Nos enfants : ces mut@nts devant l’écran

Dès le berceau, ils passent une partie de leur vie devant la tv, les tablettes, ordinateurs et autres smartphones… Quel impact sur leur développement ?

Comment croire justement que ces fascinants doudous modernes n’aient aucune influence ? On ne peut s’empêcher de se demander ce que deviendront ces petites têtes nourries au virtuel ? Et ces ados sous « ecsta-numérique » ? Quel peut être l’impact de ce nouveau monde sur leur développement, leur intelligence, leur façon d’être et de penser ? Enquête.

C’est un bébé de 15 mois qui fait défiler ses vacances corses, hilare, sur le smartphone de sa mère. Un autre, à peine plus âgé, qui se lève à 6h30 chaque matin en réclamant l’iPad, son « plus bon meilleur ami ». C’est une élève de CM1 qui interroge sa maîtresse : « A quoi ça sert d’apprendre, madame, tout est sur Wikipédia ? » Un rebelle qui jette son cahier de français au visage de son père : « Et toi alors, tu utilises bien le correcteur d’orthographe ! » Une nymphette de primaire qui s’agace de devoir écrire avec un stylo : « Ce serait tellement mieux si on avait droit à l’ordi en classe ! » Une fille de profs qui, la nuit, discute sur la Toile à l’aide de son avatar. Et tant d’autres qui ne trouvent plus le sommeil à force de « texter », tweeter, tchater quand les parents sont couchés.

Une révolution à l’échelle de l’humanité

Scènes de l’enfance ordinaire en 2012. Sans qu’on en prenne la mesure, les premiers temps de la vie ont subi en quelques années un bouleversement inouï. « Une révolution à l’échelle de l’humanité, comme le dit le psychiatre Boris Cyrulnik. Plus rien ne sera comme avant. Nous avons devant nous de véritables mutants. » Les petits d’hommes, échographiés en 3D avant leur naissance, ouvrent aujourd’hui les yeux dans un univers numérisé. Autour d’eux, partout, des écrans, tablettes, ordinateurs, smartphones, jeux vidéo, dans lesquels ils plongent avec délice, souvent même avant de savoir parler. Dès leur entrée à l’école, ils passeront en moyenne cinq heures quotidiennes avec eux. Au collège, ils auront tous un portable avec lequel ils enverront, dans une novlangue de leur cru, en moyenne 83 SMS par jour : « Takacroir ! »…

Aux Etats-Unis, pro et anti-numériques se déchirent

Aux Etats-Unis, en Europe du Nord, depuis quelques années déjà, pro et anti-numériques se déchirent à coups d’argumentaires souvent baignés d’idéologie. Les premiers regardent, bluffés, ces « digital natives », comme les a appelés, dès 2001, l’essayiste américain Marc Prensky tellement plus curieux, vifs, fluides, rapides. Soyons confiants, disent-ils, les révolutions technologiques ont toujours suscité des angoisses. Jadis, Socrate s’inquiétait des ravages de l’écriture sur la mémoire des peuples… L’histoire est en marche, inéluctable certes. Mais quelques esprits libres ne peuvent s’empêcher de s’interroger. Parmi eux, une éminente professeure de neurologie d’Oxford, connue pour ses recherches sur Alzheimer, Susan Greenfeld :

Il faut réaliser que ce que l’on vit aujourd’hui est comparable au changement climatique. Et les enfants sont en première ligne. Lorsqu’ils surfent sur le Net, jouent en réseau, leur cerveau en construction est exposé à une activité trop intense qui perturbe leur développement. »

