Messieurs les Politiques, cessez de diaboliser les médecines douces

En ce moment, dans le silence des “grands” médias, une commission d’enquête parlementaire auditionne des acteurs concernés par le thème “dérives sectaires et santé”. Quatrième enquête touchant la question “sectaire”, un record ! la démarche entretient la psychose répandue par la Miviludes et les associations antisectes. Avec, puisqu’on aborde le secteur de la santé, l’appui du ministère éponyme et du Conseil de l’ordre des médecins. La commission est d’ailleurs composée de nombreux médecins. Jean-Luc Martin-Lagardette, journaliste spécialisé, adresse une lettre ouverte à cette instance. Il attire leur attention sur les risques de partialité et donc de perte de crédibilité qui entacherait leur travail s’ils ne s’ouvraient pas au débat contradictoire et au pluralisme des sources.

 

Lettre ouverte au président, aux vice-présidents et au rapporteur de la commission d´enquête « dérives sectaires et santé »

“Les avis différents et contraires sur cette question sensible, pour nombreux et diversifiés qu’ils soient, ont très rarement accès à l’expression publique. Diabolisés, voire censurés, ils se révèlent très difficiles à entendre quand ils sont enfin exprimés. Mais c’est le propre et la grandeur des démocraties que d’accueillir toutes opinions, si dérangeantes soient-elles, sur un sujet donné.

Cet avertissement est nécessaire car, à la lecture du texte suivant, certains d’entre vous risquent d’être choqués. J’en ai conscience. Aussi me suis-je efforcé d’établir mes interprétations sur des faits et des situations tous vérifiables.

Il ne s´agit nullement pour moi d´attaquer qui que ce soit, ni de critiquer la science ni la médecine, bien au contraire ! Mais j´ai voulu pointer l´abus qui est fait parfois de leur utilisation, que l´on pourrait résumer par « scientisme » et préservation indue des monopoles, au détriment des approches « différentes » (qu´il est légitime de vouloir mieux encadrer).

 

Nous assistons en fait à l’émergence d’un nouveau rapport au corps dans lequel le lien avec l’esprit est primordial et trop peu – ou maladroitement – exploré par les instances officielles. La naissance de ce paradigme mériterait d’être abordé avec rationalité et méthode, sans passion, et avec un esprit d’ouverture qui a trop souvent manqué jusqu’ici.

En fichiers joints, je vous adresse donc une préface et le sommaire d´un recueil d´articles parus (que j´ai écrits en tant que journaliste ou sur mon blog) depuis quelques années sur le thème des “dérives sectaires” en lien avec la santé. Montrant comment une politique discriminatoire est engagée en France contre les médecines douces, le naturel et la spiritualité, ces textes justifient l´intérêt que vous pourriez porter à me lire ou m´entendre sur ces questions, dans la perspective d´une gestion plus équilibrée et plus productive du dossier.” Voir le texte ci-dessous “La France, pays des Lumières et des droits de l’homme, mène une politique discriminatoire envers toute une série d’approches “différentes”, qu’elles soient spirituelles, thérapeutiques, écologiques ou éducatives. La France est un des rares pays, dans le monde occidental, à dépenser des dizaines de millions d’euros pour stigmatiser et tourmenter y compris militairement des groupes de prière ou de méditation, à dresser des listes de noi

 

res d’associations qualifiées de “sectes” pour l’occasion, à discriminer nombre d’approches naturelles (graines, plantes, huiles, naturopathie, etc.) au nom du savoir “scientifique”, à dénoncer des figures du développement personnel, à radier des médecins (dont aucun patient ne se plaint) pour cause de « charlatanisme » et ainsi de suite.

La très légitime vigilance à l’égard des risques sectaires cache souvent une politique, inspirée par quelques lobbies, qui fuit le débat contradictoire et va jusqu’à inventer des dangers pour justifier sa répression. Les “grands médias” cautionnent aveuglément ces abus si bien que le public n’a aucun moyen, si ce n’est internet ou l’édition, de s’informer en vérité.

