CARREFOUR BAISSE SES PRIX MAIS PAS LA RÉMUNÉRATION DE SES ADMINISTRATEURS
Le tableau sur les rémunérations perçues par les administrateurs de Carrefour, qui vient d’être publié dans l’édition 2012 du document de référence du groupe de distribution est assez instructif sur la contribution de chacun. Vainqueur toutes catégories : Sébastien Bazin, le représentant du fonds d’investissement Colony Capital, qui a perçu 114062,5 euros, soit, tout de même, 78% de plus qu’en 2011. Vous me direz, normal, le principal actionnaire de Carrefour (avec Groupe Arnault au sein de Blue Capital: les deux détiennent un peu moins de 14%), fait la pluie et le beau temps dans le groupe.
Officiellement, l’augmentation se justifie par plus de réunions et un poste de vice-président du conseil que M.Bazin n’occupait pas en 2011.
Toutefois, on peut aussi remarquer que Bernard Arnault, lui, a eu au moins la décence de suivre l’évolution du résultat opérationnel, qui, rappelons-le, a baissé de 3%. La rémunération du patron de LVMH en tant qu’administrateur de Carrefour a été ajustée dans les mêmes proportions à 44687,5 euros.
Autre enseignement, la fidélité paye. Blue capital a su remercier Amaury de Sèze et Thierry Breton pour leur loyauté indéfectible. Le premier a été augmenté de 47%, le second de 41%. A quel titre ? Avoir assisté passivement au désastre sous la direction opérationnelle du suédois Lars Olofsson ?
Là aussi, l’augmentation du nombre de conseils tient lieu d’argumentaire. Concernant l’ex-Pdg, parti en avril 2012, on ne reviendra pas sur la clause de non-concurrence d’un million et demi d’euros qu’il a touchée. Proprement hallucinant au regard de l’état dans lequel il a laissé le groupe.
Dans cet océan d’augmentations, il y a heureusement des gens raisonnables. Anne-Claire Taittinger a vu sa rémunération baisser de 1,8% à 72884,5 euros, la palme revenant à Jean-Laurent Bonnafé, le patron de BNP Paribas, qui n’a touché « que » 43750 euros, soit 16% de moins qu’en 2011.
Même s’il y a encore beaucoup de travail, Carrefour semble être enfin sur la voie du redressement. Les prix baissent, les parts de marchés repartent à la hausse, les rémunérations des administrateurs aussi. Si le PDG du groupe, Georges Plassat, est payé en conséquence pour redresser l’entreprise, en revanche, pour les autres administrateurs, qui étaient déjà autour de la table lorsque cela allait mal, on est en droit de se poser la question de savoir à quel titre ils ont été augmentés? Les actionnaires auront tout le loisir de poser la question le 23 avril, lors de l’assemblée générale des actionnaires.
Source : lemonde/pertesetprofits
Note : la rémunération de Monsieur Bazin, pour 1 an représente presque 7 années de boulot pour un smicar. C’est à dire qu’en 7 ans (sans compter d’éventuelles augmentations), M. Bazin aura perçu l’équivalent d’ 1 vie de travail d’esclave du même smicard.
MAIS QU’EST-CE QUI JUSTIFIE ÇA ???