Difficulté à se concentrer, à communiquer avec les autres, à se projeter, baisse de l’empathie seraient les symptômes d’une génération de zappeurs élevés en 3D. Dans « The Shallows : What the Internet Is Doing to Our Brains » (traduit, aux éditions Robert Laffont, sous le titre : « Internet rend-il bête ? »), en lice l’an dernier pour le prix Pulitzer, le journaliste américain Nicholas Carr fait le même diagnostic. Et prédit même, après un siècle de progression de l’intelligence – le fameux effet Flynn, une baisse du QI. Elle serait, selon lui, déjà observée en Grande-Bretagne et en Norvège, deux pays convertis précocement à internet et aux smartphones. Le best-seller de Carr est la bible de nombreux geeks de la Silicon Valley qui, tout en abreuvant nos enfants de leurs inventions numériques, choisissent de confier les leurs aux Waldorf Schools, des écoles privées d’écrans. « Back to basics », jouets en bois, pâte à modeler, tricot et tableau noir… pour près de 20 000 dollars l’année scolaire. Leurs bambins, au moins, ne seront pas intoxiqués.

En France, l’indifférence a longtemps régné

Bizarrement, la France des Lumières a longtemps négligé ces questions, comme inconsciente, ou dépassée par l’émergence de cette nouvelle enfance 2.0. « Quand je demande aux élèves combien de temps ils passent devant les écrans, ils me regardent comme un extraterrestre, note un professeur de lettres d’un collège des Yvelines. Et quand j’annonce à leurs parents que, de l’aveu même de leur progéniture, la moyenne tourne autour de cinq à six heures par jour, ils m’observent résignés, l’air de dire « on n’y peut rien ». » Dans les cercles scolaires, politiques et intellectuels, quelques chercheurs mis à part, la même indifférence a longtemps régné. Mais plus pour longtemps. Le 20 novembre, la défenseure des enfants remettra au président de la République un rapport sur le sujet, avant que l’Académie des Sciences, en janvier, ne rende à son tour le sien, intitulé « Mon cerveau face aux écrans ».

L’outil qu’on utilise imprime l’organe de la pensée

Le professeur Olivier Houdé en rédige actuellement les grandes lignes, à la Sorbonne, dans le silence de l’ancien bureau lambrissé d’Alfred Binet, père des tests de QI. Comment se forme l’intelligence ? La question passionne depuis toujours cet ancien instituteur belge, diplômé en neurosciences, directeur au CNRS du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Education de l’Enfant. A l’orée des années 2000, il s’est naturellement intéressé à l’influence des écrans sur les premiers temps de la vie. C’est dans ces années cruciales que se forme le cerveau. Il est alors particulièrement plastique, fragile, hypersensible à tout ce qu’il voit, touche, ressent, comme l’ont établi les chercheurs en neurosciences. « Les neurones, générés avant la naissance, vont se connecter durant cette période, puis connaître un regain d’activité au moment de la puberté. Les réseaux, les autoroutes par lesquelles circule l’information, vont se former en fonction de l’environnement du sujet. On le voit bien chez les petits délaissés par leur mère, les circuits sont altérés », explique Jean-Pierre Bourgeois, directeur de recherche à l’Institut Pasteur. De nombreuses études menées sur les violonistes ou les pianistes démontrent que l’outil qu’on utilise imprime l’organe de la pensée.

Dans son laboratoire, Olivier Houdé observe l’activité cérébrale des enfants, grâce à l’IRM (imagerie par résonance magnétique) ou l’EEG (technique produisant des électroencéphalogrammes à haute densité). Des expériences dans les écoles sur des élèves volontaires, de la petite section de maternelle au CM2, équipés d’un casque de 256 électrodes, permettent de mesurer en millisecondes l’activité électrique du réseau neuronal lorsqu’ils sont devant l’ordinateur. « Après l’invention de l’imprimerie s’est développée à grande échelle une intelligence réfléchie, linéaire, lente, cumulative. Avec l’écran, on est dans un nouveau mode : fluide, rapide, fragmenté, automatique. Ce sont plutôt les régions postérieures du cerveau, les parties visuelle, sensorielle, l’intelligence élémentaire, qui sont activées, indique Olivier Houdé. On sollicite moins, ou trop rapidement, le cortex préfrontal, la partie la plus noble, que l’on appelle parfois « l’organe de la civilisation », siège de la synthèse personnelle, du recul, de l’abstraction. Sans être catastrophiste, il y a là quelque chose qui risque de modifier l’intelligence humaine. »

