eux.
Le jour-J, la faculté se transforme en hôpital miniature ! L’enfant est invité à suivre un véritable parcours de soin, “comme en vrai” : bureau des admissions, puis salle d’attente, puis consultation avec un “nounoursologue”, radiologie, pour donner le meilleur traitement au nounours : simple traitement médicamenteux ? Direction la pharmacie ; le bras du nounours est cassé ? Direction le bloc opératoire ou la salle de plâtre !
Le tout est scrupuleusement noté dans le carnet de santé du nounours. Les enfants sont invités à participer aux diverses activités s’ils le souhaitent, tant que cela reste ludique et que ce n’est pas vécu comme traumatisant… D’ailleurs, on conseille aux enfants de ne pas amener un doudou, objet très important pour leur propriétaire, mais bien un nounours, une de leur peluche.
Aujourd’hui, toutes les facultés de Médecine de France métropolitaine, soit 35 UFR, mettent en place le projet. En 2011, l’HdN a accueilli plus de 10 000 enfants et ce sont plus de 3500 étudiants bénévoles qui se dévouent pour faire de ce projet une réussite chaque année.
Source : ANEMF (Asso. Nat. des Étudiants en Médecine de France)