Bruit, pollution accidents… Les coûts cachés des voitures représentent 750 euros par an pour chaque Européen !

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AUTOMOBILE – Les «externalités» de l’automobile représenteraient 373 milliards d’euros par an au total…

Les générations futures vont-elles payer cher les voitures que nous conduisons aujourd’hui? Selon une étude de l’université de Dresde (Allemagne) commandée par le groupe Verts-ALE du Parlement européen, nos petits-enfants «subventionnent» déjà le trafic automobile au travers des coûts cachés générés par les voitures. Le département des Sciences des transports de l’université allemande estime ainsi que le bruit, la pollution, l’effet sur le changement climatique et les accidents provoqués par les voitures dans l’Union européenne représentent un coût de 373 milliards d’euros par an, supporté par «d’autres personnes, d’autres régions et d’autres générations» que les automobilistes européens. Cela représente 1.600 euros de coûts par voiture immatriculée en Europe et 750 euros par citoyen européen et par an, en moyenne.

Bénéfice individuel, coût pour la société

Bien sûr, d’un point de vue individuel et immédiat, «les bénéfices excèdent les coûts», rappellent les universitaires. Pouvoir se rendre à son travail, partir en vacances en famille, aller dans des endroits mal desservis par les transports en commun… La voiture est bien souvent nécessaire et ses avantages surpassent les coûts directs d’achat, d’entretien, de carburant ou d’assurances pour l’automobiliste.

Mais du point de vue de la société, les coûts dépassent les bénéfices, assurent les chercheurs. Les «externalités», bien connues des économistes, se chiffreraient en milliards d’euros. Par exemple, si les accidents sont en partie couverts par les assurances, les coûts médicaux, les pertes de production et de vies humaines représenteraient un «coût social» important. Même principe pour le bruit: au-delà de l’installation de murs aux abords de certaines routes, le bruit représente un désagrément qui peut avoir des effets sur la santé , perturber la concentration au travail, troubler le sommeil et provoquer des maladies chroniques qui viennent grever les caisses des systèmes de santé.

Envoyer «des signaux de prix»

Quant à la pollution atmosphérique et à l’effet des voitures sur le changement climatique, personne ne paye pour l’instant les effets sur la santé et les dommages aux bâtiments et à la végétation provoqués par les particules fines et le CO2. En France, les universitaires estiment que les coûts cachés de la pollution, qui seront supportés par les générations futures, représentent entre 5.832 et 20.639 millions d’euros par an.

Les économistes estiment donc que les coûts externes doivent être intégrés dans le prix des transports. «Il n’est nullement question de créer des recettes supplémentaires sur le dos des usagers des transports, écrivent-ils. L’intention est d’envoyer des signaux de prix de manière à ce que tout le monde s’adapte et que personne, espérons-le, n’ait à payer ce prix.» Le développement de technologies moins polluantes et de transports en commun serait aussi un passage obligé pour réduire les externalités de l’automobile.

Audrey Chauvet
Source : 20minutes.fr