Ces écrans si séduisants peuvent induire des comportements addictifs

Tout dépend, évidement, du temps passé devant l’écran, de la présence ou non d’un adulte aux côtés de l’enfant, de la nature de ce qu’il regarde. Des études ont montré que certains programmes éducatifs peuvent accélérer l’apprentissage de la lecture, que des jeux vidéo améliorent même l’attention sélective et la capacité de contrôle. A condition de savoir les consommer avec modération. C’est tout le problème : ces écrans si séduisants peuvent induire des comportements addictifs. Le pédopsychiatre Jean-Luc Martinot, directeur de recherche à l’Inserm, a cosigné une étude européenne menée dans des collèges allemands : « On a remarqué chez les adolescents passionnés de jeux vidéo (derrière leur écran plus de neuf heures par semaine) une augmentation du volume d’une partie centrale du cerveau, le striatum, liée au système de récompense. On peut dire que ces jeux vidéo stimulent l’une des zones les plus primitives du cerveau, vers laquelle convergent les informations venues du cortex. » On a aussi constaté que les joueurs, comme les grands utilisateurs d’internet, sécrètent, devant l’écran, un puissant psychostimulant, la dopamine, comme les accros au tabac, à la cocaïne, à l’alcool, aux jeux d’argent…

Courir, sauter, voler d’un coup de joystick…

« Eh oui, désormais la défonce est aussi numérique et cela commence tôt, note Roland Jouvent, professeur de psychiatrie à la Pitié-Salpêtrière. Les enfants d’aujourd’hui sont plus richement stimulés que les générations passées. » Ils ne font plus seulement l’expérience de la marche avec leurs jambes, ils peuvent courir, sauter, voler d’un coup de joystick. « Moi, je fais cinq sports, du foot, de la natation, du golf, du tennis, du hockey », se vantent les petits garçons, avant de préciser que s’ils transpirent… c’est sur leur Wii. « Pour nos mutants, il paraît de plus en plus dérisoire de jouer aux petites voitures quand, sur l’iPad, ils peuvent conduire une Ferrari en 3D, remarque Roland Jouvent. Les stimulations externes remplacent peu à peu les stimulations internes. » L’enfant shooté aux écrans est, selon lui, forcément moins incité à faire travailler son corps et son imaginaire, à produire ses propres images mentales, pour se faire plaisir, supporter des périodes de souffrance ou de frustration. Il deviendrait, au fil du temps, de plus en plus dépendant de ses paradis numériques artificiels.

Nombre de spécialistes partagent aujourd’hui un drôle de sentiment : les enfants ne savent plus jouer. « Ils n’ont plus la notion de jouer pour de faux, assure le psychiatre Serge Tisseron. Or plus on fait semblant, moins on se lâche pour de vrai, d’où peut être la violence que l’on rencontre aujourd’hui dans les cours de récré. Des bambins de maternelle font des prises de catch sur leurs camarades, comme s’ils étaient sur le ring. Si un enfant n’apprend pas à jouer, il est amputé de la capacité d’imaginer, de développer son sens de l’humour, ce qui le prive d’un moyen puissant d’éviter la dépression. » Le constat est identique des cabinets des beaux quartiers parisiens aux CMPP (centres médico-psycho-pédagogiques), qui accueillent des enfants moins favorisés. C’est l’école qui souvent les y envoie pour des problèmes d’attention, de comportement, de troubles de l’apprentissage.

