L’avenir de l’Internet se joue dans les prochains jours

Les 193 membres de l’Union Internationale des Télécommunications se réunissent à partir d’aujourd’hui à Dubai pour débattre d’un traité régissant les télécommunications dans le monde et qui n’a pas été revu depuis 1988.

Ce sont deux visions du monde qui vont s’opposer dans les prochains jours. Au centre des débats, 193 pays et plus de 700 entreprises de télécommunications et organismes de recherche qui débattent des standards techniques et traités pour le développement des communications dans le monde. L’organisme existe depuis 1865 et a été fondé avec le télégraphe. Déjà, la tenue de la conférence a fait l’objet d’âpres négociations, les Etats-Unis n’étant pas chauds pour ce qu’ils considèrent une tentative de régulation du réseau des réseaux. Le lieu choisi a également fait parler, Google et d’autres estimant qu’il s’agissait d’un mauvais endroit pour prendre des décisions sur l’avenir d’Internet. D’autres points sont également sujets à discussion, notamment le fait que les discussions et débats de l’organisme sont à huis clos et qu’il était pratiquement impossible de savoir précisément de quoi il s’agissait, si ce n’était une fuite postée sur le site WCITleaks.org, dénonçant notamment le manque de transparence sur un sujet qui concerne des milliards d’individus. Le site a ainsi publié les propositions de certains pays qui montrent clairement la volonté de contrôler et réguler Internet.

L’Occident contre le reste du monde

Si les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne défendent le statu quo, c’est-à-dire l’absence de régulation par les Etats, d’autres souhaiteraient renégocier le traité pour arriver à plus de contrôle des réseaux et imposer un modèle s’apparentant à ce qui s’est passé pour la téléphonie. La gouvernance d’Internet est également dans l’œil de certains pays comme la Chine ou la Russie qui verraient volontiers la mise au rencart de l’ICANN, l’organisme chargé de la gestion des noms de domaine et qui – bien qu’officiellement indépendant – est dans les faits totalement piloté par les Américains.

Opérateurs contre acteurs de l’Internet

S’il y a consensus des pays occidentaux quant à la défense des libertés fondamentales et donc l’absence de contrôle de l’Internet par les Etats, il existe de sérieuses divergences entre les pays et entre les acteurs. Ainsi, les opérateurs européens de télécommunications regroupés dans une association baptisée Etno souhaitent que les acteurs du net consommateurs de bande passante comme YouTube paient une redevance pour que les contenus soient diffusés. Les opérateurs américains défendent le maintien du fonctionnement actuel estimant que tout est très bien ainsi et qu’il n’y aucune raison de changer quoi que ce soit.
Sur l’un de ses blogs, Google appelle les internautes à signer une pétition montrant qu’ils sont mobilisés pour la défense du modèle actuel. « les gouvernements ne doivent pas décider seuls de l’avenir d’Internet. Les milliards de personnes qui utilisent le Web et les experts qui le conçoivent et l’entretiennent, doivent également participer aux discussions ».

 

La fin des dinosaures

L’un des pères de l’Internet, Vinton Cerf, qui travaille aujourd’hui chez Google a des mots très durs envers les opérateurs européens : « ces tentatives montrent juste que ces dinosaures, avec leur cerveau de la taille d’un petit pois, n’ont toujours pas compris qu’ils étaient morts. L’information n’est pas parvenue jusqu’à leur tête étant donnée la longueur de leur cou », a-t-il déclaré àReuters. Le Parlement Européen est lui sur la même longueur d’onde que les acteurs du Net et a publié une résolution dans laquelle il estime que la réforme était susceptible de menacer gravement le caractère ouvert et compétitif de l’Internet en faisant grimper les prix, en entravant l’innovation et en limitant les accès.

Source : linformaticien.com

Lesspheres : Si vous souhaitez lire ce qui a été pendant les conférences, vous pouvez jeter un oeil ici (en anglais) : itu.int

Merci à Arwen pour l’article

Commentaires sont clos