L’ONU prévoit une crise alimentaire mondiale en 2013

L’ONU a mis en garde la communauté internationale contre l’imminence d’une crise alimentaire mondiale en 2013, écrit le quotidien britannique The Guardian.

Les réserves mondiales de céréales ont atteint des niveaux de production dangereusement bas. Par ailleurs, la sécheresse qui a sévi aux États-Unis cet été, la pire depuis plus de 50 ans, a favorisé la hausse des cours du maïs et du soja ces derniers mois et le manque de précipitations en Russie et dans la région de la mer Noire ravive les craintes d’une nouvelle crise alimentaire. Cette hausse si elle se poursuit pourrait provoquer des troubles et des conflits armés dans plusieurs endroits du monde, avertit encore l’’ONU.

« Les réserves mondiales de céréales sont si dangereusement basses que les phénomènes météorologiques les plus extrêmes des États-Unis ou d’autres pays exportateurs d’aliments pourraient déclencher une crise alimentaire majeure au cours de l’année prochaine ». Ce niveau n’avait jamais été aussi bas depuis 1974, a expliqué Abdolreza Abbassian, économiste senior de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

« Nous avons moins produit que ce que nous consommons. C’est pourquoi les stocks en cours diminuent ». « Les approvisionnements et les réserves à travers le monde sont à un niveau très bas, ce qui ne laissera aucune place pour les imprévus l’année prochaine», a déclaré Abdolreza Abbassian. Par ailleurs, la FAO avertit qu’en 2012, plus de 870 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. La crise alimentaire au Moyen Orient et en Afrique s’aggrave de plus en plus.

En 2012, selon la FAO, les prix alimentaires sont déjà près de niveaux records, après avoir augmenté de 1,4% en Septembre après une hausse de 6% en Juillet. Les prix des principales cultures vivrières comme le blé et le maïs sont désormais proches de ceux qui ont déclenché des émeutes dans 25 pays en 2008.

Lester Brown, président du centre de recherche sur les politiques de la Terre, estime que l’on ne peut plus se fier au climat, et que la demande de nourriture croît tellement vite que la rupture est inévitable, à moins que des mesures urgentes ne soient prises immédiatement. « Les pénuries alimentaires ont détruit des civilisations antérieures. Nous sommes sur la même voie. Chaque pays devra maintenant se débrouiller par lui-même. Le monde vit chaque année comme s’il s’agissait de la dernière », écrit-il dans un nouveau livre « Full Planet, Empty Plates ».

Cette année, pour la sixième fois en 11 ans, le monde a consommé plus de nourriture qu’il n’en a produit, principalement en raison de conditions météorologiques extrêmes aux États-Unis et dans d’autres grands pays exportateurs d’aliments. Oxfam a déclaré que les prix des denrées de base, notamment le blé et le maïs, pourraient doubler dans les 20 prochaines années, entrainant des conséquences désastreuses pour les populations pauvres qui consacrent une part importante de leur revenu à l’alimentation.

« Nous entrons dans une nouvelle ère de hausse continue des prix alimentaires et la faim dans le monde va se propager ». « La géopolitique de la nourriture éclipse maintenant la géopolitique du pétrole », explique encore Brown qui conclut de la sorte : « Les menaces les plus urgentes de ce siècle sont le changement climatique, la croissance démographique, la pénurie d’eau et la hausse des prix des aliments ».

Nous commençons un nouveau chapitre. Nous verrons des troubles alimentaires dans de nombreux autres endroits du globe.

Source : http://www.guardian.co.uk/global-development/2012/oct/14/un-global-food-crisis-warning

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