Ils croient si bien faire en les préservant de l’ennui…

Propos de parents perdus, entendus au CMPP de Tours : « On ne comprend pas, ils ont tout, la télé dans leur chambre, l’ordinateur, la Xbox. Ils ont tout… » « Peut-être trop », tentent sur la pointe des pieds les psys. Car ils connaissent les effets dévastateurs de la télévision à haute dose, spécialement sur les tout petits, mis en évidence dès 1997 par Zimmerman et Christaki, deux pédopsychiatres de Washington. Le suivi de 3 300 familles leur a permis d’établir qu’une consommation excessive peut altérer la formation des synapses et perturber les apprentissages. Les parents, eux-mêmes enfants de la télé, ne réalisent pas toujours que les temps d’écran, avec l’ordinateur, les tablettes, les jeux vidéo, ne cessent de s’allonger et de brouiller la tête de leurs bambins. Ils croient si bien faire en les préservant de l’ennui… L’ennui si cher à Winnicott, qui jugeait ces temps de jachère indispensables à de solides fondations intérieures. « On leur dit aux familles : c’est bien aussi de s’ennuyer. Mais ils ont du mal à comprendre, regrette la psychologue Chantal Marchais. Pour la plupart, l’écran est un non sujet. Il faut dire que souvent le père est aussi accro à la Xbox que le fils. »

La DS et l’iPad sont les tétines de l’enfant moderne

Les parents sont souvent pris au piège de leurs propres contradictions. La pédiatre star de la plaine Monceau, Edwige Antier, en voit à la pelle de ces bobos – profs, médecins, avocats – qui déplorent que leurs enfants ne lisent plus Balzac et Jules Verne, alors qu’eux-mêmes pianotent en continu sur leur iPhone. « Ils ont la nostalgie d’une bonne éducation à l’ancienne, d’un enfant qui lit, mais ils ont aussi besoin, après le travail, de se ménager des moments à eux. Alors, ils les flanquent devant les écrans, sans réaliser qu’ils risquent de le payer plus tard. La DS et l’iPad sont les tétines de l’enfant moderne. » Tellement efficaces pour obtenir le silence, à la maison, en voiture, chez le médecin… « L’iPad, c’est quand même mieux que la Ritaline », dédramatise Marcel Rufo qui, dans sa salle d’attente, a installé des jeux vidéo. Le célèbre pédiatre de Marseille se refuse à tout catastrophisme.

Il y a de quoi s’inquiéter, pourtant, à voir ces brassées d’adolescents scotchés aux écrans. Nuits sur Facebook, bulletins scolaires en baisse, dialogues de sourds, vie de famille déstabilisée. « Ça passera », rassure-t-il. « Comment les débrancher ? », supplient les parents. Certains vont jusqu’à couper, le soir, les compteurs électriques ! « Nous voyons de plus en plus de très jeunes obèses qui restent devant un écran, comme les « hikikomori », ces adolescents japonais repliés sur eux-mêmes », s’inquiète Xavier Pommereau, chef du service de psychiatrie pour adolescents du CHU de Bordeaux. Pour atteindre le psychisme de certains jeunes patients, il est désormais contraint de passer par leurs avatars sur la Toile. « Beaucoup d’enfants sont trop dans la virtualité, très narcissiques, avec des imaginaires appauvris, des émotions et des sentiments gommés. Ils flirtent sur la Toile de manière très crue, s’embrasent, puis se jettent ; ils ont un déficit de liens avec de vraies personnes en chair et en os. »

Des élèves plus curieux, mais plus zappeurs

A l’école, les enseignants trouvent des élèves plus curieux, mais plus zappeurs. Leur difficulté à se concentrer est démontrée : « En 1934, un gamin restait concentré en moyenne quinze minutes ; aujourd’hui, il se cantonne à cinq minutes. Mais il en fait presque autant qu’un petit d’avant guerre en dix minutes, explique le spécialiste des sciences de l’éducation, Philippe Meirieu. Nos jeunes mutants ont une réactivité beaucoup plus grande, ils sont montés sur ressort. »

Dans son dernier essai (Ed. Le Pommier), Michel Serres songe à cette nouvelle humanité, incarnée par sa “Petite Poucette”, cette enfant moderne au pouce follement habile, qui, grâce à son ordinateur a « une mémoire plus puissante que la nôtre, une imagination garnie d’icônes par millions, une raison aussi, puisqu’autant de logiciels peuvent résoudre cent problèmes que nous n’eussions pas résolus seuls ». Plein d’espérance, le philosophe songe : Aujourd’hui, on n’a pas le cerveau vide, on a le cerveau libre. Nous pouvons nous concentrer sur l’intelligence inventive. »

