Climat : le Qatar propose un compromis au sommet de Doha
Le Qatar, qui accueille les négociations onusiennes sur le climat, a proposé samedi 8 décembre un texte de compromis aux délégations, qui n’avaient toujours pas trouvé d’accord au lendemain de la date prévue pour la fin des travaux.
« Le temps est venu d’intensifier les efforts », a lancé aux délégués, réunis en séance plénière, le vice-premier ministre du Qatar, Abdallah Al-Attiya, qui préside la conférence de l’ONU depuis le 26 novembre à Doha. Il a présenté aux délégations de quelque 190 pays une série de textes proposant un compromis acceptable, selon lui, sur l’ensemble des dossiers discutés comme l’acte II du protocole de Kyoto, l’un des principaux points de l’accord attendu. « Nous n’avons pas des jours entiers à notre disposition. Les ministres et les délégués commencent à partir, nous devons finir dans les prochaines heures », a-t-il poursuivi, insistant : « Le mieux est l’ennemi du bien ».
Les délégations disposaient d’une heure et demi, soit jusqu’à 8 heures (heure deParis), pour prendre connaissance des documents et formuler un avis. « Ce n’est pas à prendre ou à laisser », a souligné M. Al-Attiya.
L’AIDE AUX PAYS EN DÉVELOPPEMENT AU CŒUR DES NÉGOCIATIONS
La conférence de l’ONU devait en principe se terminer vendredi. Les pays du Sud ont réclamé 60 milliards de dollars d’ici à 2015 pour faire la transition entre l’aide d’urgence de 30 milliards de dollars décidée pour 2010-2012, et la promesse des 100 milliards par an d’ici à 2020. Les grands pays bailleurs de fonds ont refusé de s’engager sur une telle somme. Les négociateurs tentaient de trouver une formule rassurant les pays en développement sur le fait que les pays du Nord rempliraient leurs engagements, mais les Etats-Unis étaient, au cœur de la nuit, très réticents à toute mention trop contraignante.
D’autres dossiers restaient ouverts sur la table des négociations, comme la question des réparations demandées par les pays du Sud au Nord pour les« pertes et dommages » liés au changement climatique, un bras de fer serré opposant les pays les plus pauvres aux Etats-Unis. Les premiers veulent voir la mise en oeuvre d’un mécanisme sur ce sujet alors que la délégation américaine craint qu’il ne mène un jour à des actions en justice, selon un observateur des négociations.
« Plus globalement, c’est l’absence de visibilité sur l’équilibre global » entre les différents dossiers discutés dans les divers groupes de contact, « qui encourage chacun à maintenir ses positions », a ajouté le négociateur.
La conférence de Doha doit notamment donner naissance à la seconde période du protocole de Kyoto, seul outil engageant les pays industrialisés à réduire leurs gaz à effet de serre (GES), mais dont la portée sera essentiellement symbolique. Il ne concernera que l’UE et l’Australie après le désistement du Japon, de la Russie et du Canada, soit uniquement 15 % des GES globaux. Mais les pays du Sud y tiennent, au nom de la « responsabilité historique » du Nord dans le dérèglement climatique.
source: http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/12/08/climat-le-qatar-propose-un-compromis-au-sommet-de-doha_1801861_3244.html