DETOX-Les dessous toxiques de la mode
Comment Greenpeace fait bouger les géants de la mode Zara, Levi’s, H&M, Esprit … ont entendu l’appel...
Au cours du mois d’avril 2012, les équipes de Greenpeace ont acheté des vêtements de 20 grandes marques du prêt-à-porter et les ont analysés. Les tests en laboratoire ont révélé que de nombreux vêtements contenaient des ethoxylates de nonylphénol. Cette substance toxique se dégrade en un composé encore plus dangereux, qui est aussi un perturbateur endocrinien.
Les risques directs pour la santé de ceux qui portent ces vêtements ne sont pas avérés aux niveaux de concentration détectés. Cependant, lorsqu’elles sont libérées dans l’environnement, ces substances chimiques ont de nombreuses répercussions sur la santé humaine et sur d’autres organismes. « Les marques doivent donc cesser d’utiliser ces produits dangereux et les remplacer par des substituts plus sûrs » estime Greenpeace.
Grâce à cette campagne internationale, de plus en plus de grands acteurs de la mode esquissent un mouvement vers une mode sans toxiques. Levi’s, Zara, H&M, M&S, Li-Ning, Esprit et les marques de sport (Puma, Adidas, Lacoste, Nike … La Detox gagne du terrain, grâce à la mobilisation des consommateurs ! Aujourd’hui plus que jamais, les marques restées en arrière doivent rejoindre le mouvement.Calvin Klein, Gap, ou Victoria’s Secret font partie de ces retardataires qui doivent s’affranchir de leur addiction aux produits toxiques.
Onze produits chimiques dangereux qui devraient être éliminé
Voici une liste prioritaire, dressée par Greenpeace) des produits chimiques dangereux que des champions en puissance pour un avenir sans substances chimiques toxiques doivent éliminer.
Alkylphenols : Les composés alkylphénoliques fréquemment utilisés comprennent les nonylphénols (NP), les octylphénols et leurs éthoxylates, notamment les éthoxylates de nonylphénols. Les NP sont largement utilisés dans l’industrie textile pour les procédés de nettoyage et de teinture. Ils sont toxiques pour la vie aquatique, persistent dans l’environnement et peuvent s’accumuler dans les tissus corporels et sont susceptibles de biomagnification [augmentation de la concentration dans la chaîne alimentaire [1]). Leur similitude avec les hormones œstrogènes naturelles peut perturber le développement sexuel de certains organismes [2], entraînant tout particulièrement la féminisation des poissons [3].
Les NP sont fortement réglementés en Europe et, depuis 2005, il existe à l’échelle de l’UE une interdiction de leurs principales applications [4].
Phthalates : Les phthalates constituent un groupe de produits chimiques essentiellement utilisés pour assouplir le PVC (le chlorure de polyvinyle). Dans l’industrie textile, ils sont utilisés dans le cuir artificiel, le caoutchouc et le PVC ainsi que dans certaines teintures. Il existe des préoccupations sur la toxicité des phthalates tels que le DEHP (phtalate de di-2-éthylhexyle), qui est toxique pour la reproduction chez les mammifères vu qu’il peut interférer avec le développement des testicules au début de la vie [5].
Les phthalates DEHP et DBP (phthalate de dibutyle) sont classés comme étant « toxiques pour la reproduction » en Europe [6].
Agents ignifuges bromés ou chlorés : De nombreux agents ignifuges bromés (BFR) sont des produits chimiques persistants et bioaccumulables qui sont aujourd’hui présents dans l’environnement. Les polybromodiphényléthers (PBDE) sont l’un des groupes de BFR les plus communs et ont été utilisés pour ignifuger un large éventail de matériaux dont les textiles.
Certains PBDE sont susceptibles d’interférer avec les systèmes hormonaux intervenant dans la croissance et le développement sexuel [7]. En vertu de la législation de l’UE, l’usage de certains types de PBDE est étroitement limité20 et un PBDE a été repris comme « substance dangereuse prioritaire » dans le cadre de la législation européenne sur l’eau [8], qui exige que des mesures soient prises pour éliminer sa pollution des eaux de surface [9].
Colorants azoïques : Les colorants azoïques sont l’un des principaux types de colorant utilisé par l’industrie textile. Toutefois, certains colorants azoïques subissent une dégradation en cours d’utilisation et libèrent des substances chimiques baptisées amines aromatiques, dont certaines sont cancérigènes [10]. L’UE a interdit l’usage des colorants azoïques qui libèrent des amines cancérigènes dans tout textile qui entre en contact avec la peau humaine [11].