C’est vrai. Pour une minorité. Les profs, eux, voient davantage de butineurs adeptes du copier-coller que de futurs Bill Gates. Le monde de la connaissance leur appartient mais beaucoup ne savent pas en tirer profit, parce que, contrairement à leurs aînés, ils ont baigné dans les nouvelles technologies sans avoir appris à structurer leur pensée. « Ils ne se posent pas, ne savent pas ce qu’est la propriété intellectuelle, recopient les pages Wikipédia d’un clic », se désole une prof de philo d’un lycée parisien. Elle dit, comme nombre de ses collègues, que l’univers numérique renforce les inégalités, que les enfants des classes les moins favorisées s’en sortent plus mal. « Internet leur donne l’illusion d’un savoir et les empêche souvent de raisonner par eux mêmes. » Ils puisent le « bon » passage de « l’Etranger » sans se fatiguer à lire l’œuvre entière, « googlisent » trois lignes sur Camus, jettent un œil en même temps sur leur « exo de maths », sans cesser, avec Deezer en fond sonore, de « checker » leur boîte mails et de balancer des rafales de SMS.

« Le cerveau, surchargé, risque un burn-out »

« Multitâches », c’est ainsi que les chercheurs les définissent. Un professeur de Stanford, Clifford Nass, s’est amusé à faire passer des tests à ses étudiants, persuadé qu’il démontrerait la supériorité et la rapidité de leur pensée. Déception : ces têtes en surchauffe ont du mal à faire le tri entre l’accessoire et l’essentiel. Tout les distrait. Pour Olivier Houdé, le successeur d’Alfred Binet à la Sorbonne, l’enjeu est précisément là. « Dans le développement de l’intelligence, il existe un moment essentiel : l’inhibition, c’est-à-dire la faculté de bloquer des informations non pertinentes, de sélectionner ce qu’il nous faut, savoir faire le vide. Aujourd’hui, pour nous tous et pour les enfants en particulier, c’est très difficile, face aux tonnes d’informations qui nous inondent. Le cerveau, surchargé, risque un burn-out. » Il faut d’urgence le mettre au repos, lui ménager, dans ce monde frénétique, des temps de pause.

Nous tous, parents, chercheurs, enseignants, devons réagir pour continuer de transmettre à nos enfants, à côté de leur intelligence, rapide, fluide, fragmentée, notre mode de pensée plus lent, plus profond. S’ils parviennent à jongler avec les deux, ils feront des merveilles. »

A l’heure où l’école, dès la maternelle, s’équipe d’écrans tactiles, où certains collégiens jouent à la DS dans la cour de récré et font des dictées à leur rythme, casque sur les oreilles, avec une cassette enregistrée par le prof, certains spécialistes de l’éducation demandent que l’on réfléchisse un peu. Philippe Meirieu plaide pour « renverser la vapeur, donner aux enfants une autre nourriture, d’autres valeurs que celles qu’ils trouvent devant l’écran, réhabiliter l’écrit, travailler la concentration, réapprendre la poésie, les vertus d’une belle lettre d’amour ». Le philosophe Bernard Stiegler vient d’envoyer un courrier solennel en ce sens au ministre de l’Education nationale :

Il faut que la puissance publique s’approprie se sujet, forme des profs, fabrique des contenus intelligents. Qu’elle cesse de céder aux sirènes du marketing, et de s’équiper tous azimuts sans réfléchir à la société de demain. »

Chaque jour, le psychiatre Xavier Pommereau martèle le même message aux parents : « Faites-leur faire du sport, des cabanes, de la peinture, de la cuisine. Sortez-les de leurs mondes virtuels ! » Pour ses ados shootés aux écrans, il a décidé d’installer dans son service… un four à pain afin qu' »ils mettent la main à la pâte ». Pas question que seuls les enfants de la Silicon Valley soient protégés des tourments de la vie 2.0.

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20121025.OBS7097/nos-enfants-ces-mut-nts.html

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