LA COREE DU NORD PREPARERAIT UN DOUBLE ESSAI MISSILE-BOMBE NUCLEAIRE
Le ministre sud-coréen de la Réunification a fait état de « signes » d’une activité inhabituelle autour du principal site d’essai nucléaire nord-coréen.
Une sévère mise en garde
« Nous tentons d’établir s’il s’agit d’une véritable préparation en vue d’un essai nucléaire ou d’un stratagème pour accentuer la pression sur nous (la Corée du Sud) et les États-Unis« , a souligné la même source. Furieuse du nouveau train de sanctions adopté par l’ONU après son nouvel essai nucléaire début février et des manoeuvres militaires conjointes en cours entre les États-Unis et la Corée du Sud, la Corée du Nord a multiplié ces dernières semaines les déclarations belliqueuses.
Par mesure d’apaisement et afin de laisser à Pyongyang la seule responsabilité de l’escalade, Washington avait annoncé samedi le report d’un essai de Minuteman 3, missile balistique intercontinental à ogive nucléaire, qui devait être tiré cette semaine depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie. Pékin, seul allié de poids du régime nord-coréen, a implicitement adressé une sévère mise en garde à son voisin dont l’économie exsangue vit sous perfusion chinoise. « Personne ne devrait être autorisé à précipiter dans le chaos une région, et à plus forte raison le monde entier, par égoïsme », a lancé dimanche le président chinois Xi Jinping, sans toutefois nommer ni la Corée du Nord ni, du reste, les États-Unis.
« Aucun signe de guerre à grande échelle »
Pyongyang a par ailleurs transporté en train, en début de semaine dernière, deux missiles Musudan et les a installés sur des véhicules équipés d’un dispositif de tir, selon Séoul. Le Musudan, montré publiquement pour la première fois à l’occasion d’un défilé militaire en octobre 2010, aurait une portée théorique de 3 000 kilomètres, soit la capacité d’atteindre la Corée du Sud ou le Japon. L’engin pourrait toucher des cibles à 4 000 kilomètres en cas de charge légère, et donc, en principe, frapper Guam, île du Pacifique située à 3 380 kilomètres de la Corée du Nord et où se trouvent 6 000 soldats américains.
D’après Kim Jang-soo, conseiller pour la sécurité nationale de la présidente Park Geun-hye, Pyongyang pourrait effectuer cet essai autour du 10 avril, date à laquelle le régime communiste a indiqué ne plus pouvoir garantir la sécurité des missions diplomatiques étrangères. « Il n’y a aucun signe (de préparatifs pour) une guerre à grande échelle pour l’instant, mais le Nord doit s’attendre à des représailles en cas de guerre localisée », a prévenu Kim Jang-soo. Les deux essais pourraient survenir avant le 15 avril, anniversaire de la naissance du défunt fondateur du régime communiste, Kim Il-sung. C’est également peu avant cette date que la Corée du Nord avait effectué un tir – raté – de fusée en 2012, considéré par Washington comme un tir de missile balistique.
Le Japon a ordonné dimanche à ses forces armées d’abattre tout missile nord-coréen qui viserait son territoire, a annoncé lundi un porte-parole du ministère de la Défense. L’ordre va se traduire notamment par le déploiement en mer du Japon de destroyers équipés du système d’interception Aegis. « Il n’existe pas une grande probabilité que ce missile vise le Japon, mais nous avons décidé de nous préparer à toute éventualité », a indiqué une source gouvernementale à l’agence Kyodo.
SOURCE : AFP via Le Point