Composés organostanniques : Les composés organostanniques sont utilisés dans les biocides et en tant qu’agents antifongiques dans un éventail de produits de consommation. Dans l’industrie textile, ils ont été utilisés dans des produits tels que les chaussettes, les chaussures et les vêtements de sport afin de prévenir l’odeur causée par la décomposition de la transpiration.
L’un des composés organostanniques les plus connus est le tributylétain (TBT). L’une de ses principales utilisations était son emploi dans les peintures antisalissures pour les navires, jusqu’à ce qu’apparaissent des preuves de sa persistance dans l’environnement, son accumulation dans l’organisme et sa capacité à affecter les systèmes immunitaire et reproducteur [12]. Son emploi en tant que peinture antisalissure est aujourd’hui largement interdit. Le TBT a également été utilisé dans les textiles.
Le TBT est repris comme « substance dangereuse prioritaire » dans le cadre de règlements de l’UE exigeant que des mesures soient prises pour éliminer sa pollution des eaux de surface en Europe [13]. De juillet 2010 à janvier 2012, les produits (y compris les produits de consommation) contenant plus de 0,1% de certains types de composés organostanniques seront interdits dans l’UE [14].
Produits chimiques perforés : Les produits chimiques perfluorés (PFC) sont des produits chimiques artificiels largement utilisés par l’industrie pour leurs propriétés antiadhésives et hydrofuges. Dans l’industrie textile, ils sont utilisés pour rendre les produits textiles et du cuir à la fois imperméables et antitaches.
Les études montrent que de nombreux PFC persistent dans l’environnement, peuvent s’accumuler dans les tissus corporels et sont [susceptibles de biomagnification (augmentation du taux) dans la chaîne alimentaire [15] [16]. Une fois dans l’organisme, il a été démontré que certains affectent le foie tout en agissant en tant que perturbateurs endocriniens, modifiant les taux de croissance et les hormones de la reproduction. [17] [18].
Le plus connu des PFC est le sulfonate de perfluorooctane (SPFO), un composé hautement résistant à la dégradation ; il est supposé persister très longtemps dans l’environnement [19]. Le PFOS est l’un des « polluants organiques persistants » soumis à une restriction mondiale en vertu de la Convention de Stockholm, un traité mondial pour la protection de la santé humaine et de l’environnement, et le PFOS est également interdit en Europe [20] et au Canada [21] pour certains usages.
Chlorobenzènes : Les chlorobenzènes sont des substances chimiques persistantes et bioaccumulables, qui ont servi de solvants et de biocides, dans la fabrication de teintures et en tant qu’intermédiaires chimiques. Les effets de l’exposition dépendent du type de chlorobenzène ; toutefois, ils affectent généralement le foie, la thyroïde et le système nerveux central. L’hexachlorobenzène (HCB), la substance chimique la plus toxique et la plus persistante de ce groupe, est également un perturbateur endocrinien [22].
Dans l’UE, le pentachlorobenzène et l’HCB sont classés comme « substances dangereuses prioritaires » dans le cadre de règlements exigeant que des mesures soient prises pour éliminer leur pollution des eaux de surface en Europe [23]. Ils sont également repris comme « polluants organiques persistants » soumis à une restriction mondiale en vertu de la Convention de Stockholm et, conformément à cette restriction, ils sont interdits ou font l’objet d’un calendrier de réduction et enfin d’élimination en Europe [24].
Solvants chlorés : Les solvants chlorés – tels que le trichloroéthane (TCE) – sont utilisés par les fabricants de textiles pour dissoudre d’autres substances durant la fabrication et nettoyer les tissus.
Le TCE est une substance appauvrissant la couche d’ozone qui peut persister dans l’environnement. Elle est également connue pour affecter le système nerveux central, le foie et les reins [25]. Depuis 2008, l’UE a sévèrement limité l’usage du TCE tant dans les produits que dans le nettoyage de tissus [26].
Chlorophénols : Les chlorophénols constituent un groupe de produits chimiques utilisés comme biocides dans un large éventail d’applications, des pesticides aux agents de protection du bois et aux textiles.
Le pentachlorophénol (PCP) et ses dérivés sont utilisés comme biocides dans l’industrie textile. Le PCP est hautement toxique pour les humains et peut affecter de nombreux organes du corps. Il est hautement toxique pour les organismes aquatiques [27]. L’UE a interdit la production de produits contenant du PCP en 1991 et limite à présent fortement la vente et l’usage de tous les produits qui contiennent cette substance chimique [28].
