A Chypre : file devant des banques après des rumeurs de nouvelles ponctions
De longues files d’attente se sont formées, vendredi 5 avril, devant certaines banques à Chypre, dont la mutualiste Co-Op, en raison de rumeurs sur de nouvelles ponctions imminentes répandues par SMS, que les autorités ont toutefois promptement démenties.
Seules les deux principales banques du pays, Bank of Cyprus et Laïki, sont directement concernées par la restructuration du secteur bancaire imposée en contrepartie du plan de sauvetage de l’île négocié avec la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international).
Dans le cas de Bank of Cyprus, les dépôts de plus de 100 000 euros pourraient subir une ponction allant jusqu’à 60 % et, dans le cas de Laïki, ils resteront gelés des années avant l’éventuelle restitution d’un solde, une fois cette banque liquidée et ses activités saines confiées à Bank of Cyprus.
Le ministère des finances a assuré vendredi que le protocole d’accord négocié avec la troïka « ne comprend aucune mesure supplémentaire qui implique la mise en œuvre d’une nouvelle ponction sur les dépôts ». « Cette éventualité n’existe pas, pas même à l’état de projet », a martelé le ministère, appelant la population à « ne pas accorder de crédit à des rumeurs infondées qui ont pour seul but de mettre à mal le système financier chypriote ».
« RUMEURS CALOMNIEUSES »
L’institution chargée de superviser les banques mutualistes a également appelé les clients inquiets à ignorer des « rumeurs calomnieuses ». De son côté, la banque centrale a publié un communiqué démentant des informations de presse évoquant une ponction « généralisée » sur les comptes bancaires afin de trouver les fonds pour financer la conversion en actions d’une partie des dépôts de plus de 100 000 euros à la Bank of Cyprus.
Le gouvernement est arrivé mardi à un accord avec la troïka qui ouvre la voie à un prêt de 10 milliards d’euros destiné à sauver l’île de la faillite. Un projet de ponction sur tous les comptes bancaires le 16 mars dans le cadre du plan de sauvetage – une mesure inédite dans l’UE –, avait provoqué un tollé à Chypre comme à l’étranger, et avait finalement été abandonné. Les banques avait ensuite été fermées pendant douze jours pour éviter une fuite massive de capitaux.
SOURCE : LE MONDE