Rentrée à hauts risques pour la zone euro

Rachat d’obligations par la BCE, vote de l’Allemagne sur le mécanisme européen de stabilité, aide à la Grèce et à l’Espagne… les dossiers à régler sont nombreux. Le mois de septembre promet d’être agité.

Le mois a été plutôt calme pour la zone euro. Mais ses dirigeants se trouvent à nouveau face à une série de rendez-vous décisifs.

Mario Draghi a promis de soulager les tensions sur les marchés, et d’aider notamment l’Espagne et à l’Italie à financer leur dette. Mais le patron de la BCE est désormais attendu au tournant par les marchés qui réclament des mesures concrètes. Il n’aura pas le droit à l’erreur lors de sa conférence de presse le 6 septembre, à l’issue de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de l’institution. Sa décision de ne pas participer vendredi au séminaire des banquiers centraux à Jackson Hole aux Etats-Unis a été interprétée comme le signe que la BCE se prépare à annoncer un programme de rachat d’obligations.

Reprise du ballet diplomatique

En attendant, le ballet diplomatique a repris fin août entre dirigeants des principaux pays de la zone euro. Il se poursuivra ces prochaines semaines avec de multiples rencontres entre la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le chef du gouvernement italien Mario Monti et son homologue espagnol Mariano Rajoy.

Le Premier ministre grec Antonis Samaras a lancé le mouvement avec une véritable offensive de charme à Berlin et Paris pour rassurer ses créanciers, mais aussi demander un délai supplémentaire de deux ans, jusqu’en 2016, pour que la Grèce remplisse ses objectifs budgétaires. La décision dépendra des conclusions de la troïka des créanciers d’Athènes (UE, BCE et FMI), qui sera de retour dans la capitale grecque dès les premiers jours de septembre. Le rapport devrait être prêt d’ici fin septembre ou tout début octobre et pourrait être débattu lors de la réunion des ministres des Finances de l’UE du 8 octobre à Luxembourg. Il est peu probable en tout cas qu’il soit prêt pour l’Eurogroupe informel du 14 septembre à Nicosie.

L’octroi d’une aide au pays hôte, Chypre, pourrait être évoquée à cette occasion, mais c’est l’Espagne, quatrième économie de la zone euro en proie à de graves difficultés financières, qui devrait accaparer les discussions. Madrid, à qui ses partenaires ont déjà promis une aide pouvant atteindre 100 milliards d’euros pour son secteur bancaire, attend les résultats des audits qui lui permettront de fixer le montant dont ont besoin ses banques, sans doute d’ici fin septembre. Mais l’Espagne pourrait être contrainte dans les prochaines semaines à demander un sauvetage financier global car elle doit affronter dès octobre des échéances de dette de 26 milliards d’euros et venir en aide à ses régions, à commencer par la Catalogne qui a réclamé une aide de 5 milliards d’euros au gouvernement central.

Le 12 septembre, un date clé

Pour mieux soutenir les pays fragiles de la zone euro, M. Rajoy a plaidé pour la mise en oeuvre rapide d’une union bancaire, dont le principe a été approuvé lors du dernier sommet européen fin juin. La première étape de cette union consiste à instaurer un mécanisme unique de supervision bancaire. La Commission européenne met la dernière main à une proposition qui devrait être présentée le 12 septembre, sans doute à l’occasion du discours de son président José Manuel Barroso sur l’état de l’Union.

La date du 12 sera cruciale pour au moins deux autres raisons. La Cour constitutionnelle allemande doit se prononcer sur des plaintes visant à empêcher l’entrée en vigueur du futur fonds de secours de la zone euro, le MES. Selon des économistes, sa décision pourrait décider de la survie ou non de la monnaie unique, car le MES ne peut voir le jour s’il est privé de son premier contributeur, l’Allemagne. C’est aussi le 12 septembre que se tiendront des élections législatives aux Pays-Bas, au terme d’une campagne marquée par les candidats anti-austérité. S’ils sont en mesure de gouverner, cela pourrait changer le rapport de forces au sein de la zone euro et isoler un peu plus l’Allemagne.

Source : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/rentree-a-hauts-risques-pour-la-zone-euro_329750.html

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