Une guerre invisible

Une guerre invisible est menée dans notre pays, dans le silence et avec la complicité des “grands médias”, contre les voies spirituelles et thérapeutiques “différentes”, à l’encontre des besoins d’une majorité de Français aspirant à une médecine plus attentionnée et plus humaine. Prétextant qu’elles manipulent les esprits et vident les portefeuilles, qu’elles détournent les malades de la médecine conventionnelle, les instigateurs de cette campagne organisée administrativement et juridiquement n’hésitent pas à employer les grands moyens pour dénigrer, discréditer et briser ces démarches : calomnies, accusations sans preuve, condamnations sans débat, descentes de gendarmerie, etc.

 

Ce qui devient un « ordre sanitaire » peut mobiliser la force publique et même faire voter des lois spécifiques, comme la fameuse loi About-Picard qui reste inutilisée tant elle est inapplicable. Ou comme la loi sur la sévérisation des sanctions contre les réfractaires vaccinaux. Elle aussi restée sans effet.

Les mouvements “différents” sont qualifiés de “sectes” et leurs animateurs appelés “gourous”. Ils sont accusés d’infiltrer tout le corps social et de s’attaquer aux faibles pour les détrousser avec des techniques psychologiques tellement diaboliques que même le pouvoir ne veut pas discuter avec eux, de peur de se laisser hypnotiser…

La politique “antisecte” est menée par quelques organismes militants financés par l’argent public. Ils se nomment principalement la Miviludes, l’Unadfi, le CCMM et le Gemppi, et n’ont aucune base populaire. Ils ont aussi des fidèles relais au Conseil de l’ordre des médecins et au ministère de la santé. Ils sont assurés que leur moindre rapport, le moindre communiqué qu’ils publient, sont repris les yeux fermés, dès qu’il s’agit de “dérives sectaires”, par les médias.

 

“Médecine douce = dérive sectaire et charlatanisme”

Ils ont réussi à faire croire au grand public qu’il est terriblement menacé par toutes ces approches “différentes”. L’exemple le plus frappant se trouve dans le domaine médical. Il suffit d’un mail adressé à un conseil de l’ordre des médecins pour obtenir la radiation d’un médecin, si l’on prend soin dans ce courrier de dénoncer des pratiques “sectaires”, ou simplement “non éprouvées par la science”.

Même si le médecin a plus de 40 ans de bons et loyaux services, même s’il a toujours bénéficié de l’estime de tous ses malades, même si aucun d’eux n’a jamais porté plainte contre lui, même si aucun décès ni le moindre dol n’a pu lui être reproché, s’il a le malheur d’utiliser, en plus de son arsenal classique, l’homéopathie ou, pire, la radiesthésie, il peut être dénoncé à tout moment et radié par le Conseil de l’ordre pour “charlatanisme”. Toutes les approches intuitives, qui accompagnent le savoir scientifique du praticien, sont désormais abusivement considérées comme charlatanesques.

 

Les exemples sont légions.

Loin de nier qu’il puisse exister des dérives dommageables au sein de certaines minorités, notre analyse est que le problème des “sectes” masque en fait une résistance face à l’émergence d’un nouveau paradigme. Il s’agit d’une guerre menée, sous prétexte de scientificité, par les défenseurs de certains monopoles (notamment celui de la santé) et les tenants du matérialisme (corps conçu seulement comme une mécanique sophistiquée), d’une part, et, d’autre part, de

s tenants d’une réalité plus sensible difficilement mesurable, d’un lien invisible (écologique ou spirituel) de chacun de nous avec le monde. Les premiers ont le pouvoir et la force. Et ils veulent empêcher les seconds d’avoir voix au chapitre. Ils attribuent des intentions frauduleuses à toute personne qui croit à une dimension sensible, vibratoire, énergétique, spirituelle à l’œuvre dans nos vies concrètes. Ils dénient aux professionnels, et notamment à ceux de la santé, le droit de tenir compte, grâce à leur intuition ou telle démarche traditionnelle ou innovante, de cette autre dimension. Avec un argument définitif : “Ce n’est pas vérifié scientifiquement !”