Paraffines chlorées à chaîne courte : Les parrafines chlorées à chaîne courte (PCCC) sont utilisées dans l’industrie textile comme agents ignifuges et agents de finissage ou d’apprêt pour le cuir et les textiles. Elles sont hautement toxiques pour les organismes aquatiques, ne se décomposent pas facilement dans l’environnement et ont un fort potentiel d’accumulation dans les organismes vivants [29]. Leur usage est limité à certaines applications dans l’UE depuis 2004 [30].
Métaux lourds : cadmium, plomb, mercure et chrome (VI) : Les métaux lourds tels que le cadmium, le plomb et le mercure ont été utilisés dans certaines teintures et pigments employés pour les textiles. Ces métaux peuvent s’accumuler dans l’organisme au fil du temps et sont hautement toxiques, avec des effets irréversibles dont une atteinte au système nerveux (plomb et mercure) ou aux reins (cadmium). Le cadmium est également connu pour être cancérigène [31].
Les usages du chrome (VI) incluent certains procédés textiles et le tannage du cuir [32] est hautement toxique, même à de faibles concentrations, y compris pour de nombreux organismes aquatiques [33].
Dans l’UE, le cadmium, le mercure et le plomb ont été classés en tant que « substances dangereuses prioritaires » dans le cadre de règlements exigeant que des mesures soient prises pour éliminer leur pollution des eaux de surface en Europe [34]. L’usage du cadmium, du mercure et du plomb a été sévèrement limité en Europe pour un certain temps, y compris certains usages spécifiques du mercure et du cadmium dans les textiles.
- Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’intégralité du rapport de Greenpeace en anglais ou son résumé en français.
Zara a entendu l’appel à une mode sans toxiques !
Zara, premier vendeur mondial de vêtements, a pris le 28 novembre dernier l’engagement d’exclure l’ensemble des substances chimiques dangereuses de sa chaîne de production. « Cette victoire arrive après 8 jours de pression publique. Elle appartient aux fashion addicts, aux militants, aux citoyens… » explique Greenpeace.
Les équipes de Greenpeace avaient engagé le dialogue avec Zara (et les autres marques du groupe Inditex), en 2011, afin de pousser la marque à éliminer les produits chimiques dangereux de sa chaîne de production et de ses vêtements… C’est donc en novembre 2012 (seulement !) que le géant de la “fast fashion” a enfin saisi l’urgence de résoudre le problème… Après une forte mobilisation : dans une douzaine de langues, de cent façons différentes, le web social s’est mobilisé pour avoir des réponses et appeler Zara à s’engager de manière ambitieuse. Greenpeace a aussi organisé fin novembre des actions de sensibilisation devant des magasins Zara dans une vingtaine de pays dans le monde. Plus de 700 militants étaient présents au rendez-vous. En France, les militants de Greenpeace étaient mobilisés devant les magasins Zara de 19 villes.
Zara s’engage à renforcer l’application de sa politique d’interdiction des APEO(dont les nonylphénols mis en évidence dans les tests effectués par Greenpeace). La marque propose aussi un calendrier d’élimination à court terme des substances chimiques les plus dangereuses comme les PFC (perfluorochlorures) et les colorants azoïques (susceptibles de se dégrader en amines aromatiques cancérigènes).
Cet engagement est une bonne nouvelle pour l’environnement
Mais c’est également une avancée majeure du droit d’information du public. Zara annonce ainsi que d’ici fin 2013, au moins 100 de ses fournisseurs des pays du sud (dont 40 situés en Chine), rendront publiques les données relatives à leurs rejets de produits dangereux dans l’environnement. Ces données publiques détailleront les chiffres produit par produit, usine par usine, année après année.
Greenpeace salue l’engagement pris par Zara de se désintoxiquer
La marque espagnole est leader de son marché : désormais les autres marques n’auront plus aucune excuse pour ne pas assainir leur chaine de production et proposer une mode sans toxiques.
215 409 personnes ont fait réagir Levi’s !
Tout a commencé avec la publication du rapport, qui met en lumière les connexions entre la marque Levi’s et des usines de confections responsables de rejets polluants dans les rivières mexicaines.
Alors que le rapport était relayé dans le monde entier, 17 militants ont déployé une banderole géante de 110 mètres de long représentant une gigantesque flèche pointant l’une des usines en cause.
