Glissement de terrain au Tibet : les espoirs s’amenuisent

Les secouristes n'ont pu dégager qu'un seul corps depuis vendredi. Ils sont toujours sans nouvelles de 82 mineurs, dans cette zone où ils peinent à acheminer du matériel pour faciliter les recherches, et où leur vie est également en danger.

Quelque 3 500 personnes participaient aux secours pour tenter de retrouver des survivants deux jours après un gigantesque glissement de terrain près d’une mine de cuivre au Tibet qui a enseveli plus de 80 mineurs, mais les espoirs s’amenuisaient, indiquaient, dimanche 31 mars, les médias officiels.

Les sauveteurs sont confrontés à de grande quantité de neige et au mal des montagnes, dans cette région du comté de Maizhokunggar, à l’est de Lhassa, la capitale régionale du Tibet (ouest de la Chine).

Un corps a été dégagé samedi et il reste donc 82 mineurs piégés sous la boue et les décombres, après qu’un pan de terrain de trois kilomètres de long a dévalé une pente dans une zone d’exploitation minière, ensevelissant le camp des mineurs, vendredi matin.

« A MAINS NUES »

« Les sauveteurs conduisent une recherche pied par pied, mais ils ne peuvent toujours pas localiser les mineurs manquant à l’appel », a déclaré Wu Yingjie, vice-secrétaire du comité régional pour le Tibet autonome du parti communiste de Chine, selon des propos rapportés par l’agence officielle Chine Nouvelle. Au regard de l’ampleur du désastre, les chances de survie sont faibles, a ajouté Wu Yingjie.

Les journalistes de Chine Nouvelle décrivaient les sauveteurs creusant « à mains nues » car l’éboulement a bloqué des routes menant à la mine et empêche les engins de passer. Les secours devaient en outre veiller à ne pas être pris dans un second éboulement. Une fracture d’un mètre de large et de 15 mètres de longueur est apparue en haut de la montagne, a indiqué Wu.

« Les deux priorités du moment sont la recherche des personnes ensevelies et l’empêchement d’une nouvelle catastrophe », a-t-il déclaré. Le glissement de terrain s’est produit à 4 600 mètres d’altitude.

PARMI LES PLUS MEURTRIÈRES

Les mineurs travaillaient sur le site, où étaient extraits du cuivre et d’autres métaux, pour une filiale de la compagnie minière China National Gold Group Corporation (CNGG), une des plus grandes entreprises nationales. Les régions montagneuses du Tibet sont sujettes à des glissements de terrains qui peuvent être aggravés par les activités minières.

Ces dernières années, la Chine a découvert d’importantes ressources minières au Tibet, dont des dizaines de millions de tonnes de cuivre, zinc, plomb et des milliards de tonnes de minerais de fer, selon les médias gouvernementaux.

Les mines chinoises sont connues pour être parmi les plus meurtrières au monde, à cause notamment d’une réglementation laxiste et de la corruption. La sécurité est souvent négligée par les directeurs de mines qui cherchent un bénéfice rapide

 

Source : lemonde.fr