L’argument de l’a “médecine basée sur les preuves”

 

Le sommet de cette entreprise de négation de la dimension invisible et non mesurable est la dérive que connaît la notion d’Evidence Based Medecine (EBM), la médecine basée sur les preuves.

Comme l’explique très clairement Élie Azria, gynécologue obstétricien, dans un article intitulé « L’humain face à la standardisation du soin médical », paru sur laviedesidees.fr en juin 2012 : “À l’origine conçue pour éclairer les médecins dans leurs prises de décision, l’EBM est devenue, en Amérique du Nord comme ailleurs, une méthode de gestion des risques contribuant à la standardisation de la pratique médicale et à la déshumanisation de la relation entre soigné et soignant”.

Cette méthode a vu le jour à son départ, au début des années 1990, pour répondre à la difficulté de choisir les connaissances les plus pertinentes pour le soin d’un individu. Conçue par des épidémiologistes de l’université Mc Master dans l’Ontario, l’EBM “allait s’imposer auprès des soignants et prétendre au statut de nouveau standard de la pratique du soin.

Ses auteurs et promoteurs la définissaient comme « une façon rigoureuse, consciencieuse et judicieuse d’utiliser les preuves les plus récentes et de plus haut niveau pour les décisions concernant le soin d’un individu ». Les soignants étaient progressivement conduits vers une médecine de plus en plus procédurale, à savoir une pratique du soin de plus en plus encadrée par des protocoles. Il s’agissait de répondre à une volonté explicite des autorités de tutelle et des organismes assureurs, publics ou privés, de rationaliser les pratiques médicales par le biais de leur standardisation”.

 

Pourtant, malgré les avancées considérables qu’a connues la recherche clinique, “l’incertitude du soignant devant son patient persiste et ne peut que persister. (…) En privilégiant, aux dépens du malade, la maladie, définie selon des critères nosographiques bien précis, on oublie toute la contingence, la complexité et la singularité que l’homme introduit par sa façon de vivre la maladie, de sa tolérance aux traitements, voire de ses préférences. C’est un malade vidé de son humanité et envisagé davantage selon son acception épidémiologique que comme un individu qui est ainsi soigné”.

Le lien corps/esprit

C’est pour réagir à la déshumanisation de la médecine, à ce “scientisme”, que sont apparues toutes ces formes différentes de traiter l’individu, le plus souvent dans sa globalité et en tenant mieux compte du lien corps/esprit (cf. la psychosomatique). C’est le domaine des médecines non conventionnelles, dites aussi médecines douces.

La plupart des médecins qui sont pourchassés par la puissance publique, à l’exception de quelques escrocs bien réels mais extrêmement minoritaires, sont des médecins que l’on vient voir parce que l’on fuit un corps médical déshumanisé qui considère nos corps comme des mécaniques, que l’on ressent trop proche des lobbies pharmaceutiques et trop impliqué dans des scandales sanitaires qui ont causé la mort de centaines de personnes.

On ne possède pas de chiffres concernant les victimes dues au charlatanisme. Les cas étant chaque fois fortement médiatisés, on peut penser qu’elles sont extrêmement rares. En tout cas, immensément moins nombreuses que celles occasionnées par le fonctionnement du système conventionnel : plus de 34 000 morts chaque année dues aux e

ffets pervers des médicaments trop largement prescrits – et dont personne ne parle. À quoi il faut ajouter les maladies nosocomiales (plus de 4 200 morts par an) et les erreurs médicales (10 000 morts par an). Ces médecins-là, pour la plupart, dans les bras de qui meurent des dizaines de milliers de gens, continuent d’exercer sans être inquiétés. Alors qu’on radie un médecin homéopathe ou anthroposophe pour le seul “risque” (même pas un préjudice constaté) qu’il ferait courir à ses patients et alors que ce médecin soigne le plus souvent les patients qui n’ont pas eu de réponses satisfaisantes avec la médecine “normale”…
Pas étonnant que le public soit à la recherche de voies plus douces et plus respectueuses de leur sensibilité et de leurs besoins.