Cette flèche pointée sur les responsables a lancé un large mouvement “Detox Levi’s” dans le monde entier, demandant à la marque de jeans d’agir concrètement et de manière responsable pour nettoyer sa chaîne de production.
De Copenhague à Vienne, des États-Unis à l’Espagne en passant, bien sûr, par Paris, et en allant jusqu’à Taipei, Toronto et Johannesburg ce sont plus de 700 militants, dans 80 villes, qui se sont mobilisés devant des LeviStore. Mais surtout, en 8 jours, plus de 210 000 personnes ont rejoint le mouvement “Detox Levi’s”, interpellant la marque sur le net.
Ainsi, le 13 décembre, la célèbre marque de jeans, a (enfin) présenté des engagements pour entrer en Detox en éliminant le rejet des produits chimiques dangereux de sa chaîne de production d’ici 2020.
Dans sa prise de position, Levi’s annonce qu’il demandera à ses fournisseurs (qui détiennent chacun de nombreuses usines) en Chine, au Mexique et ailleurs dans le monde, de publier leurs données en matière de pollution et ce, dès la fin Juin 2013. Cette demande sera étendue à 25 autres fournisseurs à fin 2013 … Les riverains qui vivent à proximité de ces usines auront enfin accès à ces informations cruciales sur les rejets qui les concernent.
« Levi’s rejoint enfin le rang des leaders, en s’engageant à utiliser des produits alternatifs, non toxiques. Une date à marquer d’une pierre blanche pour la marque … Mais surtout et avant tout pour les populations concernées par ces pollutions ! »considère Greenpeace qui poursuit cette campagne auprès des marques encore récalcitrantes…
[1] ensen A & Leffers H (2008). “Emerging endocrine disrupters : perfluoroalkyated substances”, International Journal of Andrology, vol 31, pp161-169.
[2] Baughman GL & Weber EJ (1994). Transformation of dyes and related compounds in anoxic sediment : Kinetics and products. Environmental Science & Technology 28 : 267-276.
[3] Novotný C, Dias N, Kapanen A, Malachová K, Vándrovcová M, Itävaara M & Lima N (2006). Comparative use of bacterial, algal and protozoan tests to study toxicity of azo- and anthraquinone dyes. Chemosphere 63 : 1436–1442.
[4] Novotný et al (2006) op cit.
[5] Sendelbach LE (1989). A review of the toxicity and carcinogenicity of anthraquinone derivatives. Toxicology 57 : 227-240.
[6] Wei Y, Han I-K, Hu M, Shao M, Zhang J & Tang X (2010). Personal exposure to particulate PAHs and anthraquinone and oxidative DNA damages in humans. Chemosphere 81 : 1280-1285] et leur usage est limité. En vertu de ka législation REACH de l’UE, les phthalates DEHP, BBP (phthalate de benzyle et de butyle) et DBP devraient être interdits d’ici 2015 [[Brigden K et al (2011) op cit.
[7] Gregory P (2007). “Toxicology of textile dyes”, Chapter 3 in Christie, R. (ed.) Environmental aspects of textile dyeing, Woodhead Publishing.
[8] Commission Regulation (EC) No 552/2009 of 22 June 2009, op cit (REACH). Existing restrictions set out in the Marketing and Use Directive (76/769/EEC) were carried over to REACH. Directive 76/769/EEC was repealed on 1 June 2009. Azocolourants were previously restricted under the EU (2002) Directive 2002/61/EC of the European Parliament and of the Council of 19 July 2002 amending for the nineteenth time Council Directive 76/769/EEC relating to restrictions on the marketing and use of certain dangerous substances and preparations (azocolourants), Official Journal L 243, 11.09.2002, pp15-18.
[9] Pinheiro HM, Touraud E & Thomas O (2004). Aromatic amines from azo dye reduction : status review with emphasis on direct UV spectrophotometric detection in textile industry wastewaters. Dyes and Pigments 61() : 121-139.
[10] Dom N, Knapen D, Benoot D, Nobels I & Blust R (2010). Aquatic multi-species acute toxicity of (chlorinated) anilines : Experimental versus predicted data. Chemosphere 81(2) : 177-186.
[11] Since 1991, all PCP-containing products sold and used in the EU have been imported (EU production was banned under Directive 76/769/EEC). Now entry number 22 of Annex 17 of the EU chemical law REACH prohibits the marketing and use in the EU of PCP and its salts and esters in products in a concentration equal to or greater than 0.1 per cent. Commission Regulation (EC) No 552/2009 of 22 June 2009, op cit. (REACH).
