Qui a dit OGM ?

La parole, maintenant, à Adrien.

Voici une offre d’emploi dénichée récemment sur internet :

« Description de l’emploi Manpower CARCASSONNE recherche pour son client, un groupe international dans le secteur de l’agriculture, un ouvrier agricole H/F dans le cadre de leur activité saisonnière. Société consacrée à l’agriculture, leurs innovations et leurs technologie aident les agriculteurs du monde entier à produire plus en préservant plus. Aidant les agriculteurs à réussir de manière durable, en produisant une alimentation humaine et animale plus saine et des fibres textiles, tout en réduisant l’impact sur notre environnement. Vos principales tâches : – Binage, – Effeuillage, – Epuration de plants de colza, Vous travaillerez sous tunnel (chaleur/humidité) et dans les champs (pluie). Travail en journée. 9,43 € de l’heure sur une base de 35h00 semaine. Vous ne devrez pas être allergique aux piqûres d’abeilles et au pollen. Le permis B est obligatoire. Merci de nous envoyer vos candidatures par mail. Dans le cadre de sa politique diversité, Manpower étudie, à compétences égales, toutes candidatures dont celles de personnes en situation de handicap. Entreprise et contacts Entreprise : Manpower Type de recruteur : Agence d’intérim Ville : Trebes Pays : France Lieu : 11 Aude Métier : Agriculture / Horticulture / Sylviculture / Viticulture »

Et quand, dans le doute, je tape « Trebes OGM » sur Google, j’apprends que Monsanto y est implanté depuis peu. Ce serait donc ça, la fameuse « société consacrée à l’agriculture, [dont les] innovations et [les] technologies aident les agriculteurs du monde entier à produire plus en préservant plus » ? Quelle blague !

Quoiqu’il en soit, les chers semenciers n’ont pas trouvé nécessaire que leur nom apparaisse publiquement, comme si les candidats potentiels pouvaient – ô défiance stérile ! – renâcler à l’idée de travailler dans le développement de la filière OGM. Mieux encore, ils n’ont pas jugé bon de leur épargner un autoportrait passablement elliptique et suintant la langue de bois : on les sentirait presque sur la défensive. Et ils nous signifient en prime que les abeilles n’ont rien contre l’industrie agrochimique, étant donné que certaines d’entre elles ont élu domicile dans leurs champs, c’est-y pas mignon ? Bref, on dirait bien que ces messieurs ont du mal à assumer leurs exactions. Étonnant, non ?

Mais réjouissez-vous, amis chômeurs et précaires de tous poils, car même en ces temps de crise et d’austérité, il est des secteurs qui, tout en affichant une discrétion qu’on pourrait prendre pour de l’humilité, restent prospères et pourvoyeurs d’emploi ! Mouhaha !
Adrien.

 

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