La peur du débat contradictoire

Pourtant, l’ordre sanitaire prétend que ces voies, qui se veulent pour la plupart complémentaires et non alternatives, détournent les patients des normes seules efficaces et occasionnent des “pertes de chance” d’être correctement soignés ! Comme nous l’avons entendu souvent tout au cours de notre parcours journalistique : on finit par avoir le sentiment que le pouvoir préfère des patients morts dans les normes et selon les protocoles que guéris par des voies non validées par la science…

On laisse tranquilles les médecins qui ont prescrit le Médiator, qui a causé des centaines de morts, et on radie des médecins qui “risqueraient” de nuire à leurs patients parce qu’ils utilisent, en plus des techniques conventionnelles, des méthodes intuitives, alors qu’ils n’ont causé aucun dégât en des dizaines d’années d’exercice !

Ce “système”, qui n’affronte jamais le débat contradictoire, finit par ressembler à une normalisation, à une “pensée unique”, qui veut diriger nos vies et commander la façon dont nous devons gérer notre santé et plus généralement notre existence.

La “science”, au risque d’apparaître comme “scientisme”, ne doit pas devenir une religion à laquelle il faudrait sacrifier des “hérétiques”. La “science” ne sait pas tout. Elle ignore si ce monde, et en particulier l’homme, a un sens. Elle est incapable de prouver aussi bien l’existence que l’inexistence de Dieu. L’existence ou l’inexistence de l’âme. Tous ces guérisseurs, ces “mages”, ces shamans, ces inspirés contre lesquels elle morigène ne sont pas forcément malveillants. Certes, il faut rester vigilant. Mais il est dangereux et injuste de stigmatiser tous ceux qui empruntent des chemins de la connaissance non encore balisés.

La particularité absolue de chaque individu

Car au fond, ce qui est ici en jeu, c’est la particularité absolue de chaque individu, son prix infini. Aucune feuille ne ressemble exactement à une autre. Aucun individu ne peut ni ne doit être soigné comme s’il était interchangeable avec un autre. Chacun mérite qu’on prenne le temps de le connaître, de le comprendre pour adapter les réponses à ses maux. Les protocoles sont utiles comme guides, non comme règles absolues hors desquelles tout est crime. Nous ne cherchons pas à dénigrer ni même critiquer ces instances. Nous voulons alerter l’opinion sur ces dérives que tous les gouvernements, de droite comme de gauche, ont entretenue dans l’ignorance de la population, les médias ne faisant pas leur travail, ce qui est facile à prouver.

Nous souhaitons que cette question des “sectes”, des “dérives sectaires” et du “charlatanisme”, soit revue dans un climat plus apaisé, avec beaucoup moins de sensationnel, d’émotionnel et de procès d’intention ; avec beaucoup plus de factuel, de rationnel, de méthode et d’échanges contradictoires.

Car une des constantes majeures de la politique menée par les pouvoirs publics et leurs alliés a été (jusqu’à ce jour) le refus obstiné d’écouter toutes les sources pertinentes, d’organiser des débats contradictoires, où le cœur des discussions serait les faits eux-mêmes et non les rumeurs, calomnies et fantasmes habituellement véhiculés : “La liberté d´opinion est une farce si l´information sur les faits n´est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l´objet du débat” (La Crise de la culture (1968), Vérité et politique, Hannah Arendt).

Nous approuvons l’existence en France d’une politique de vigilance à l’égard des possibles charlatans de tous bords, mais cette politique doit être scientifiquement fondée, rationnelle, démocratiquement juste, transparente, contradictoire, contestable (on doit pouvoir lui demander des comptes) et surtout dépourvue de conflit d’intérêt.

Des exemples à l’étranger (Québec, Suisse, Grande-Bretagne…) montre que cela est possible de façon apaisée, constructive, dans le respect des droits de chacun.
Rien que cela ferait de la France à nouveau une championne des droits de l’homme.”
Jean-Luc Martin-Lagardette
06 02 2013

Source: www.votre-sante.com

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