[12] OSPAR (2004). Pentachlorophenol, OSPAR Priority Substances Series 2001, updated 2004, OSPAR Convention for the Protection of the Marine Environment of the North-East Atlantic, OSPAR Commission, London, ISBN 0-946956-74 : 31 pp.http://www.ospar.org/documents/dbas….
[13] Use of TCE is restricted via Entry 34 of Annex 17 of the EU chemical law (Regulation (EC) No 1907/2006 concerning the Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals (REACH)) to concentrations equal to or greater than 0.1 per cent by weight of product for sale to the general public and in diffusive applications such as surface cleaning and cleaning of fabrics. Commission Regulation (EC) No 552/2009 of 22 June 2009 (REACH) op.cit.
[14] Agency for Toxic Substances and Disease Registry (1989) Toxicological profiles for 1,1,2-trichloroethane, United States Public Health Service, Agency for Toxic Substances and Disease Registry, December 1989.
[15] ATSDR (2004) Toxicological profile for copper, United States Public Health Service, Agency for Toxic Substances and Disease Registry, September 2004.
[16] Toxicological profiles for 1,1,1-trichloroethane, United States Public Health Service, Agency for Toxic Substances and Disease Registry, July 2006.
[17] ATSDR (2005) Toxicological profile for nickel. Agency for Toxic Substances and Disease Registry, US Public Health Service, August 2005.
[18] ATSDR (2008b) Toxicological profile for chromium, United States Public Health Service, Agency for Toxic Substances and Disease Registry, September 2008.
[19] Comber SDW, Merrington G, Sturdy L, Delbeke K, van Assche F (2008). Copper and zinc water quality standards under the EU Water Framework Directive : The use of a tiered approach to estimate the levels of failure. Science of the Total Environment 403(1-3) : 12-22.
[20] Guangdong Province (2001). Guangdong Provincial Water Pollutant Emission Limit, DB4426-2001. http://www.gdepb.gov.cn/hjbz/dfbz/2….
[21] MEP (1992). GB 4287-92, the Discharge Standard of Water Pollutants for Dyeing and Finishing of Textile Industry, Ministry of Environmental Protection (MEP), The People’s Republic of China. http://english.mep.gov.cn/standards….
[22] ATSDR (2008b). Toxicological profile for chromium, United States Public Health Service, Agency for Toxic Substances and Disease Registry, September 2008.
[23] IPPC (2003). Reference document on best available techniques for the textiles industry, Integrated Pollution Prevention and Control (IPPC), European Commission.
[24] ATSDR (2008b) op cit.
[25] IPPC (2003) op cit.
[26] ATSDR (2008) op cit.
[27] DeLaune RD, Patrick WH & Guo T (1998). The redox-pH chemistry of chromium in water and sediment. In Allen HE, Garrison AW, Luther GW, eds, Metals in Surface Waters. Ann Arbor, USA. ISBN:1575040875 : 262 pp.
[28] Lin C-J (2002). The chemical transformations of chromium in natural waters – A model study. Water air and soil pollution 139 (1-4) : 137-158.
[29] ATSDR (2008b) op cit.
[30] Salomons W & Forstner U (1984). Metals in the hydrocycle. Springer-Verlag, Berlin, Heidelberg, New York, Tokyo, ISBN 3540127550.
[31] Baral A, Engelken R, Stephens W, Farris J & Hannigan R (2006). Evaluation of aquatic toxicities of chromium and chromium-containing effluents in reference to chromium electroplating industries. Archives of Environmental Contamination and Toxicology 50(4) : 496-502.
[32] IARC (1990). Chromium and chromium compounds. In : International Agency for Research on Cancer (IARC) monographs on the evaluation of the carcinogenic risk of chemicals to humans. Volume 49 ; Chromium, Nickel and Welding. ISBN 9283212495.
[33] Guangdong Province (2001). Guangdong Provincial Water Pollutant Emission Limit, DB4426-2001. http://www.gdepb.gov.cn/hjbz/dfbz/2….
[34] MEP (1998). Integrated Wastewater Discharge Standard (GB8978-1996). Ministry of Environmental Protection (MEP), The People’s Republic of China.http://www.es.org.cn/download/18-1.pdf (Chinese).http://english.mep.gov.cn/standards…environment/Discharge_standard/200710/t20071024_111803.htm (English introduction).